L'ambassade du duc Decazes en Angleterre (1820-1821)

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Plon-Nourrit, 1910 - France - 374 pages
 

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Popular passages

Page 74 - Decazcs n'avait rien perdu de mon estime ni de ma confiance ; je disais bien vrai et je puis ajouter que si les choses étaient en France comme avant la Révolution, il serait resté mon ministre jusqu'à ma mort Mais la Constitution qu'à mon retour dans ma patrie j'ai dû donner à mon peuple a trop d'analogie avec celle de la Grande-Bretagne pour que VM ne comprenne pas aisément qu'il est des cas où je dois immoler l'homme au roi : c'est ce qui est arrivé. Une suite de machinations ourdies...
Page 75 - I lpassez-moi l'expression), trouvez bon que je sollicite, non pour mon ambassadeur, mais pour mon ami, les bontés dont votre lettre du 25 février me donne la douce assurance. Mon ambition va plus loin : ce n'est pas seulement votre bienveillance que je vous demande pour lui, c'est encore votre estime, et votre estime raisonnée. Daignez l'admettre à converser librement avec vous, lui permettre de vous faire lire au fond de son âme, et jesuis sûr que vous direz : Mon ami Louis n'avait pas mal...
Page 238 - Ferronnays, dit-il à M. de Villèle, viennent de me faire donner, par l'empereur Alexandre, un soufflet sur votre joue ; mais je vais lui donner chasse et le payer en monnaie de meilleur aloi ; je vous nomme, mon cher Villèle, chevalier de mes ordres; ils valent mieux que les siens. » Et M. de Villèle reçut du Roi l'ordre du Saint-Esprit.
Page 75 - ... majorité dans les deux Chambres, pour des lois qui étaient son ouvrage, que je l'avais chargé de proposer, et auxquelles VM aura sans doute remarqué qu'on a fini par revenir. Cette majorité une fois perdue, ma conduite était tracée par celle que votre auguste père tint à l'égard de lord Bute ; mais plus heureux que ce vénérable monarque, j'ai pu adoucir ma peine en confiant au duc Decazes la mission la plus importante en politique, et la plus touchante pour mon cœur et pour le sien....
Page 212 - Élisabeth (?) est venue m'embrasser. Elle a beaucoup pleuré et moi aussi. Je ne sais pourquoi je lui inspire de la pitié, car je n'ai pas peur de la mort. J'ai peur seulement de ce que je vais souffrir pendant la route. J'ai deux vésicatoires, un sur la poitrine, un dans le dos, et les jambes ouvertes, de telle sorte que je ne puis me tenir debout sans qu'elles saignent horriblement. Je ne •verrai pas Thérèse. Ses enfants ont la fièvre scarlatine.
Page 63 - En débarquant, nous trouvâmes nous attendant le commandant et les officiers de la ville. Ils nous accompagnèrent jusqu'à l'hôtel, où M. Decazes les engagea à dîner. Quel singulier dîner ! Une grande table très peu garnie, des plats recouverts de cloches, le tout en plaqué. Quand on levait la cloche, on trouvait quelques pommes de terre bouillies. Il y avait à chaque bout de table deux autres plats, un de poisson, un de bœuf rôti. Le dîner fut long; on fit passer beaucoup de vins. Tout...
Page 105 - XVIII, mais, auprès du roi de France, qu'ils sont accrédités; se présenter chez le nouveau roi, le complimenter sur son avènement et l'assurer du désir qu'ont leurs souverains respectifs de vivre en bonne intelligence avec lui, et j'ajoute que dans le cas même où, à l'instant de ma...
Page 174 - ... a de désagréable pour M. l'ambassadeur et de fâcheux même pour le fond des choses. Il faudra bien qu'il réponde , et alors comme alors . » Decazes se préparait à suivre ce conseil quand il reçut de Pasquier la réponse à ses plaintes. Elle n'était pas tendre, cette réponse. Il put y relever des phrases telles que celles-ci . « Le ministère des Affaires étrangères de France ne peut être établi à Londres.
Page 78 - Mais il fallait assurer le salut de l'Etat en faisant passer les lois que vous aviez proposées ; vous avez vous-même senti qu'il fallait sacrifier l'auteur à l'ouvrage et j'ai cédé à vos raisons. La preuve que ce n'était qu'à votre personne qu'on en voulait, c'est que de vos lois, deux ont passé sans difficultés et pour la troisième, après bien des aberrations, on en est revenu aux bases de la vôtre. Votre retour, après quatre mois d'absence, a excité des craintes, des espérances...
Page 74 - ... ajouter que si les choses étaient en France comme avant la Révolution, il serait resté mon ministre jusqu'à ma mort. Mais, la Constitution qu'à mon retour dans ma patrie, j'ai dû donner à mon peuple, offre trop d'analogie avec celle de la Grande-Bretagne pour que Votre Majesté ne comprenne pas qu'il est des cas où je dois immoler l'homme au roi; c'est ce qui est arrivé . « Une suite de machinations ourdies par la haine, secondées par la faiblesse et la trahison, a fait perdre au duc...

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