Correspondance de Stendhal [pseud.] (1800-1842).: Années d'apprentissage (1800-1806) Vie active (1806-1814). t.2. L'homme du monde et le dilettante (1815-1830). t.3. Le fonctionnaire et le romancier (1830-1842)

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C. Bosse, 1908
 

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Popular passages

Page 400 - J'ai toutes les peines du monde à engager ces petites âmes à venir voir la bataille. Nous apercevons parfaitement Bautzen du haut de la pente vis-à-vis de laquelle il est situé. Nous voyons fort bien, de midi à trois heures, tout ce qu'on peut voir d'une bataille, c'est-à-dire rien. Le plaisir consiste à ce qu'on est un peu ému par la certitude qu'on a, que là se passe une chose qu'on sait être terrible. Le bruit majestueux du canon est pour beaucoup dans cet effet.
Page 165 - L'abbé de Molières ne regardant point: «Qui êtesvous? — Donnez-moi de l'argent. — De l'argent? — Oui, de l'argent. — Ah! j'entends, vous êtes un voleur. — Voleur ou non, il me faut de l'argent! — Vraiment oui, il vous en faut? Eh bien!
Page 37 - Souvent, las d'être esclave et de boire la lie • De ce calice amer que l'on nomme la vie"; Las du mépris des sots qui suit la pauvreté , Je regarde la tombe, asile souhaité ; Je souris à la mort volontaire et prochaine : Je la prie, en pleurant, d'oser rompre ma chaîne.
Page 127 - Le faux est toujours fade, ennuyeux, languissant; Mais la nature est vraie , et d'abord on la sent : C'est elle seule en tout qu'on admire et qu'on aime.
Page 37 - Mes parents, mes amis, l'avenir, ma jeunesse; Mes écrits imparfaits : car, à ses propres yeux , L'homme sait se cacher d'un voile spécieux ... A quelque noir destin qu'elle soit asservie, D'une étreinte invincible il embrasse la vie, Et va chercher bien loin, plutôt que de mourir, Quelque prétexte ami de vivre et de souffrir.
Page 415 - Grenoble. (RG). par le plus beau clair de lune et un temps doux. En route, j'avais pensé à tous les moyens de défense que la nécessité fit trouver peu à peu pour Grenoble. Comment décrire sans renouveler mon apathie et mon ennui les cinquante-deux jours que j'ai passés dans ce quartier général de la petitesse...
Page 41 - Je lis, chaque soir, avant de me coucher, quelque fatigué que je sois, un acte de Racine pour apprendre à parler français. Les jours où je n'ai pas mon maître d'anglais (1) je lis, en me levant, une pièce de Corneille.
Page 124 - Tâche, à tout prix, de te procurer un ouvrage intitulé des lettres de cachet, par Mirabeau. Ce livre de trois cents pages, bien lu, vaut mieux qu'un plein couvent de nigauds ou de traîtres comme Velly, Villaret et Garnier. Fais des extraits des vérités que tu trouveras dans cet excellent livre.
Page 67 - Dorsin, à cet excellent cœur que je lui ai donné, à cet esprit si distingué qu'elle avait, joignait une âme forte, courageuse et résolue; de ces âmes supérieures à tout événement, dont la hauteur et la dignité ne plient sous aucun accident humain; qui retrouvent toutes leurs ressources où les autres les perdent; qui peuvent être affligées, jamais abattues ni troublées...
Page 48 - C'est un hasard à peu près semblable qui décida le goût de Molière pour le théâtre. Son grand-père aimait la comédie; il l'y menait souvent; le jeune homme vivait dans la dissipation: le père, s'en apercevant, demande en colère si l'on veut faire de son fils un comédien?

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