Histoire amoureuse des Gaules, Volume 2

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Popular passages

Page 77 - ... plus de cœur et de fermeté. Je parle librement devant vous, comte, ditelle, parce que je crois que vous avez l'âme d'un galant homme, et que j'ai une entière confiance à Montalais. Mais je vous avoue que je voudrois que le Roi prît un autre attachement.
Page 153 - ... autrement, si j'aurois pu vous le pardonner de ma vie. Enfin je vous remercie, et souvenezvous que je n'oublierai jamais ce service; vous en verrez des preuves peut-être plus tôt que vous ne l'espérez, et qui vous surprendront assez pour vous faire connoître que vous ne vous êtes pas attaché à une ingrate, mais à une personne qui mérite peut-être les...
Page 60 - " Ah ! que le roi, madame, est honnête homme, s'il n'a point d'amour! » — Je vous avoue que je ne le croyois pas, quoique chacun dît le contraire ; la jeune reine même me le persuadoit bien mieux que les autres par sa froideur pour moi, qu'elle prétendoit venir de ce que j'avois ri, un soir qu'elle pensa tomber ici en dansant.
Page 6 - ... et sans doute qui veut que son corps aime quelque chose. Elle est sincère et fidèle, éloignée de toute coquetterie, et plus capable que personne du monde d'un grand engagement; elle aime ses amis avec une ardeur inconcevable, et il est certain qu'elle aima le roi par inclination plus d'un an avant qu'il la connût, et qu'elle disoit souvent à une amie qu'elle voudroit qu'il ne fui pas d'un rang si élevé.
Page 58 - Je voudrais bien que ce fût celle-là qui m'aimât. — Non, sire, lui dit-il, mais la voilà, en lui montrant La Vallière, à laquelle il dit en notre présence à tous d'un ton fort plaisant : — Hé! venez, mon illustre aux yeux mourans, qui ne savez aimer à moins qu'un monarque. » Cette raillerie la déconcerta, elle ne revint pas de cet embarras, quoique le roi lui fît un grand salut et lui parlât le plus civilement du monde. Il est certain qu'elle ne plut point ce jour-là au roi; mais...
Page 82 - Cette nécessité de me taire, et le rival du royaume le plus redoutable, me rendirent si mélancolique, que j'en, perdis l'appétit et le repos, et que je tombai dans cette langueur qui m'a défiguré pendant deux mois; j'étois rongé de tant d'inquiétudes, que je n'avois plus guère à durer en cet état, lorsqu*il a plu à la fortune de me guérir d'un de mes maux. Ce rival, auquel je n'osois rien disputer, a pris un autre attachement, et m'a délivré des persécutions que je souffrois de sa...
Page 5 - ... et quelquefois aussi sont-ils pleins de feu, de joie et d'esprit; la bouche grande , assez vermeille , les dents pas belles , point de gorge , les bras plats , qui font assez mal juger du reste de son corps; son esprit est brillant, beaucoup de vivacité et de feu.
Page 88 - ... fond de mon cœur, et ne m'eût averti de prendre garde à moi et à ce que je faisois ; elle y ajouta l'ordre de ne pas manquer de me trouver chez Madame le lendemain au soir, et, quelque question que je lui fisse, elle ne me voulut rien dire davantage, ni même m'écouter. « Vous pouvez croire que je ne manquai pas de me rendre au Palais-Royal avec une exactitude extrême. Montalais me vint recevoir dans un passage d'où elle me mena dans sa chambre, où nous nous entretînmes quelque temps....
Page 157 - ... trouver jamais le compte. — Mais, lui dit Mademoiselle, qu'est-ce que vous en ferez de cette confidence, quand je vous l'aurai faite? — Ce que j'en ferai? répliqua M. de Lauzun, je m'en réjouirai, et la joie que j'en attends , me rendra un des plus heureux hommes du monde ; et d'autant plus que je serai le premier à qui ce glorieux avantage sera permis. — Eh bien , dit Mademoiselle , je vous le dirai ce soir. — Mais de quelle façon? répondit-il.
Page 6 - Chacun sait que la plaisanterie que l'on en fit donna la curiosité au roi de la connoître; et, comme il est naturel à un cœur généreux d'aimer ceux qui l'aiment, le roi l'aima dès lors. Ce n'est pas que sa personne lui plût. Car, comme il n'eut que de la reconnoissance, il dit au comte de Guiche qu'il la vouloit marier à un marquis qu'il lui nomma, et qui étoit des amis du comte, ce qui lui fit repartir au roi que son ami aimoit les belles femmes.

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