L'expérience morale

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F. Alcan, 1909 - Ethics - 236 pages
 

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Popular passages

Page 27 - Inversement un homme d'action médite ses actions, en sait les pourquoi, les comment, tient ses passions en mains. La pensée spéculative n'est pas plus réfléchie par essence que la pensée pratique n'est spontanée. L'inspiration et la réflexion se retrouvent à tous les étages de la penséei. On voit par suite que l'homme le plus moral n'est pas nécessairement celui chez qui le sentiment du devoir est le plus vif. Un inventeur — -et nous entendons par là non celui qui apporte une idée...
Page 3 - ... cet ordre avant l'action. Si je pouvais reconstruire la courbe de l'histoire, je ne vois pas pourquoi je devrais lire dans cette courbe toutes mes actions, toutes mes aspirations futures. Cette courbe, c'est ma foi même qui, en partie, la décrit. M'incliner devant elle, c'est adorer la trace de mes pas.
Page 235 - Le volume se termine par un chapitre sur l'attitude morale scientifique. « Je crois, dit M. Rauh, que dans tous les domaines de la pensée humaine une attitude scientifique est possible. Je crois, d'autre part, que seule la science et non pas la philosophie peut unir ou rapprocher de l'unité les esprits comme les volontés, les unir du moins dans l'action et dans la pensée quotidienne et en quelque sorte militante (1). Dans un précédent ouvrage, M. Rauh s'était demandé comment l'idée de science...
Page vi - J'ai essayé dans des cours sur la Justice sociale et la Patrie de montrer les limites de la sociologie et de la technique morale. Mais mes occupations professionnelles et l'extrême difficulté des sujets m'ont empêché de mettre ces cours au point pour la publication. J'ai donné quelques indications sur une application possible de la méthode décrite dans ce livre, dans un article de la Revue de Métaphysique et de Morale 1.
Page 215 - Il possède en une vérité comme un échantillon de la vérité. C'est sans doute qu'au travers de ce désir limité il sent le désir infini que celui-ci localise. Bien plus, il ne peut sentir l'infini que sous cette forme particulière et concentrée.
Page 43 - Si nous sommes tous ici-bas par la permission égale du Créateur, nous avons tous un titre égal à la jouissance de sa bienfaisance, un droit égal à l'usage de tout ce que la nature offre avec tant d'impartialité. C'est un droit qui est naturel et inaliénable ; c'est un droit...
Page 2 - C'est-làce qu'après Hume a si bien montré Kant. Et dès lors pourquoi l'homme accepterait-il ce critère de l'irrésistibilité dans un cas et non dans l'autre ? Il doit accepter telles quelles les différentes formes de sa certitude, croire qu'il a quelque chose à faire quand il agit, qu'il ya un certain ordre dans les choses faites ou — plus généralement — dans les choses quand il contemple la nature. Sa fonction est aussi bien de croire que de constater l.
Page 78 - Par là se définissent enfin des compétences et des incompétences morales : « toute pensée morale qui ne naît pas directement au contact de la réalité ou du milieu qu'elle concerne, ne compte pas. Celui qui n'agit pas, ou ne s'est pas mis à l'école de celui qui agit, ne pense pas.
Page 39 - Tout penseur dont nous soupçonnons que ses convictions se fondent uniquement sur une foi religieuse, sur une conception métaphysique de Dieu et de l'univers, tout penseur qui impose à la morale la condition a priori de l'exactitude objective, trouvant celleci belle au point de l'inventer, tous les déductifs qui croient en vertu de leurs déductions doivent être éliminés comme témoins ou autorités morales ; il leur manque, selon le mot deSpinoza, la jouissance de la chose elle-même, fruitio...
Page 62 - Sont donc disqualifiés, comme maîtres de la vie, tous les déductifs, tous les fabricateurs de systèmes, tous ceux qui cherchent la croyance hors d'ellemême. L'honnête homme veut l'évidence actuelle, celle qui jaillit de la chose même : prœsens evidentia.

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