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A. Belin, 1820 - 416 pages
 

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Page 165 - ... montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé.
Page 165 - L'on voit' certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible : ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes.
Page 18 - L'un élève, étonne, maîtrise, instruit: l'autre plaît, remue, touche, pénètre. Ce qu'il ya de plus beau, de plus noble et de plus impérieux dans la raison est manié par le premier ; et, par l'autre, ce qu'il ya de plus flatteur et de plus délicat dans la passion.
Page 58 - L'esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux autres: celui qui sort de votre entretien, content de soi et de son esprit, l'est de vous parfaitement. Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire; ils cherchent moins à être instruits, et même réjouis, qu'à être goûtés et applaudis; et le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui.
Page 84 - Giton (33) a le teint frais , le visage plein et les joues pendantes , l'tpil fixe et assuré , les épaules larges , l'estomac haut , la démarche ferme et délibérée : il parle avec confiance, il fait répéter celui qui l'entretient , et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit : il déploie un ample mouchoir, et se mouche avec grand bruit : il crache fort loin , et il éternue fort haut : il dort le jour, il dort la nuit , et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à...
Page 127 - La guerre a pour elle l'antiquité; elle a été dans tous les siècles: on l'a toujours vue remplir le monde de veuves et d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille.
Page 45 - Ctésiphon, et elle lui parle comme à un amant. Elle se détrompe, rougit de son égarement : elle retombe bientôt dans de plus grands, et n'en rougit plus ; elle ne les connaît plus.
Page 182 - Un autre est simple, timide, d'une ennuyeuse conversation ; il prend un mot pour un autre, et il ne juge de la bonté de sa pièce que par l'argent qui lui en revient ; il ne sait pas la réciter, ni lire son écriture. • Laissez-le s'élever par la composition : il n'est pas au-dessous d...
Page 26 - Un homme à la cour, et souvent à la ville, qui a un long manteau de soie ou de drap de Hollande , une ceinture large et placée haut sur l'estomac, le soulier de maroquin, la calotte de même , d'un beau grain , un collet bien fait et bien empesé ,• les cheveux arrangés, et le teint vermeil *; qui avec cela se souvient de quelques distinctions métaphysiques4, explique ce que c'est que la lumière de gloire, et sait précisément comment l'on voit Dieu ; cela s'appelle ° un docteur.
Page 30 - La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien à être vue de près; plus on la connaît plus on l'admire; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel; elle s'abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir; elle rit, joue et badine, mais avec dignité; on l'approche tout ensemble avec liberté et avec retenue...

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