Euripide et ses idées

Front Cover
Hachette et cie, 1908 - Greek drama (Tragedy) - 406 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 305 - Si celui-ci, à la fin du drame, exhale devant le cadavre de ses enfants une plainte qui nous touche3, nous ne pouvons oublier l'incroyable désinvolture de son abandon, ni la douleur de Médée, ni son désespoir, ni sa haine, ni sa fureur qu'a exaspérée, au moment où il eût fallu tant de ménagements, l'impertinence moqueuse de celui qui la quittait 4.
Page 163 - De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement...
Page 288 - ce qui est né de la terre retourne à la terre. Ce qui est d'origine éthérée remonte au pôle céleste. Rien ne meurt de ce qui naît...
Page 313 - Leur sexe aime à jouir d'un peu de liberté. On le retient fort mal par tant d'austérité, Et les soins défiants les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles : C'est l'honneur qui les doit tenir dans le devoir, Non la sévérité que nous leur faisons voir.
Page 258 - Andromaque, au moment où les Grecs lui prenant le petit Astyanax, qu'ils vont tuer, elle lui dit un suprême adieu : « 0 mon enfant, tu pleures? As-tu donc conscience de ton infortune? Pourquoi m'étreindre de tes bras et t'attacher à mes vêtements, pauvre petit oiseau, réfugié sous mon aile maternelle?... Chose affreuse! Lancé à travers le vide du haut des murs, le cou brisé dans une chute impitoyable, tu vas donc exhaler le souffle de la vie. Oh ! l'étreinte de ces bras d'enfant, la plus...
Page 323 - Non, non; s'ils sont plus grands que nous, c'est qu'ils ont la tête plus élevée ; mais ils ont les pieds aussi bas que les nôtres. Ils y sont tous à même niveau, et s'appuient sur la même terre ; et par cette extrémité ils sont aussi abaissés que nous, que les plus petits, que les enfants, que les bêtes.
Page 258 - Oh ! l'étreinte de ces bras d'enfant, la plus douce caresse pour une mère! Chair délicate au doux parfum! C'est donc en vain que dans ton berceau mon sein t'a donné son lait : c'est à cela qu'ont abouti tant de peines, tant de soucis qui ont consumé ma jeunesse. Allons, une fois encore, une dernière fois, donne un baiser à ta mère, jette-toi dans les bras de celle qui t'a mis au monde, enlace tes bras autour de mes épaules et mets ta bouche contre ma bouche3.
Page 294 - ... passionné qu'il ressemble aujourd'hui à une bouffonnerie : « Terrible est la violence des flots de la mer, terrible l'impétueux courant des fleuves, et la flamme du feu dévorant, terrible la pauvreté, et mille autres choses encore (sachons gré au poète d'avoir abrégé l'énumérationj, mais il n'ya pas de plus terrible fléau que la femme. Qui saurait la peindre ou la décrire telle qu'elle est ? Si c'est un dieu qui l'a formée de ses propres mains, il peut se vanter d'être un puissant...
Page 284 - Toute nuance nouvelle que prend notre âme implique nécessairement une nuance qui s'efface. La sensation d'aujourd'hui se substitue à la sensation précédente. Un état de conscience ne peut naître en nous que par la mort de l'individu que nous étions hier.
Page 296 - S'il me faut aussi parler des femmes qui vont maintenant vivre dans le veuvage, quelques mots résumeront toutes les vertus qui leur conviennent ; si vous ne vous montrez en rien au-dessous des qualités de votre sexe, votre gloire sera grande. Le mieux est de n'obtenir ni en bien ni en mal aucune célébrité parmi les hommes '. » Quelques instants après, il congédie d'un geste glacé tout le peuple éploré : « Maintenant que chacun a payé son tribut de larmes à ceux qu'il a perdus, retirez-vous».

Bibliographic information