Études de mythologie et d'histoire des religion antiques

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Hachette cie, 1909 - Gods, Roman - 298 pages
 

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Popular passages

Page 23 - Sémites; on peut affirmer de même que ceux-ci n'eussent jamais compris le dogme de l'unité divine, s'ils ne l'avaient trouvé dans les instincts les plus impérieux de leur esprit et de leur cœur. Les Sémites ne comprirent point en Dieu la variété, la pluralité, le sexe; le mot déesse serait en hébreu le plus horrible barbarisme. La nature, d'un autre côté, tient peu de place dans les religions sémitiques : le désert est monothéiste ; sublime dans son immense uniformité, il révéla...
Page 36 - Nous voyons clairement par les védas que les poêter savaient la signification des fables qu'ils répétaient. Mais il n'en fut pas de même pour l'époque suivante. A mesure que certains termes vieillissaient, que le sens étymologique des mots s'oblitérait, la langue perdait de sa transparence : les noms des forces de la nature devenaient des noms propres, et dès lors les personnages mythiques commencèrent à paraître.
Page 36 - On peutdire d'une façon générale que, pour qu'un dieu prenne de la consistance dans l'esprit d'un peuple, il faut que son nom soit sorti du langage usuel. Ouranos n'est jamais devenu une divinité bien distincte, parce que son nom est resté un appellatif : Varuna, au contraire, qui lui correspond en sanscrit, s'est élevé au rang d'un dieu personnel, son nom ayant cessé de rien représenter à l'intelligence. Il ne fallait...
Page 66 - L'organisation en clans totémiques est une forme sociale nécessairement antérieure, dans l'évolution de l'humanité, aux formes sociales qui caractérisaient les peuples de l'antiquité classique. » Peut-on admettre sans discussion la vérité de ce postulat? Nous ne le pensons pas. Il n'est nullement certain pour nous que les populations totémiques soient des populations primitives, et non pas des populations dégénérées. Au début d'un article fort important, publié en 1899 dans le Fortniyhtly...
Page 37 - Seulement, il ne s'agit plus de rechercher dans l'image (l'image plastique, bien entendu) la traduction du mythe, mais dans le mythe la traduction de l'image. Le problème est renversé, ou plutôt le phénomène est pris à un autre moment ; car on peut dire que la génération alternante et réciproque des images se poursuit sans interruption à travers le cours des siècles (1).
Page 8 - ... lui-même, dans les phénomènes météorologiques, l'éclair. Les éléments femelles correspondants sont l'aurore et la nue, ou, avec intervention de l'idée de pluralité qui est volontiers liée à celle du sexe féminin, les aurores et les eaux. Ces divers éléments sont susceptibles de représentations diverses qui constituent l'anthropomorphisme et le zoomorphisme mythologiques. Les figures d'animaux les plus fréquentes sont, pour les mâles, l'oiseau, le cheval, ailé ou non, le taureau...
Page 63 - Nfais partout où les éléments du mythe ou du rite comportent un animal ou un végétal sacré, un dieu ou un héros déchiré ou sacrifié, une mascarade de fidèles, une prohibition alimentaire, le devoir de l'exégète informé est de chercher le mot de l'énigme dans l'arsenal des tabous et des totems.
Page 34 - C'est donc une très grave erreur de supposer qu'à une époque reculée l'humanité ait créé des symboles afin de couvrir des dogmes, et avec la vue distincte du dogme et du symbole. Tout cela est né simultanément, d'un même bond, en un moment indivisible, comme la pensée et la parole, l'idée et son expression.
Page 102 - Latins, ceux qu'on appela plus tard les Aborigènes, adoraient, comme tous les peuples primitifs, les forces multiples de la Nature, conçues comme des influences occultes (numina), des volontés immatérielles incorporées, pour ainsi dire, aux objets qu'elles meuvent. Le fleuve qui coule, le vent qui passe, le feu qui s'allume, sont des actes, des manifestations, des produits de ces puissances invisibles, dont nul ne connaît l'essence et que l'on désigne par des noms génériques, comme Génies,...
Page 7 - ... décrits, nous apparaît d'abord comme une imitation de certains phénomènes célestes. Les phénomènes dont il s'agit peuvent se ramener à deux groupes : ceux qui accompagnent le lever du soleil, et que j'appellerai phénomènes solaires, ceux qui accompagnent après une longue sécheresse la chute de lapluie, et que j'appellerai phénomènes météorologiques.

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