Gringoire: comédie en un acte en prose

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Dulau & Company, 1903 - 68 pages
 

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Popular passages

Page 42 - Eh bien, ce que fait le poète, le voici : toutes ces douleurs des autres, il les souffre, tous ces pleurs inconnus, toutes ces plaintes si faibles, tous ces sanglots qu'on ne pouvait pas entendre passent dans sa voix, se mêlent à son chant, et une fois que ce chant ailé, palpitant, s'est échappé de son cœur, il n'ya ni glaive ni supplice qui puisse l'arrêter ; il voltige au loin, sans relâche, à jamais, dans l'air et sur les bouches des hommes.
Page 51 - Ballade des pauvres gens Rois qui serez jugés à votre tour, Songez à ceux qui n'ont ni sou ni maille; Ayez pitié du peuple tout amour Bon pour fouiller le sol, bon pour la taille Et la charrue, et bon pour la bataille. Les malheureux sont damnés, — c'est ainsi! Et leur fardeau n'est jamais adouci. Les moins meurtris n'ont pas le nécessaire. Le froid, la pluie et le soleil aussi, 10 Aux pauvres gens tout est peine et misère.
Page 41 - Tenez, je vais vous parler d'une chose qui vous fera sourire peut-être, vous qui êtes 25 toute jeunesse et toute grâce! car vous n'avez jamais connu sans doute ce supplice amer qui consiste à souffrir de la douleur des autres, à se dire dans les instants où l'on se sent le plus heureux : " En la minute même où j'éprouve cette...
Page 51 - Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l'air s'évapore, Un essaim d'oiseaux réjouis Par dessus leur tête picore. C'est le verger du roi Louis.
Page vii - J'ai dit, je ne sais plus où: 'La poésie de Banville représente les belles heures de la vie, c'est-à-dire les heures où l'on se sent heureux de penser et de vivre.
Page 50 - Sur ses larges bras étendus, La forêt où s'éveille Flore, A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le More, C'est le verger du roi Louis. Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensers qu'on ignore, Dans les tourbillons éperdus Voltigent, palpitants encore. Le soleil levant les dévore.
Page vii - Cariatides comme un homme qui avait une longue carrière à fournir. Théodore de Banville apparaissait comme un de ces esprits marqués, pour qui la poésie est la langue la plus facile à parler, et dont la pensée se coule d'ellemême dans un rhythme.
Page 67 - Could hardly be improved upon. The notes are sound and are judiciously selected, considerable help being given in translation to obviate the use of cribs. An excellent vocabulary and a copious index of proper names add to the value of the book.
Page 42 - ... ni glaive ni supplice qui puisse l'arrêter : il voltige au loin, sans relâche, à jamais, dans l'air et sur les bouches des hommes. Il entre dans le château, dans le palais, il éclate au milieu du festin joyeux, et il dit aux princes de la terre : — Ecoutez ! Rois, qui serez jugés à votre tour.

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