Fallen Leaves from F.S. [or S.F.].

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1866
 

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Page 14 - Vint et lui creva l'oeil du bout de son ombrelle ; Et le prêtre était vieux, et la femme était belle ; Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel. — J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel ; — Tout homme sur la terre, où l'âme erre asservie, Peut commencer ainsi le récit de sa vie.
Page 14 - L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli; Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde; et, plein d'oubli, Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère, Doux, regardait la grande auréole solaire. Peut-être le maudit se sentait-il béni ; (-Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini; Pas de prunelle abjecte et vile que ne touche L'éclair d'en haut, parfois tendre et parfois farouche ; I Pas de monstre chétif, louche, impur, chassieux, Qui n'ait l'immensité des astres dans les yeux.
Page 14 - Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel. — J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel; — Tout homme sur la terre, où l'âme erre asservie, Peut commencer ainsi le récit de sa vie. On a le jeu, l'ivresse et l'aube dans les yeux, On a sa mère, on est des écoliers joyeux, De petits hommes gais, respirant l'atmosphère A pleins poumons, aimés, libres, contents; que faire, Sinon de torturer quelque être malheureux? Le crapaud se traînait au fond du chemin creux. C'était l'heure...
Page 14 - Les feuilles s'empourpraient dans les arbres vermeils ; L'eau miroitait, mêlée à l'herbe, dans l'ornière : Le soir se déployait ainsi qu'une bannière ; L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ; Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde ; et, plein d'oubli, Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère, Doux, regardait la grande auréole solaire...
Page 16 - II respirait toujours ; sans abri, sans asile, II rampait ; on eût dit que la mort difficile Le trouvait si hideux qu'elle le refusait ; Les enfants le voulaient saisir dans un lacet, Mais il leur échappa, glissant le long des haies ; 70 L'ornière était béante, il y traîna ses plaies Et s'y plongea, sanglant, brisé, le crâne ouvert, Sentant quelque fraîcheur dans ce cloaque ' vert, Lavant la cruauté de l'homme en cette boue ; Et les enfants, avec le printemps sur la joue...
Page 15 - Le crapaud se traînait au fond du chemin creux. C'était l'heure où des champs les profondeurs s'azurent Fauve, il cherchait la nuit; les enfants l'aperçurent Et crièrent : — Tuons ce vilain animal, Et, puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal! — Et chacun d'eux, riant, — • l'enfant rit quand il tue, — Se mit à le piquer d'une branche pointue, Elargissant...

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