Lettres juives: ou, correspondance philosophique, historique & critique, entre un juif voyageur en differens etats de l'Europe, et les Correspondans en divers endroits

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Page 26 - Au fond du cœur, il en est très peu qui en soient persuadés. Ils se contentent de croire un Dieu. Plusieurs pensent que l'âme est immortelle : beaucoup d'autres, ainsi que les saducéens, soutiennent qu'elle est sujette à la mort. Je regarde ces derniers comme des gens dans l'erreur ; quant aux premiers je ne...
Page 26 - Dieu. Plusieurs pensent que l'âme est immortelle : beaucoup d'autres, ainsi que les saducéens, soutiennent qu'elle est sujette à la mort. Je regarde ces derniers comme des gens dans l'erreur ; quant aux premiers je ne sais si nous pouvons leur refuser le titre de Juifs. Ils croient en un Dieu qui a créé l'univers, qui récompense les bons et punit les méchants.
Page 231 - La feconde clafle des athées eft la plus nombreufe. Elle contient ce ramas de libertins & d'efprits- forts, dont la débauche, au lieu de l'étude & de la méditation , décide de la croyance : il en eft peu qui , au milieu de leurs égarements, n'aient, malgré eux , des retours vers la vérité.
Page 216 - ... plus sages Philosophes de l'antiquité La foi des Nazaréens, telle que la prêchent leurs docteurs de la première classe, a encore plus de brillant que la nôtre : ils ont tous nos premiers principes; mais il semble qu'ils en aient épuré les suites. La nôtre a quelque chose de farouche ; la leur semble dictée par la bouche divine. La bonne foi, la candeur, le pardon des ennemis, toutes les vertus que l'esprit et le cœur peuvent embrasser, leur sont étroitement commandées.
Page 247 - Il le peut fans doute ; mais il le fait rarement : car l'expérience journaliere nous démontre clairement que de grands fcélérats ont joui d'un bonheur parfait jufqu'à leur mort. De la profpérité des méchants, je tire un nouvel argument pour l'immortalité de l'ame.
Page 201 - Mais fon éloquence fut vaine ; On ne lui fait grace de rien , Et le traitant comme un autre homme , On lui demande une aflez grande fomme , Pour prix d'un fecret entretien. Surpris d'une telle demande , II fuit , difant : J e ne puis confentir D'aller donner une fomme fi grande , Pour n'acheter au fonds qu'un repentir.
Page 142 - Rome j. &. fur la Dureté qu'il ya de priver des Hommes. du Bonheur d'être Pères , pour leur rendre la Voix plus belle, & fuppléer par-là au Défaut de Chanteufes. Je n'approuve point ces Coutumes, mais, je foutiens, qu'elles font moins pernicieufes à l'Etat, que les Filles de l'Opéra..
Page 87 - Avocats exilés. SUr les ailes de la vi&oire, Partez, Citoyens généreux, Vos Tyrans, confondus, honteux * Ne terniront plus votre gloire. Ainfi dans la Grèce autrefois L'on vit une ingrate Pâme, immoler à la jaloufie, - , les vrais Défenfeurs de les Loix« Quand Rome aux attentats s'anime » Portant les coups contre nos Rois, Vous réclamez leurs juftes droits.
Page 31 - ... étaient prises depuis longtemps ; à peine pûmes-nous trouver à nous asseoir. Dès que l'acteur eut dit quelques vers, on battit des mains pour applaudir, A la fin de toutes les scènes, ce bruit recommençait et interrompait l'attention des auditeurs. J'enrageais contre ces applaudissements hors de propos. Dès que la comédie fut finie, je m'informai du chevalier, pourquoi on n'attendait pas à la fin de la pièce pour applaudir. La plupart de ces gens, me dit-il, qui ont frappé des mains,...
Page 8 - Ce n'eft que par une longue étude , & par par une méditation profonde , qu'on peut at» teindre à ce degré. Il faut même, que la Nature fe prête à l'Application ; fans quoi, l'on ne fort jamais du médiocre. Le Talent de la Parure eft un Don du Ciel: beaucoup s'env preffent à l'avoir ,• mais , peu font afles heureux pour l'obtenir.

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