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PROCÈS-VERBAUX.

SÉANCE DU 26 AVRIL 1866.

PRÉSIDENCE DE M. Brongniart.

La séance est ouverte à deux heures.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Président proclame, après un vote de la compagnie, l'admission de douze nouveaux Membres titulaires dont la présentation, faite dans la dernière séance, n'a motivé aucune opposition. Il annonce ensuite qu'une Dame patronnesse a été admise par le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour.

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Il rappelle que la séance prochaine de la Société qui devait être tenue le 40 mai n'aura pas lieu, la fète de l'Ascension tombant ce même jour, et il avertit que, le 24 mai, la Société sera convoquée en assemblée extraordinaire pour discuter le projet de Statuts qui, après avoir été rédigé sur la base de ceux qui sont actuellement en vigueur, par une Commission spéciale, à laquelle plusieurs Membres avaient été adjoints sur leur demande, a été adopté aujourd'hui par le Conseil d'Administration après un examen détaillé et une discussion poursuivie pendant deux séances.

Les objets suivants sont déposés sur le bureau :

4° Par M. Hayot, jardinier à Pithiviers, des Pommes de terre de semis qui sont renvoyées à la Commission spéciale.

2o Par M. Laizier, jardinier-maraîcher à Clichy (Seine), du Persil à grosses racines, obtenu de graines qui lui avaient été données par la Société.

M. Laizier montre que cette plante est mal venue et n'a pas donné de belles racines. Il ajoute que, lorsqu'il en reçut la semence, il crut que c'était une variété nouvelle; mais il a bientôt reconnu qu'il existait déjà dans nos jardins potagers un Persil ressemblant beaucoup à celui-là, seulement les jardiniers parisiens ne le cultivent guère, parce qu'il est très-sujet à avoir le collet décollé par le froid. M. Laizer remet des échantillons de celui-ci pour qu'on puisse les préparer en vue d'en reconnaître la valeur comme ali

ment.

XII. ΜΑΙ 1866

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3o Par M. Berger, horticulteur à Verrières, de la Rhubarbe Queen Victoria.

4o Par M. Baron-Chartier, d'Antony (Seine), une botte de treize Poireaux Gros de Rouen, qui pèse 9 kilog.

5o Par M. Petitjean, propriétaire à Nogent-sur-Vernisson (Loiret), 12 Poireaux Gros de Ronen.

6o Par M. Jackson, de Châlons-sur-Marne, deux pieds du Fraisier Docteur Nicaise forcés, qui sont venus de filets et qui ont été ̈· mis en pots au mois d'octobre dernier.

Le Comité de Culture potagère déclarant qu'il croit devoir ajourner tout jugement sur le mérite de cette nouvelle variété comme plante à forcer, et cela faute de renseignements suffisants, M. De la Roy dit que, d'après son expérience, il peut affirmer que cette plante, en culture forcée, donne des fruits beaux et volumineux mais peu abondants. Il ne l'a vue produire, en moyenne, que deux Fraises par pied, tandis que, cultivé de même, le Fraisier Marguerite en donnait constamment plusieurs. Le fruit en est gros, ni bon ni mauvais, bien qu'il exhale un parfum très-prononcé. Au total, il pense que ce n'est pas une variété dont la culture forcée puisse être avantageuse.

M. Chapelan dit que le Fraisier Docteur Nicaise, cultivé en pleine terre, donne de très-beaux produits.

M. Vavin fait observer que les pieds qu'il en a dans son jardin sont déjà chargés de fleurs en ce moment, tandis que d'autres variétés, qui se trouvent à côté, commencent à peine à marquer.

7. Par M. L'Hotellier, fils, jardinier chez M. Poulain, à Chelles (Seine-et-Marne), deux pieds en fruits de Vigne Madeleine noire, un pied également en fruits de Chasselas rose et une assiette de Raisins Chasselas de Fontainebleau frais.

8o Par le même, trois pieds de Cinéraires fleuries, en autant de variétés.

9o Par M. Duvivier, grainier-fleuriste, quai de la Mégisserie, 2, une série de fleurs de Tulipes hâtives en 20 variétés.

10° Par M. Verdier (Charles), horticulteur, rue du Marché-auxChevaux, 32, les fleurs de 10 variétés de Pivoines arborées, dont 4 sont de Chine, 5 d'Italie et une, Mme de Montmarin, française (Ch. Gombault).

14° Par M. Rivière, jardinier-chef au Palais du Luxembourg, doux Dracœna Knerkii auxquels le traitement par le purin de vache « donné une vigueur et une beauté de feuillage peu communes.

M. Rivière rappelle qu'il a mis sous les yeux de la Compagnie, il y a deux ans, deux jeunes pieds de Dracæna Knerkii encore tout jaunes, parce qu'il venait de les obtenir de boutures à l'aide d'une forte chaleur et de l'obscurité. Ce sont les deux mêmes plantes qu'il montre aujourd'hui; or, la beauté peu commune qui les distingue et le grand développement qu'elles ont pris depuis deux années n'est dù qu'à ce qu'elles ont été arrosées de temps en temps avec de l'eau additionnée d'un dixième de purin de vache. A cela près, elles n'ont subi que les premiers rempotages qu'exigeait d'abord leur développement rapide et, une fois arrivées ainsi à avoir un pot de grandeur moyenne, elles n'ont plus été rempotées qu'une fois. M. Rivière emploie le purin lorsqu'il vient d'être retiré de la fosse à purin; ou bien, lorsqu'il en manque, il met du fumier de vache dans des tonneaux, avec de l'eau qu'il emploie dès le lendemain. Encouragé par le succès qu'il avait obtenu de ces arrosements sur ses Dracana, il a essayé d'appliquer le même traitement à des Achimenes et des Gloxinia, et il en a obtenu des résultats très-avantageux. Ce nouveau succès est d'autant plus remarquable que jusqu'alors ces plantes venaient fort mal dans le jardin du Luxembourg, tandis qu'elles prospéraient à quelque distance de là. M. Rivière ajoute qu'il existait au Luxembourg, lorsqu'il y a été appelé en qualité de jardinier-chef, des Camellias qui, cultivés depuis longtemps dans les mêmes caisses ou les mêmes pots, depuis plusieurs années, étaient tombés dans un fort triste état. Il les a fait mettre dans la pleine terre d'une serre tempérée spéciale, et, une fois que la reprise de ces arbustes a eu lieu, il a commencé de les arroser avec de l'eau additionnée de purin de vache ; ils ont dès lors commencé à végéter avec une telle vigueur qu'on leur voit souvent des pousses de 50 à 60 centimètres de longueur, et leur feuillage a pris une teinte verte intense qui atteste leur parfaite santé. - A titre d'expérience l'habile jardinier du Luxembourg a essayé sur l'Hebeclinium janthinum des arrosements au purin pur : les pieds dont les racines tapissaient le pot ont péri.- Pour les Camellias en pleine terre de serre, il procède en vidant d'abord un

arrosoir de purin pur et en versant immédiatement après de l'eau destinée à étendre et entraîner l'engrais dans le sol.

12o Par M. Laumeau, taillandier à Versailles, rue Ducis, 19, un banc-store disposé de telle sorte qu'au moyen d'une manivelle, un mécanisme simple déploie ou enroule à volonté une toile formant plafond au-dessus des personnes assises, de manière à donner de l'ombre, à quelque endroit que le banc soit placé.

43° Par M. Merlin, serrurier, rue de la Voûte-du-Cours, 7, à Paris, un châssis de couche dont le cadre est en bois et les petits bois en fer, recommandable surtout par l'ajustement du fer au bois qui est tel qu'il a permis d'éviter les mortaises, cause ordinaire de prompte destruction pour les bois.

M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la correspondance qui comprend les pièces suivantes :

4o Une lettre de S. Exc. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics annonçant et accompagnant l'envoi de deux médailles d'or données à la Société à l'occasion de son Exposition de cette année.

2o Un certificat pour bons et longs services accordé par M. Despessailles, propriétaire au château de Romaneau, par Saint-Fortsur-Gironde (Charente-Inférieure) et apostillé par M. le Marquis de Dampierre, au sieur Baptiste Mouriès, jardinier chez M. Despessailles depuis le 29 mars 1829.

3o Une lettre par laquelle M. le Secrétaire de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne demande qu'un délégué soit chargé de se rendre à Toulouse pour y prendre part aux travaux du Jury de l'Exposition que cette Société doit ouvrir aujourd'hui même. Malheureusement cette lettre, qui porte la date du 11 avril, n'a été reçue que le 14, ou deux jours après la dernière séance, ce qui n'a pas permis de répondre au désir dont elle renfermait l'expression.

4o Des demandes de délégués adressées au nom des Sociétés d'Horticulture d'Eure-et-Loir, d'Étampes, d'Autun et de Marseille, pour les Expositions qui s'ouvriront à Chartres, le 17 mai, à Élampes le 2 juin, à Autun le 30 août, à Marseille le 24 mai. Sur l'invitation qui leur est adressée par M. le Président, M. Pigeaux veut bien se rendre à l'Exposition de Chartres, M. L. Neumann à

celle d'Étampes, M. Thibaut à celle d'Autun, M. Rouillard à celle de Marseille.

5° Une lettre dans laquelle M. Pothier, tailleur à Fontenay, par Vic-sur-Aisne (Aisne), expose ses idées sur la maladie de la Vigne qu'il regarde comme causée par les piqûres d'un insecte, et sur le traitement qu'il croit devoir conseiller comme propre à la coinbattre.

6o Une lettre dans laquelle M. Ch. Verdier dit que le procèsverbal de la séance du 8 mars dernier semble le donner comme le premier qui ait greffé des Rosiers au-dessous des cotylédons, tandis que ce procédé avantageux paraît avoir été imaginé à Lyon. Il ajoute qu'il regarde les Rosiers obtenus par cette greffe comme fort préférables à ceux pour lesquels on a écussonné la tige ou les branches d'Eglantiers arrachés dans les bois et les haies. Ils sont plus vigoureux, et plusieurs variétés, telles que: Empereur Napoléon, Louise Peyrony, Lord Palmerston, Mme Furtado, Mme Masson, Prince Léon Kotschoubey, Sophie Coquerel, Victor Trouillard, etc., qui sont toutes fort belles mais qui poussaient à peine par l'ancien procédé, forment des pieds suffisamment vigoureux par la greffe sur des pieds de semis posée au-dessous des feuilles séminales.

7° Une lettre par laquelle M. Lerebours demande la rectification d'une faute typographique qui a été commise dans le journal, XII, 1866, p. 88, dans le compte rendu, par M. Michelin, des travaux du Comité d'Arboriculture. Il y est dit en effet que M. Lerebours avait présenté un bouquet de 9 Poires Bergamote Espéren pesant 440 gr., tandis que ce poids était de 2 kilog. 440.

8° Une lettre dans laquelle M. de Chambret rapporte l'insuccès auquel il est arrivé dans un essai du procédé Hudelot, pour la multiplication de la Vigne, par boutures très-courtes, ou, comme on le dit habituellement, par semis d'yeux. Cet essai a été fait sur une surface d'environ 7 ares d'un terrain soigneusement préparé. On a suivi toutes les indications qui ont été données, et on n'a négligé aucun soin, comme terreautage, arrosages, etc. Néanmoins sur la grande quantité de petites boutures que l'on avait mises en terre cinq seulement se sont enracinées, et celles-là se trouvaient sur des points du sol qui étaient naturellement un peu humides. De son côté, Mme de Chambret, qui est fort au courant des

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