L'américanisme

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Popular passages

Page 180 - En conséquencce, on a décidé qu'on bâtirait une ville nouvelle, qui serait le siège du gouvernement. On a choisi l'emplacement le plus avantageux sur le bord d'un grand fleuve; on a arrêté que la ville s'appellerait Washington ; la place de tous les édifices publics est marquée ; on a mis la main à l'œuvre et le plan de la cité-reine circule déjà dans toute l'Europe. Essentiellement, il n'ya rien là qui passe les forces du pouvoir humain ; on peut bien bâtir une ville, néanmoins...
Page 27 - J'ai fait voir, à propos de la méthode philosophique des Américains , que rien ne révolte plus l'esprit humain dans les temps d'égalité que l'idée de se soumettre à des formes. Les hommes qui vivent dans ces temps supportent impatiemment les figures; les symboles leur paraissent des artifices puérils dont on se sert pour voiler ou parer à leurs yeux des vérités qu'il serait plus naturel de leur montrer toutes nues et au grand jour...
Page 218 - Nous voulons dire que, tout en se tenant ferme dans l'affirmation des dogmes et pur de tout compromis avec l'erreur, il est de la prudence chrétienne de ne pas repousser, disons mieux, de savoir se concilier dans la poursuite du bien, soit individuel, soit surtout social, le concours de tous les hommes honnêtes. La grande majorité des Français est catholique, mais, parmi ceux-là...
Page 312 - L'indépendance de notre pensée n'aura donc à souffrir que dans la mesure où la foi serait affaire d'expérience et de raisonnement. Mais précisément, la foi n'est affaire ni de raisonnement ni d'expérience. On ne démontre pas la divinité du Christ; on l'affirme ou on la nie ; on y croit ou on n'y croit pas, comme à l'immortalité de l'âme, comme à l'existence de Dieu.
Page 223 - ... siècle! Elle, avoir peur d'un siècle quelconque?... » Quelles paroles, et comment les Chrétiens de désir, dont je suis et qui s'appellent légion, ne frémiraient-ils pas à les entendre passer sur le monde moderne et sur leur propre cœur? Les temps sont venus où le Christianisme doit accepter toute la Science et toute la Démocratie sous peine de voir trop d'âmes s'en aller de lui.
Page 197 - Le monde est aujourd'hui sans mystère; la conception rationnelle prétend tout éclairer et tout comprendre; elle s'efforce de donner de toutes choses une explication positive et logique, et elle étend son déterminisme fatal jusqu'au monde moral.
Page 180 - ... circule déjà dans toute l'Europe. Essentiellement, il n'ya rien là qui passe les forces du pouvoir humain ; on peut bien bâtir une ville. Néanmoins, il ya trop de délibération, trop d'humanité dans cette affaire, et l'on pourrait gager mille contre un que la ville ne se bâtira pas ou qu'elle ne s'appellera pas Washington, ou que le congrès n'y résidera pas.
Page 19 - Tous les prêtres américains connaissent l'empire intellectuel que la majorité exerce, et le respectent. Ils ne soutiennent jamais contre elle que des luttes nécessaires. Ils -ne se mêlent point aux querelles des partis, mais ils adoptent volontiers les opinions générales de leur pays et de leur temps, et ils se laissent aller sans résistance dans le courant de sentiments et d'idées qui entraînent autour d'eux toutes choses. « Ils s'efforcent de corriger leurs contemporains, mais ils ne...
Page 18 - Une autre remarque est applicable au clergé de toutes les communions : les prêtres américains n'essayent point d'attirer et de fixer tous les regards de l'homme vers la vie future ; ils abandonnent volontiers une partie de son cœur aux soins du présent ; ils semblent considérer les biens du monde comme des objets importants, quoique secondaires; s'ils ne s'associent pas eux-mêmes à l'industrie, ils s'intéressent du moins à ses progrès et y applaudissent, et tout en montrant sans cesse...

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