RECHERCHES SUR LA LIAISON

ENTRE

LES PHÉNOMÈNES DE CAPILLARITÉ

ET D'ENDOSMOSE.

Je me proposais d'étudier attentivement les phénomènes d'endosmose, particulièrement dans leurs points de contact avec les phénomènes capillaires; mais j'ai reconnu combien cette recherche présentait et de longueur et de difficultés, et j'ai compris comment on a sur ce sujet tant de résultats contradictoires. J'ai donc abandonné la plupart des recherches que j'avais entreprises pour me borner à l'étude d'un phénomène qui me paraît être un véritable trait d'union entre les phénomènes capillaires et les phénomènes d'endosmose. Je veux parler de l'élévation du mercure observée par M. Magnus dans un tube rempli d'eau et fermé par une vessie. Mes recherches assez nombreuses et qui m'ont fourni quelques résultats intéressants sont rapportées dans le mémoire suivant.

PHÉNOMÈNES D'ASCENSION PRODUITS PAR L'ÉVAPORATION D'UN LIQUIDE A TRAVERS

UNE CLOISON POREUSE.

Les expériences de M. Magnus sur l'élévation du mercure dans un tube plein d'eau, fermé à sa partie supérieure par une vessie et ayant sa partie inférieure ouverte plongée dans un bain de mercure, m'ont paru très-inté

ressantes aussi bien en elles-mêmes que parce qu'elles peuvent fournir des notions importantes sur les phénomènes d'endosmose. J'ai fait différentes recherches sur ce sujet.

J'ai d'abord répété l'expérience de M. Magnus avec trois tubes remplis respectivement d'eau, d'alcool et d'essence de térébenthine. Au bout de dix-huit heures, le mercure s'était élevé de 2mm,35 dans le tube à eau; il n'avait pas bougé dans le tube à essence, et était descendu de 0mm,65 dans le tube à alcool; de plus, dans ce dernier tube, on voyait sous la vessie deux bulles d'air qui n'y étaient pas au commencement de l'expérience. Après soixante-six heures, l'élévation était de 8mm,35 dans le tube à eau, nulle dans les deux autres.

On peut déjà conclure de ces résultats que la marche du phénomène est à peu près uniforme, c'est-à-dire que l'élévation du mercure est sensiblement proportionnelle au temps dans un tube rempli d'eau. En effet, les rapports des nombres précédents sont :

Les différences sont, on le voit, très-faibles et irrégulières.

On peut conclure, en outre, que le phénomène ne se produit pas avec l'alcool et l'essence de térébenthine.

Ces expériences furent répétées pendant vingt-quatre jours consécutifs, avec trois tubes remplis d'eau, d'alcool et d'éther. Voici les résultats obtenus, H représentant dans ce tableau la hauteur du mercure dans chaque tube au-dessus de la surface du bain, AH l'accroissement de hauteur dans l'intervalle AT de deux observations, et A l'accroissement de la température dans ce même intervalle :

Pour l'eau, la moyenne des élévations est à peu près 3mm,42 en vingtquatre heures. Aucun chiffre ne s'écarte notablement de ce résultat, la plus grande divergence est de 1/7. L'élévation en une heure serait Omm,142, nombre qui ne diffère que de 1/13 de celui trouvé précédemment. On peut donc affirmer que la marche du phénomème est sensiblement uniforme. Bien que cette uniformité ne soit point parfaite, il y a lieu de s'étonner qu'elle se présente telle que nous l'avons observée; car le phénomène renferme des éléments très-variables qu'une première analyse nous fera reconnaître.