Quelques figures de femmes aimantes ou malheureuses

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Perrin, 1908 - Women - 418 pages
 

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Page 251 - Au lieu donc de me remettre aux estudes sains et sages par où je pusse me rendre plus aimé, j'ai laissé s'effacer l'impression fugitive de ma Clémence Isaure ; la brise de la montagne a bientôt emporté ce caprice d'une fleur; la spirituelle, déterminée et charmante étrangère de seize ans m'a su gré de m'être rendu justice : elle est mariée.
Page 168 - Toute philosophie avait touché là, s'était brisée là. Et lui immuable. Nulle prise au monde extérieur. On l'appelait Emmanuel Kant; lui il s'appelait Critique. Soixante ans durant, cet être tout abstrait, sans rapport humain, sortait juste à la même heure, et sans parler à personne, accomplissait pendant un nombre donné de minutes précisément le même tour, comme on voit aux vieilles horloges des villes l'homme de fer sortir, battre l'heure et puis rentrer. Chose étrange, les habitants...
Page 244 - ... j'étais enseveli sous un amas de billets parfumés; si ces billets n'étaient aujourd'hui des billets de grand'mères, je serais embarrassé de raconter avec une modestie convenable comment on se disputait un mot de ma main, comment on ramassait une enveloppe suscrite par moi, et comment, avec rougeur, on la cachait, en baissant la tête, sous le voile tombant d'une longue chevelure.
Page 95 - Que suis-je, hélas ! et de quoy sert ma vie ? Je ne suis fors qu'un corps privé de cueur, Un ombre vain, un objet de malheur, Qui n'a plus rien que de mourir envie. Plus ne portez...
Page 168 - Toute religion, toute philosophie, avait touché là, s'était brisée là. Et lui, immuable. Nulle prise au monde extérieur. On l'appelait Emmanuel Kant ; lui, il s'appelait Critique. Soixante ans durant, cet être tout abstrait, sans rapport humain, sortait juste à la même heure, et sans parler à personne, accomplissait pendant un nombre donné de minutes précisément le même tour, comme on voit aux vieilles horloges des villes l'homme de fer sortir, battre l'heure, et puis rentrer.
Page 251 - J'allai rendre ma visite respectueuse à la naïade du torrent. Un soir qu'elle m'accompagnait lorsque je me retirais, elle me voulut suivre ; je fus obligé de la reporter chez elle dans mes bras. Jamais je n'ai été si honteux : inspirer une sorte d'attachement à mon âge me semblait une véritable dérision ; plus je pouvais être flatté de cette bizarrerie, plus j'en étais humilié, la prenant avec raison pour une moquerie.
Page 251 - Voilà qu'en poétisant je rencontrai une jeune femme assise au bord du gave ; elle se leva et vint droit à moi ; elle savait, par la rumeur du hameau, que j'étais à Cauterets. Il se trouva que l'inconnue était une Occitanienne, qui m'écrivait depuis deux ans sans que je l'eusse jamais vue ; la mystérieuse anonyme se dévoila : patuit Dea.
Page 7 - Mais cette patience paraît avoir également manqué au docteur Palmblad, l'auteur suédois dont il se bornait à analyser l'énorme ouvrage sur Aurore de Kœnigsmarck, et qu'il louait comme un « écrivain d'une érudition anecdotique abondante, habile surtout à feuilleter les papiers de famille. » Admis à « feuilleter » les lettres de la princesse de Hanovre et de son amant, ce Palmblad a pris avec elles les libertés les plus étonnantes : sans essayer de les classer ni de les déchiffrer,...
Page 25 - ... et cruel ami ; jusqu'à ce qu'enfin, comme Isolde,elle oublie, à force d'amour, tout le reste du monde, et s'expose, presque volontairement, aux pires dangers. Avec cela, toujours timide et douce, restant jusqu'à la fin « l'enfant » que Kœnigsmarck lui reproche d'être. Ses lettres, même dans la traduction anglaise, ont un charme, une grâce, un parfum délicieux. Puisse-t-on nous en offrir bientôt le texte français, de façon à nous rendre familière, dans son relief vivant, l'aimable...
Page 168 - Nord, il y avait alors une bizarre et puissante créature, un homme, non, un système, une scolastique vivante, hérissée, dure, un roc, un écueil taillé à pointes de diamant dans le granit de la Baltique.

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