Études de mythologie et d'histoire des religion antiques

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Hachette cie, 1909 - Gods, Roman - 298 pages
 

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Popular passages

Page 25 - Sémites; on peut affirmer de même que ceux-ci n'eussent jamais compris le dogme de l'unité divine, s'ils ne l'avaient trouvé dans les instincts les plus impérieux de leur esprit et de leur cœur. Les Sémites ne comprirent point en Dieu la variété, la pluralité, le sexe; le mot déesse serait en hébreu le plus horrible barbarisme. La nature, d'un autre côté, tient peu de place dans les religions sémitiques : le désert est monothéiste ; sublime dans son immense uniformité, il révéla...
Page 38 - Nous voyons clairement par les védas que les poêter savaient la signification des fables qu'ils répétaient. Mais il n'en fut pas de même pour l'époque suivante. A mesure que certains termes vieillissaient, que le sens étymologique des mots s'oblitérait, la langue perdait de sa transparence : les noms des forces de la nature devenaient des noms propres, et dès lors les personnages mythiques commencèrent à paraître.
Page 64 - Partout où les éléments du mythe ou du rite comportent un animal ou un végétal sacré, un dieu ou un héros déchiré ou sacrifié, une mascarade de fidèles, une prohibition alimentaire, le devoir de l'exégète informé est de chercher le mol de l'énigme dans l'arsenal des tabous et des totems 1 ». M.
Page 59 - Denys d'Halicarnasse parle des antiquités romaines en compilateur sans critique. Tite-Live ne nous a laissé, lui aussi, que des renseignements de seconde main, généraux et vagues; on sait du reste que, pour les trois premiers siècles, l'historien n'avait qu'une médiocre confiance dans les annalistes qu'il se borne à résumer. Polybe, dont l'opinion serait d'un grand poids, ne nous a malheureusement laissé sur ces questions que des allusions insignifiantes. Nos sources les plus anciennes sont...
Page 68 - L'organisation en clans totémiques est une forme sociale nécessairement antérieure, dans l'évolution de l'humanité, aux formes sociales qui caractérisaient les peuples de l'antiquité classique. » Peut-on admettre sans discussion la vérité de ce postulat? Nous ne le pensons pas. Il n'est nullement certain pour nous que les populations totémiques soient des populations primitives, et non pas des populations dégénérées.
Page 39 - Seulement, il ne s'agit plus de rechercher dans l'image (l'image plastique, bien entendu) la traduction du mythe, mais dans le mythe la traduction de l'image. Le problème est renversé, ou plutôt le phénomène est pris à un autre moment ; car on peut dire que la génération alternante et réciproque des images se poursuit sans interruption à travers le cours des siècles (1).
Page 59 - ... d'un certain nombre de symboles et ensuite parce que les figures y sont généralement commentées par des légendes instructives. Tels sont les matériaux dont on dispose pour une étude des enseignes impériales ; mais il n'en va plus de même, dès qu'on essaie de pousser les recherches au delà de l'ère chrétienne. Alors les monuments et les inscriptions font défaut, les monnaies deviennent rares et ne remontent pas très loin. Restent comme guides les textes parfois contradictoires de...
Page 69 - Bough, ce savant a exprimé sur l'origine du totémisme une opinion qui sans doute paraît avoir été sérieusement ébranlée depuis lors, mais qui n'en est pas moins intéressante pour la question qui nous occupe. La conception fondamentale du totémisme se rattacherait, d'après cette théorie, à l'idée de l'âme extérieure; le totem serait l'animal, le végétal ou l'objet inanimé dans lequel un individu pourrait déposer son âme, afin de se rendre invulnérable; et cependant cette âme,...
Page 67 - ... Assurément personne ne soutient plus, avec Hegel, que tout ce qui est rationnel soit réel; mais il est certain que tout ce qui est réel est rationnel. On peut donc, très légitimement, user de la déduction et de la logique pour reconstruire l'état d'une société qu'on connaît seulement par quelques faits généraux ou par -des survivances. C'est ce qui s'appelle faire de la paléontologie sociale. Aussi est-il parfaitement licite de parler du totémisme ou du matriarcat des Grecs ou des...
Page 104 - Latins, ceux qu'on appela plus tard les Aborigènes, adoraient, comme tous les peuples primitifs, les forces multiples de la Nature, conçues comme des influences occultes (numina), des volontés immatérielles incorporées, pour ainsi dire, aux objets qu'elles meuvent. Le fleuve qui coule, le vent qui passe, le feu qui s'allume, sont des actes, des manifestations, des produits de ces puissances invisibles, dont nul ne connaît l'essence et que l'on désigne par des noms génériques, comme Génies,...

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