Claire d'Albe, Volume 1

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Page 17 - Ah ! me suis-je écriée, déjà l'amant de la nature s'avance ; déjà je ressens ses délicieuses influences ; tout mon sang se porte vers mon cœur, qui bat plus violemment à l'approche du printemps. Tout s'éveille, tout s'anime ; le désir naît, parcourt la nature et effleure tous les êtres de son aile légère ; tous sont atteints, tous le suivent, il leur ouvre la route du plaisir, tous se précipitent...
Page vii - Je lui demandai la permission d'écrire son récit, elle me l'accorda; j'obtins celle de l'imprimer, et je me hâte d'en profiter. Je me hâte est le mot, car ayant écrit tout d'un trait, et en moins de quinze jours, l'ouvrage qu'on va lire, je ne me suis donné ni le temps, ni la peine d'y retoucher. Je sais bien que, pour le public, le temps ne fait rien à l'affaire; aussi il fera bien de dire du mal de mon ouvrage s'il l'ennuie; mais s'il m'ennuyait encore plus de le corriger, j'ai bien fait...
Page v - LE dégoût, le danger ou l'effroi du monde ayant fait naître en moi le besoin de me retirer dans un monde idéal, déjà j'embrassais un vaste plan qui devait m'y retenir long-temps, lorsqu'une circonstance imprévue, m'arrachant à ma solitude et à mes nouveaux amis, me transporta sur les bords.
Page 146 - ... feu qui finit par le dévorer ; c'est là que je me créai un fantôme auquel je me plaisais à rendre une sorte de culte. Souvent après avoir gravi une de ces hauteurs imposantes , où la vue plane sur l'immensité : Elle est là , m'écriais-je dans une douce extase , celle que le ciel destine à faire la félicité de ma vie. Peut-être mes yeux sont-ils tournés vers le lieu où elle embellit pour mon bonheur; peut-être que dans ce même instant où je l'appelle , elle songe à celui qu'elle...
Page 60 - Frédéric, con( templez bien cette femme, parée de tous '•les charmes de la beauté , dans tout l'éclat de la jeunesse : elle s'est retirée à la campagne, seule avec un mari qui pourrait être son aïeul , occupée de ses enfants, ne songeant qu'à les rendre heureux par sa douceur et sa tendresse, et répandant sur tout un village son active bienfaisance : voilà quelle est ma compagne; qu'ellesoit votre amie, mon fils; parlez-lui avec confiance; recueillez dans son âme de.
Page 10 - Loire ; les bords du Cher , couverts de bocages et de prairies , sont riants et champêtres; ceux de la Loire; plus .majestueux, s'ombragent de hauts peupliers, de bois épais et de riches guérets. Du haut d'un roc pittoresque, qui domine le château, on voit ces deux rivières rouler leurs eaux étincelantes des feux du jour dans une longueur de sept à huit lieues, et se réunir...
Page 35 - C'est un caractère neuf, qui n'a point été émoussé encore par le frottement des usages. Aussi présentet-il toute la piquante originalité de la nature. On y retrouve ces touches larges et vigoureuses dont l'homme dut être formé en sortant des mains de la divinité ; on y pressent ces nobles et grandes passions qui peuvent égarer sans doute , mais qui , seules , élèvent à la gloire et à la vertu. Loin de lui ces petits caractères sans vie et sans couleur, qui ne savent agir et penser...
Page 53 - ... soins domestiques, en donnant à tout ce qui l'entoure l'exemple des bonnes mœurs et du travail, remplit la tâche que la patrie lui impose; que chacune se contente de faire ainsi le bien en détail, et de cette multitude de bonnes choses naîtra un bel ensemble. C'est aux hommes qu 'appartiennent les grandes et vastes conceptions, c'est à eux à créer le gouvernement et les lois; c'est aux femmes à leur en faciliter l'exécution, en se bornant strictement aux soins qui sont de leur ressort.
Page 35 - Plus angél/fjue que le ciel .'.... - Claire, en faisant le portrait de Frédéric, prétend « qu'on retrouve en lui ces touches larges » et vigoureuses dont l'homme dut être formé » en sortant des mains de la divinité ; on y » pressent ces nobles et grandes passions qui » peuvent égarer sans doute, mais qui seules » élèvent à la gloire et à la vertu...
Page 149 - Albe, nul être ne peut aller plus loin que lui sur ce point , mais une âme plus élevée , plus tendre et plus délicate; je vous vis alternativement douce , sublime, touchante, irrésistible; tout ce qu'il ya de beau et de grand, vous est si naturel, qu'il faut vous voir de près pour vous apprécier; et la simplicité avec laquelle vous exercez les vertus les plus difficiles, les ferait paraitredesqualités ordinaires aux yeux d'un observateur peu attentif.

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