Manuel de la parole: Traité de prononciation. Première partie

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J.-P. Garneau, 1901 - French language - 303 pages

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Popular passages

Page 209 - Cela même est un fruit que je goûte aujourd'hui : J'en puis jouir demain, et quelques jours encore ; Je puis enfin compter l'aurore Plus d'une fois sur vos tombeaux.
Page 221 - Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles , Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail , le coche arrive au haut : Respirons maintenant ! dit la mouche aussitôt : J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Çà , messieurs les chevaux , payez-moi de ma peine.
Page 208 - Repartit le vieillard. Tout établissement Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes De vos jours et des miens se joue également. Nos termes sont pareils par leur courte durée. Qui de nous, des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment Qui vous puisse assurer d'un second seulement...
Page 175 - PHILINTE. Vous voulez un grand mal à la nature humaine. ALCESTE. Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine. PHILINTE. Tous les pauvres mortels, sans nulle exception , Seront enveloppés dans cette aversion ? Encore en est-il bien, dans le siècle où nous sommes... ALCESTE. Non, elle est générale, et je hais tous les hommes : Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres...
Page 192 - L'invisible ennemi triomphe et rit de voir Qu'il n'est griffe ni dent en la bête irritée Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir. Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air, qui n'en peut mais (l), et sa fureur extrême Le fatigue, l'abat : le voilà sur les dents.
Page 176 - La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un précipice affreux. On nous en avertit dès le premier pas, mais la loi est prononcée, il faut avancer toujours. — Je voudrais retourner sur mes pas. — Marche ! marche ! — Un poids invincible, une force irrésistible, nous entraîne : il faut sans cesse avancer vers le précipice.
Page 197 - D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable...
Page 216 - Tel fruit, tel arbre, pour bien faire. C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré Au conseil de celui que prêche ton curé! Tout en eût été mieux; car pourquoi, par exemple, Le gland, qui n'est pas gros comme mon petit doigt, Ne pend-il pas en cet endroit? Dieu s'est mépris; plus je contemple Ces fruits ainsi placés, plus il semble à Garo Que l'on a fait un quiproquo. » Cette réflexion embarrassant notre homme : « On ne dort point, dit-il, quand on a tant d'esprit.
Page 268 - Mais fière et d'un pied fort heurtant le sol antique. Libre pour la première fois. Jamais aucune main n'avait passé sur elle Pour la flétrir et l'outrager ; Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selle Et le harnais de l'étranger; Tout son poil était vierge et, belle vagabonde, L'œil haut, la croupe en mouvement. Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde Du bruit de son hennissement.
Page 212 - Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire. En son hôtel il fait venir Le chanteur, et lui dit: " Or ça, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an...

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