Oeuvres complètes de Buffon: Quadrupèdes

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Page 296 - ... tête à prix, le force à fuir, à demeurer dans les bois, où il ne trouve que quelques animaux sauvages qui lui échappent par la vitesse de leur course et qu'il ne peut surprendre que ,par hasard ou par patience, en les attendant longtemps, et souvent en vain, dans les endroits où ils doivent passer. Il est naturellement grossier et poltron, mais il devient ingénieux par besoin, et hardi par nécessité; pressé par la famine, il brave le danger, vient attaquer les...
Page 4 - La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats ; aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur...
Page 4 - ... leur ardeur ne se marquent ordinairement que par des signes d'émulation; ils cherchent à se devancer à la course ; à se faire et même s'animer au péril en se défiant à traverser une rivière, sauter un fossé; et ceux qui, dans ces exercices naturels, donnent l'exemple, ceux qui d'eux-mêmes vont les premiers , sont les plus généreux , les meilleurs, et souvent les plus dociles et les plus souples lorsqu'ils sont une fois domptés.
Page 142 - L'on peut dire que le chien est le seul animal dont la fidélité soit à l'épreuve ; le seul qui connaisse toujours son maître et les amis de la maison ; le seul qui, lorsqu'il arrive un inconnu, s'en aperçoive ; le seul qui entende son nom , et qui reconnaisse la voix domestique ; le seul qui ne se confie point à lui-même ; le seul qui , lorsqu'il a perdu son maître et qu'il ne peut le retrouver...
Page 140 - ... à la voix, à leurs gestes, et les empêche d'approcher. Lorsqu'on lui a confié pendant la nuit la garde de la maison, il devient plus fier, et quelquefois féroce; il veille, il fait la ronde; il sent de loin les étrangers; et, pour peu qu'ils s'arrêtent ou tentent de franchir les barrières, il s'élance, s'oppose, et, par des aboiements réitérés, des efforts et des cris de colère, il donne l'alarme , avertit et combat : aussi furieux contre les hommes de proie...
Page 372 - Daubenton ; mais à l'extérieur il en diffère par plusieurs caractères essentiels: i'. par la grandeur; il n'a guère que trois pouces de longueur depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue , et le rat d'eau en a sept : a...
Page 306 - ... dont il est affecté : il a la voix de la chasse, .l'accent du désir, le son du murmure, le ton plaintif de la tristesse, le cri de la douleur...
Page 4 - ... toujours nouveau : sans habitation fixe, sans autre abri que celui d'un ciel serein , ils respirent un air plus pur que celui de ces palais voûtés où nous les renfermons en pressant les espaces qu'ils doivent occuper ; aussi ces chevaux sauvages sont-ils beaucoup plus forts, plus légers, plus nerveux que la plupart des chevaux domestiques ; ils ont ce que donne la Nature , la force et la noblesse ; les autres n'ont que ce que l'art peut donner, l'adresse et l'agrément.
Page 4 - ... c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté d'un autre , qui sait même la prévenir ; qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l'exprime et l'exécute ; qui sent autant qu'on le désire, et ne rend qu'autant qu'on veut; qui...
Page 260 - ... de ces causes physiques dont elles ne sont que des effets particuliers. Quelque soin que l'homme puisse prendre de son espèce , il ne la rendra jamais plus abondante en un lieu que pour la détruire ou la diminuer dans un autre. Lorsqu'une portion de la terre est surchargée d'hommes, ils se dispersent, ils se répandent, ils se détruisent, et il s'établit en même temps des lois et des usages qui souvent ne préviennent que trop cet excès de multiplication.

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