De la tyrannie

Couverture
Gallimard, 1997 - 430 pages
A partir d'un commentaire original, méticuleux et approfondi du Hiéron de Xénophon, Leo Strauss cherche à dégager les cadres d'une réflexion " classique " sur la tyrannie, et prétend qu'il est possible de comprendre, à partir de la pensée des Anciens, les formes dites modernes de totalitarisme dont il a été directement contemporain. Kojève, qui s'adosse, en revanche, à une lecture de Hegel et fait valoir la singularité des formes modernes de domination, lui répond (Tyrannie et sagesse) et amorce ainsi une discussion de fond (qui se poursuit dans la Mise au point de Strauss) sur l'histoire et les présupposés de la réflexion politique en général : y a-t-il une " nature humaine ", essentielle par rapport aux changements contingents des formes de domination ? " L'histoire " n'est-elle finalement qu'une " illusion " ? Est-il possible d'en imaginer la " fin " ou bien n'est-elle que le terrain où se répètent un petit nombre de possibilités dont la nouveauté n'est qu'apparente ? C'est Kojève qui a pris l'initiative de réunir en un volume les différentes phases de cette discussion qui tourne autour de la question cruciale du XXe siècle : l'historicisme et son corollaire le relativisme. La correspondance (publiée pour la première fois en français) échangée entre les deux penseurs, amis bien qu'adversaires résolus sur le plan philosophique et réunis par une estime réciproque assez exclusive, révèle les coulisses de cette discussion, et montre l'arrière-plan événementiel et théorique où elle se déroule : le Paris des années 1930 et 1950, l'Europe qui va basculer dans la Seconde Guerre mondiale, et le choc entre deux interprétations de la philosophie antique où la figure de Heidegger est constamment présente.

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