Histoire d'une fille de fermeE. Flammarion, 1900 - 248 pages |
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Popular passages
Page 75 - AVAIT CONNU des jours meilleurs, malgré sa misère et son infirmité. A l'âge de quinze ans, il avait eu les deux jambes écrasées par une voiture sur la grand'route de Varville. Depuis ce tempslà, il mendiait en se traînant le long des chemins, à travers les cours des fermes, balancé sur ses béquilles qui lui avaient fait remonter les épaules à la hauteur des oreilles. Sa tête semblait enfoncée entre deux montagnes. Enfant trouvé dans un fossé par le curé des...
Page 215 - J'ai vu rouge, je ne sais plus, j'avais mon compas dans ma poche; je l'ai frappé, frappé tant que j'ai pu. Alors elle s'est mise à crier : « Au secours ! à l'assassin !
Page 168 - C'est que je suis toute seule avec maman, ce soir." Le soldat, qui paraissait un brave homme, répondit : "Ça ne fait rien. Che ne ferai bas de mal, mais fous nous ferez à mancher. Nous dombons te faim et te fatigue." La forestière se recula: "Entrez," dit-elle. Ils entrèrent, poudrés de neige, portant sur leurs casques une sorte de crème mousseuse qui les faisait ressembler à des meringues, et ils paraissaient las, exténués. La jeune femme montra les bancs de bois des deux côtés de la...
Page 161 - Aucun" bruit dans la forêt que le frémissement léger de la neige tombant sur les arbres. Elle tombait depuis midi, une petite neige fine qui poudrait les branches d'une mousse glacée qui jetait sur les feuilles mortes des fourrés un léger toit d'argent, étendait par les chemins un immense tapis moelleux et blanc, et qui épaississait le silence illimité de cet océan d'arbres1.
Page 61 - II voulut le garder dans son lit, celui-là, jusqu'au lendemain, saisi par une tendresse de mère pour cet être si petiot qu'il avait donné à la vie; mais la vieille l'emporta comme les autres sans écouter les supplications de son homme. Les...
Page 162 - Puis elle rapporta ses fagots et ses bûches et les entassa le long de la cheminée, ressortit pour fermer les auvents, d'énormes auvents en cœur de chêne, et rentrée enfin, elle poussa les lourds verrous de la porte.
Page 177 - Puis, son impatience grandissant, elle se mit à regarder l'horloge, à compter les minutes. Le père était parti depuis une heure et demie. Il avait atteint la ville maintenant. Elle croyait le voir. Il racontait la chose à M. Lavigne, qui pâlissait d'émotion et sonnait sa bonne pour avoir son uniforme et ses armes. Elle entendait, lui semblait-il, le tambour courant par les rues. Les têtes effarées apparaissaient aux fenêtres. Les soldats citoyens sortaient de leurs maisons, à peine vêtus,...
Page 60 - Toine, qui suait d'émotion, d'angoisse, d'inquiétude, murmura : — J'en ai encore un sous le bras gauche, à c't'heure. Sa femme plongea dans le lit sa grande main maigre, et ramena un second poussin, avec des mouvements soigneux de sage-femme. Les voisins voulurent le voir. On se le repassa, en le considérant attentivement comme s'il eût été un phénomène. Pendant vingt minutes, il n'en naquit pas, puis quatre sortirent en même temps de leurs coquilles. Ce fut une grande rumeur parmi les...
Page 187 - Devant les cafés, un peuple d'hommes buvait des boissons brillantes et colorées qu'on aurait prises pour des pierres précieuses fondues dans le cristal. Au milieu des consommateurs aux légers vêtements plus foncés, deux officiers en grande tenue faisaient baisser tous les yeux par l'éblouissement de leurs dorures. Ils causaient, joyeux sans motif, dans cette gloire de vie, dans ce rayonnement radieux du soir...
Page 42 - Elles étaient là, ces maisons, blotties dans ce ravin couvert d'herbe ei d'ajonc, derrière la courbe qui avait fait nommer ce lieu Tournevent. Elles semblaient avoir cherché un abri dans ce trou, comme les oiseaux qui se cachent dans les sillons les jours d'ouragan, un abri contre le grand vent de mer, le vent du large, le vent dur et salé, qui ronge et brûle comme le feu, dessèche et détruit comme les gelées d'hiver. Mais le hameau tout entier semblait être la propriété d'Antoine Mâcheblé,...