Madame de Warens: d'après de nouveaux documents

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Plon-Nourrit et cie, 1914 - 328 pages
 

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Popular passages

Page 212 - Je n'ai garde de prendre la chose au pied de la lettre, et je suis sur que quand un cœur comme le vôtre a autant aimé quelqu'un que je me souviens de l'avoir été de vous , il lui est impossible d'en venir jamais à un tel point d'aigreur qu'il faille des motifs de religion pour le réconcilier. Je reçois cela comme une petite...
Page 214 - J'entre dans le secret des causes éternelles, Je cherche à pénétrer tous les ressorts divers, Les principes cachés qui meuvent l'univers; Si, dis-je, en mon pouvoir j'ai tous ces avantages, Je le répète encor, ce sont là vos ouvrages, Vertueuse Warens ; c'est de vous que je tiens Le vrai bonheur de l'homme et les solides biens.
Page 51 - A peine le roi était-il entré dans l'église, que madame de Warens arrêta le prélat par sa soutane, se jeta à ses genoux, en lui disant les larmes aux yeux, In manus tuas domine commendo spiritum meum. Cet évêque s'arrêta en la relevant, et il parla cinq à six minutes avec cette jeune pénitente qui de là se rendit directement au logis de ce prélat, lequel, la messe finie, alla la joindre, et après une conversation assez longue avec elle revint à la cour, sans doute pour en rendre compte...
Page 11 - Dieu et à s'aimer entre eux de même. En un mot, fidèle à la religion qu'elle avait embrassée, elle en admettait sincèrement toute la profession de foi; mais quand on venait à la discussion de chaque article, il se trouvait qu'elle croyait tout autrement que l'Eglise, toujours en s'y soumettant.
Page 48 - Evian partie pour boire les eaux et partie pour y voir le roi, soutenaient que ce repentir n'était que simulé, et que le vrai motif de la fuite de cette baronne, était le dérangement qu'elle avait mis dans les affaires d'intérêt de son mari par une prodigalité inconsidérée. Exemple qui n'est pas le premier à citer de jeunes et aimables femmes, qui moyennant leur esprit et figure, savent captiver leurs maris au point de les maîtriser.
Page 190 - Je passai deux ou trois ans de cette façon entre la musique, les magistères, les projets, les voyages, flottant incessamment d'une chose à l'autre, cherchant à me fixer sans savoir à quoi...
Page 116 - Pontverre ne pouvait être autre chose à mon avis. Je vois un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d'une gorge enchanteresse. Rien n'échappa au rapide coup d'œil du jeune prosélyte; car je devins à l'instant le sien; sûr qu'une religion prêchée par de tels missionnaires ne pouvait manquer de mener en paradis.
Page 217 - Le goût de la solitude et de la contemplation naquit dans mon cœur avec les sentiments expai.sifs et tendres faits pour être son aliment. Le tumulte et le bruit les resserrent et les étouffent; le calme et la paix les raniment et les exaltent. J'ai besoin de me recueillir pour aimer.
Page 159 - ... pleurais comme un enfant. Combien de fois, m'arrêtant pour pleurer à mon aise, assis sur une grosse pierre, je me suis amusé à voir tomber mes larmes dans l'eau...
Page 324 - Le drame des poisons. — Notes et mémoires sur l'Empire. — Napoléon et sa famille. — Waterloo. — La vie politique en province. — Les mémoires de Bismarck..., par Albert Sorel...

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