De la physionomie et de la parole

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G. Baillière, 1865 - Language and languages - 217 pages
 

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Popular passages

Page 150 - Remarquez encore que l'enfant ayant tous ses besoins à expliquer, et par conséquent plus de choses à dire à la mère que la mère à l'enfant, c'est lui qui doit faire les plus grands frais de l'invention, et que la langue qu'il emploie doit être en grande partie son propre ouvrage; ce qui multiplie autant les langues qu'il ya d'individus pour les parler...
Page 20 - Lorsque l'âme est tranquille, toutes les parties du visage sont dans un état de repos; leur proportion, leur union, leur ensemble...
Page 201 - C'est donc un rêve d'imaginer un premier état où l'homme ne parla pas, suivi d'un autre état où il conquit l'usage de la parole. L'homme est naturellement parlant, comme il est naturellement pensant, et il est aussi peu philosophique d'assigner un commencement voulu au langage qu'à la pensée. Qui oserait dire que les facultés humaines sont des inventions libres de l'homme?
Page 201 - L'homme est naturellement parlant, comme il est naturellement pensant, et il est aussi peu philosophique d'assigner un commencement voulu au langage qu'à la pensée. Qui oserait dire que les facultés humaines sont des inventions libres de l'homme ? Or, inventer le langage eût été aussi impossible que d'inventer une faculté. Le langage étant la forme expressive et le vêtement extérieur de la pensée, l'un et l'autre doivent être tenus pour contemporains. Ainsi...
Page 20 - ... assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l'intérieur; mais lorsque l'âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d'énergie, où chaque mouvement de l'âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère dont l'impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle et rend au dehors par des signes pathétiques les images de nos secrètes agitations.
Page 201 - Ce n'est ni par une vue de convenance ou de commodité, ni par imitation des animaux, que l'homme a choisi la parole pour formuler et communiquer sa pensée , mais...
Page 148 - Vous croyez que c'est réellement sa mère qui lui apprend le premier signe articulé, le premier mot ayant un sens; détrompez-vous, c'est l'enfant qui donne la première leçon, c'est la mère qui la reçoit. Le premier mot qu'il prononce et auquel il attache un sens n'est pas un mot de la langue maternelle qu'il tienne de sa nourrice; c'est lui qui en fabrique la matière informe, c'est lui qui y attache un sens; c'est un mot de sa langue à lui, et sa nourrice apprend de lui cette langue avant...
Page 148 - Personne, disait-il, ne peut raconter, comme au retour d'un voyage au paradis terrestre, comment l'homme a parlé pour] la première fois : mais nous pouvons observer tous les jours comment un homme commence à parler. L'enfant a bien plus de part qu'on ne pense au langage qu'on lui enseigne; il en est à moitié l'inventeur, quand on croit le lui donner tout fait. Voyez-le, quand l'organe de la parole encore embarrassée n'obéit pas...
Page 201 - Si on accorde, en effet, à l'animal l'originalité du cri, pourquoi refuser à l'homme l'originalité delà parole ? pourquoi s'obstiner à ne voir en celle-ci qu'une imitation de celui-là ? Il serait absurde de regarder comme une découverte l'application que l'homme a faite de l'œil à la vision, de l'oreille à l'audition : il ne l'est guère moins d'appeler invention l'emploi de la parole comme moyen expressif.
Page 159 - ... notre être, et animent notre activité à la poursuivre ; 3° la faculté locomotrice, ou cette énergie au moyen de laquelle nous ébranlons les nerfs locomoteurs et produisons tous les mouvements volontaires corporels; 4° la faculté expressive, ou ce pouvoir que nous avons de traduire au dehors, par des signes, ce qui se passe en nous, et de nous mettre par là en communication avec nos semblables ; 5°...

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