Cagayous

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Bibebook, 9 juin 2015

Le « Père » de Cagayous s'appelait Auguste Robinet. Né à Alger en 1862, très tôt orphelin, il fut commis du Service Vicinal de la ville avant d'obtenir, après concours, le poste l'inspecteur de l'Assistance Publique. Fonctionnaire mais aussi, pendant un demi-siècle, chroniqueur, critique de théâtre et surtout... barde de la langue et des mœurs populaires algéroises. Robinet débuta à 20 ans dans la presse en signant « Tête d'âne », des fantaisies liées à actualité qui paraîtront dans « L'Akhbar ». A partir de 1888, dans la « Revue algérienne » puis dans le « Turco », deux périodiques fondés par Ernest Mallebay, il donnera de régulières et spirituelles chroniques sous les pseudonymes de Rob ou de Jean de l'AGHA. Après s'être « exercé » dans quelques écrits en « pataouète », le langage parlé de Bab-el-Oued, qu'il avait parfaitement assimilé, il rédigea « Mardi Gras ». Pour cette première aventure du « plus grand voyou d'Alger » Robinet, curieusement, signa « Cagayous, vu et mis au point : Musette ». Elle fut publiée dans l'hebdo du dimanche « Le Turco » le 3 Mars 1895. L'immédiat succès de cette pochade incita à l'édition des épisodes suivants en brochures à deux sous. Il s'en vendit dans les rues 12 000 en une seule journée. Extrait : Mecieu Hoc le povre, qui s'avait assis en errière de nous autes pour fumer la pipe, il a été à moitié écrasé par Calcidone et Pacco et de tant mouillé qu'il a été sûr qui se choppe une fuxion de potrine. Le Aucun il y met du temps que nous faisons le souprieux à l'envers, y s'avait, ensauvé par l'aute côté à le Rocher des Puces. - Aoùs qu'il est, aoùsque !

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