Correspondance avec M. de Voltaire

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Page 90 - Méditerranée; et tandis que vous décriez cet art, que vous nommez infernal dans vos ouvrages, vingt de vos lettres m'encouragent à me mêler des troubles de l'Orient. Conciliez, si vous pouvez, ces contraires, et ayez la bonté de m'en envoyer la concordance.
Page 169 - Nos Allemands ont l'ambition de jouir à leur tour des avantages des beaux arts : ils s'efforcent d'égaler Athènes, Rome, Florence et Paris. Quelque amour que j'aie pour ma patrie , je ne saurais dire qu'ils réussissent jusqu'ici : deux choses leur manquent, la langue et le goût.
Page 171 - L'Allemagne est actuellement comme était la France du temps de François i". Le goût des lettres commence à se répandre: il faut attendre que la nature fasse naître de vrais génies, comme sous les ministères des Richelieu et des Mazarin. Le sol qui a produit un Leibnitz en peut produire d'autres.
Page 20 - Voilà ce qui me fait renoncer à ces feuilles où le plus grand art de l'écrivain ne peut vaincre la stérilité de la matière. En un mot, quand vous aurez des Fontenelle, des Montesquieu, des Gresset, surtout des Voltaire, je renouerai cette correspondance; mais jusque-là je la suspendrai.
Page 266 - Nous avons beaucoup parlé de votre pantocratrice', de ses lois et des grandes mesures qu'elle prend pour civiliser sa nation. Grimm est devenu colonel; je vous en avertis pour ne pas omettre ce titre, qui de philosophe l'a rendu militaire. Apparemment que nous entendrons parler de ses hauts faits d'armes en Crimée, si le délire porte les Turcs à déclarer la guerre à l'impératrice.
Page 45 - Les apparences sont trompeuses, et le public ne juge que par elles. Ce que je vous dis est aussi...
Page 178 - ... quitter un moment tous les embarras du trône pour entendre des vers , et en faire le moment d'après de meilleurs que les nôtres. Il me paraît que vous jugez très-bien l'Allemagne , et cette foule de mots qui entrent dans une phrafe , et Cette multitude de fyllabes qui entrent dans un mot , et ce goût qui n'eft pas plus formé que la langue ; les Allemands font à l'aurore : ils feraient en plein jour, fi vous aviez daigné faire des vers tudefques. C'eft une chofe...
Page 169 - L'année paffée j'ai entendu Aufrefne: peut-être lui faudrait-il un peu du. feu que l'autre a de trop. Je ne confulte en ceci que la nature , et non ce qui peut être en ufage en France.
Page 284 - J'ai reçu la brochure d'un sage, d'un philosophe, d'un citoyen zélé, qui éclaire modestement le gouvernement sur les défauts des lois de sa patrie, et qui démontre la nécessité de les réformer. Cet ouvrage mérite d'être approuvé par tout le monde. En fait d'équité naturelle et de droite raison, il n'ya qu'un sentiment, qui est celui de la vérité, lequel vous avez lumineusement démontré. Pourquoi ne le suivra-t-on pas?
Page 130 - Je mourrai aux pieds des Alpes ; j'aurais mieux aimé mourir aux vôtres. A l'égard de votre protégé , je ne comprends pas la rage qu'il a de s'avilir par une grâce : le mot infâme de grâce n'eft fait que pour les criminels. Le bien dont il peut hériter fera peu de chofe , et certainement fes talens et fa fageffe fuffiront dans votre fervice.

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