Timor, les défis de l'indépendance

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KARTHALA Editions, Jan 1, 2002 - 433 pages
Timor oriental sera indépendant le 20 mai 2002. Il s'agira alors du huitième Etat de la Communauté des pays de langue portugaise (la CPLP). Cette indépendance, supervisée par l'ONU, aura coûté un prix terrible à la population. Après la décolonisation, tardive et ratée, de 1975, le pays a souffert d'une recolonisation atypique par l'Indonésie, avec le soutien explicite des Etats-Unis et de l'Australie, et grâce au silence complice de la plupart des pays européens, en particulier la France. Plus d'un tiers de la population a disparu dans les combats, les déplacements forcés et les massacres. La honte nationale ressentie au Portugal autour de cette tragédie obligea Lisbonne à opposer son veto aux divers accords d'association économique de l'Indonésie souhaités par l'Union européenne : Timor redevint par ce biais un enjeu international pour le régime indonésien. La reconnaissance de l'autodétermination par le nouveau régime en place Djakarta ne signifia nullement un contrôle du pouvoir politique sur l'institution militaire, habituée depuis près de vingt-cinq ans à vivre à Timor en pays conquis. Après le référendum d'août 1999 rejetant l'autonomie et se prononçant pour l'indépendance, les exactions des milices pro-intégration jetèrent le pays dans le chaos et impliquèrent enfin une intervention de l'ONU. Deux ans après le référendum historique de 1999, les Timorais, à nouveau appelés aux urnes, donnèrent la majorité absolue au parti issu de la lutte armée, le Fretilin. Le pays s'achemine-t-il donc vers une indépendance paisible ? Rien n'est moins sûr. La misère est profonde, pendant que les étrangers ayant afflué en nombre affichent un niveau de vie infiniment supérieur à celui de la population. Dans un pays détruit et hétérogène, tant sur le plan ethnique que linguistique et religieux, la plus grande attention à la diversité devra guider les nouveaux dirigeants.
 

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Popular passages

Page 15 - ... d'un autre pays moins inégal. Si le Brésil avait la même courbe de Lorentz que la Colombie, la pauvreté baisserait de huit points, cette baisse serait de 6 points si la courbe adoptée était celle du Mexique. Dans cette logique on peut également calculer quel devrait être le taux de croissance pendant dix ans - avec maintien de la distribution des revenus - pour obtenir une réduction équivalente à celle réalisée en adoptant la distribution des revenus d'un autre pays, tout en conservant...

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