La Semaine littéraire, Issues 105-156

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Popular passages

Page 35 - Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime et qui m'aime, Et qui n'est chaque fois, ni tout à fait la même, Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Page 35 - O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un cœur qui s'ennuie, O le chant de la pluie! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s'écœure. Quoi! nulle trahison? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi. Sans amour et sans haine, Mon cœur a tant de peine.
Page 36 - Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie : Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie ! Je ne vois plus rien, Je perds la mémoire Du mal et du bien... O la triste histoire ! Je suis un berceau Qu'une main balance Au creux d'un caveau : Silence, silence ! VI Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme.
Page 35 - D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son...
Page 36 - ... comme du bien et du mal à la fois, Et le mal et le bien, tout a les mêmes charmes. Je ris, je pleure, et c'est comme un appel aux armes D'un clairon pour des champs de bataille...
Page 85 - Dame Sans trop d'ardeur à la fois enflammant La rosé qui cruelle ou déchirée, et lasse Même du blanc habit de pourpre, le délace Pour ouïr, dans sa chair pleurer le diamant...
Page 220 - Cette charmeresse me suivait partout INVISIBLE ; je m'entretenais avec elle comme avec un être réel; elle variait au gré de ma FOLIE: Aphrodite sans voile, Diane vêtue d'azur et de rosée, Thalie au masque riant, Hébé à la coupe de la jeunesse, souvent elle devenait une fée QUI ME SOUMETTAIT LA NATURE. Sans cesse, je retouchais ma toile; j'enlevais un appas à ma beauté pour le remplacer par un autre.
Page 221 - Or il l'a affublé d'une espèce de turban bleu , orné de galons d'or, petite veste et pantalons de même couleur. Il a oublié les moustaches , ce qui sera la cause que le pauvre homme, qui a l'air fort doux et l'œil d'un menuisier honnête, tel qu'il l'avait toujours été, ne pourra faire peur à personne, et fera rire tout le monde, à commencer par son patron.
Page 35 - Et c'étaient des éclairs soudains de nuques blanches Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous. Le soir tombait, un soir équivoque d'automne : Les belles, se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si spécieux, tout bas, Que notre âme depuis ce temps tremble et s'étonne.
Page 124 - ne jamais donner ni mon cœur, ni mon honneur, ni « ma vie à dévorer à ces charmants et terribles petits . « êtres, pour lesquels on se ruine, on se déshonore et on « se tue, et dont l'unique préoccupation, au milieu de « ce carnage universel, est de s'habiller tantôt comme « des parapluies, tantôt comme des sonnettes. » Notez que ce théoricien n'est pas « un mouton désintéressé, « mais un bélier qui continue à paître sur le pré com« munal (i) ; » si son cœur a soixante...

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