Historiettes Modernes, Volume 2

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D.C. Heath and Company, 1890 - French prose - 160 pages
 

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Popular passages

Page 40 - Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l'indignaient.
Page 39 - C'ETAIT une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'instruction publique.
Page 48 - Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Elysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C'était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours 1o séduisante.
Page 49 - Oui, j'ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t'ai vue ; et bien des misères ... et cela à cause de toi ! — De moi . . . Comment ça? — Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour aller à la fête du Ministère.
Page 40 - Ah! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela...» elle songeait aux dîners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rosé d'une truite ou des ailes de gelinotte.
Page 42 - Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides : — Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.
Page 45 - C'était fini, pour elle. Et il 25 songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures. Elle ôta les vêtements dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou ! 30 Son mari, à moitié dévêtu déjà, demanda : — Qu'est-ce que tu as?
Page 43 - C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois rosés magnifiques.» Elle n'était point convaincue. «Non... il n'ya rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.
Page 49 - Forestier s'était arrêtée. — Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ? — Oui. Tu ne t'en étais pas aperçue, hein? Elles étaient bien pareilles.
Page 41 - Or. un soir, son mari rentra, l'air glorieux et tenant à la main une large enveloppe. — Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi. Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots : « Le ministre de l'Instruction publique et Mme Geor<< ges Ramponneau prient M.

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