Oeuvres complètes de Cabanis: Rapports du physique et du moral de l'homme

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Bossange frères, 1824 - Medicine
 

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Page 158 - Pour se faire une idée juste des opérations dont résulte la pensée , il faut considérer le cerveau comme un organe particulier, destiné spécialement à la produire; de même que l'estomac et les intestins à opérer la digestion; le foie à filtrer la bile ; les parotides et les glandes maxillaires et sublinguales à préparer les sucs salivaires.
Page 432 - ... humaine générale. Après nous être occupés si curieusement des moyens de rendre plus belles et meilleures les races des animaux ou des plantes utiles et agréables; après avoir remanié cent fois celles des chevaux et des chiens , après avoir transplanté, greffé, travaillé de toutes les manières les fruits et les fleurs, combien n'est-il pas honteux de négliger totalement la race de l'homme ; comme si elle nous...
Page 413 - Chez le mélancolique, c'est l'humeur séminale elle seule qui communique une ame nouvelle aux impressions, aux déterminations, aux mouvements : c'est elle qui crée, dans le sein de l'organe cérébral, ces forces étonnantes, trop souvent employées à poursuivre des fantômes, à systématiser des visions. Jusqu'ici, ne dirait-on point que nous n'avons fait que suivre, pas à pas, la doctrine des médecins grecs, la raccorder avec les faits anatomiques, l'exposer sous un nouveau point de vue...
Page 159 - Nous voyons également les impressions arriver au cerveau, par l'entremise des nerfs : elles sont alors isolées et sans cohérence. Le viscère entre en action; il agit sur elles : et bientôt il les renvoie métamorphosées en idées, que le langage de la physionomie et du geste, ou les signes de la parole et de l'écriture, manifestent au-dehors. Nous concluons, avec la même certitude, que le cerveau digère en quelque sorte les impressions; qu'il fait organiquement la sécrétion de la pensée.
Page 158 - Nous voyons les aliments tomber dans ce viscère avec les qualités qui leur sont propres ; nous les en voyons sortir avec des qualités nouvelles, et nous concluons qu'il leur a véritablement fait subir cette altération. Nous voyons également les impressions arriver au cerveau par l'entremise des nerfs : elles sont alors isolées et sans cohérence. Le...
Page 301 - C'est d*abord un fait certain , n'importe la manière dont il a lieu, que les fibres charnues sont plus faibles, et le tissu cellulaire plus abondant chez les femmes que chez les hommes. Secondement, on ne peut douter que ce ne soit la présence et l'influence de l'utérus et des ovaires...
Page 359 - ... l'amour tel que le développe la nature n'est pas ce torrent effréné qui renverse tout ; ce n'est point ce fantôme théâtral qui se nourrit de ses propres éclats, se complaît dans une vaine représentation et s'enivre lui-même des effets qu'il produit sur les spectateurs. C'est encore moins cette froide galanterie qui se joue d'elle-même et de son objet, dénature par une expression recherchée les sentiments tendres et délicats...
Page 485 - L'on voit aussi dans quelques maladies extatiques et convulsives les organes des sens devenir sensibles à des impressions qu'ils n'apercevaient pas dans leur état ordinaire, ou même recevoir des impressions étrangères à la nature de l'homme. J'ai plusieurs fois observé chez des femmes, qui sans doute eussent été jadis d'excellentes pythonisses , les effets les plus singuliers des changements dont je parle. Il est de ces malades qui distinguent facilement à l'œil nu des objets microscopiques...
Page 198 - ... tous leurs muscles; ce qui , pour le redire en passant, établit une bien grande différence entre les forces mécaniques de la fibre musculaire et les divers degrés des forces vivantes qui l'animent. C'est encore ainsi que, dans toutes les passions énergiques , chaque homme trouve en lui-même une vigueur qu'il ne soupçonnait pas , et devient capable d'exécuter des mouve • mens dont l'idée seule l'eût effrayé dans des temps plus calmes.
Page 227 - Leurs éléments se combinent et se décomposent; ils revêtent successivement mille formes fugitives : et ces métamorphoses, suite nécessaire d'une action qui n'est jamais suspendue, en renouvellent à leur tour les causes, et conservent l'éternelle jeunesse de l'univers. Pour peu qu'on y réfléchisse, il est aisé de sentir que tout mouvement...

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