Légendes du moyen âge

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Hachette, 1903 - Comparative literature - 291 pages
 

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Popular passages

Page 163 - ... d'une haute taille, aux cheveux longs tombant sur les épaules, debout, pieds nus, en face de la chaire, qui écoutait le prédicateur avec grand recueillement; et chaque fois que le nom de Jésus était prononcé, il s'inclinait très bas avec grande humilité, frappait sa poitrine et soupirait. Il n'avait pas d'autre vêtement, dans cet hiver très dur, que des chausses tout à fait déchirées au bas, un pourpoint serré par une ceinture et tombant jusqu'aux pieds; il semblait avoir cinquante...
Page 52 - ... montagne : le lieu couvert de forêts épaisses, se prête à merveille à une embuscade. Ils fondirent d'en haut sur le dernier corps de troupes, chargé de garder les bagages et de protéger ceux qui marchaient en avant. Ils le refoulent dans une vallée située plus bas, engagent le combat, tuent tous les hommes jusqu'au dernier, puis, ayant pillé les bagages, à la faveur de la nuit qui s'épaississait, se dispersent très rapidement dans• tous les sens.
Page 215 - Il va, et il ne peut rester que trois jours dans une province, et il marche vite, visible ou invisible; et il a à dépenser à son plaisir, bien qu'il aille dégarni, sans bourse et sans sac; il porte seulement la tunique avec un chaperon, il est ceint d'une corde, et nu-pieds le plus souvent; il arrive aux auberges et mange et boit du bon, puis il ouvre la main et laisse tomber ce que l'hôte doit recevoir, et tu ne vois jamais d'où lui vient l'argent, et jamais il ne lui en reste.
Page 214 - ... par moi, ce qu'il voulut bien, et je la lui lavai en grande révérence, et il en sortait une grande odeur. Et quand sa tête fut essuyée, je commençai à parler, et je lui demandai de m'accorder une grâce que je voulais de lui. Il dit : « Demande! « Et je lui dis : « C'est que vous me répondiez bien clairement , et que vous disiez si vous êtes Giovanni Bottadio. » II me répondit que nous faussions le mot. » Comment cela'
Page 154 - Il n'avait pas d'autre occupation que de marcher dans la salle sans rien dire; de frapper de sa main contre le mur et quelquefois contre sa poitrine, pour témoigner son regret d'avoir frappé la sainte face du Seigneur. Je trouve ces détails dans un ouvrage anonyme publié en allemand au milieu du...
Page 174 - ... eust fort désiré de discourir avec luy, et l'eut volontiers interrogé ; mais le peu d'estime qu'on faisoit de luy,, luy fit perdre l'occasion de parler à luy, dont puis après il eut un grand regret : il ne laissa neantmoins de parler à plusieurs hommes et femmes de ceste ville de Beauvais, lesquels adioustèrent aucunement foy à ce qu'il leur faisoit entendre. Il demanda l'aumosne en la maison de M. Raoul Adrian, advocat, qui lu fut donnée par sa femme.
Page 214 - ... il se retourna pour leur parler et s'arrêta quelque peu ; sur quoi, ce Giovanni le frappa par derrière dans les reins, et dit : Va vite ! Et Jésus se tourna vers lui : Et toi, tu iras si vite que lu m'attendras. Et celui-là est le Giovanni que vous dites.
Page 44 - Gize que traversent deux fois, sans coup férir, Charlemagne et le gros de son armée ; d'autre part, faisant contraste à l'horreur de ces défilés, le champ de Roncevaux, où Roland et l'arrière-garde sont restés. « Le poète, écrit G. Paris, parle toujours d'un champ, et l'aspect qui s'offre aux yeux de Charlemagne quand il revient sur le lieu du combat n'est pas celui d'une gorge étroite : il voit le champ, les vaux et les monts (c'est-àdire la plaine avec les hauteurs qui l'entourent)...
Page 237 - L'animal, inquiet sur sa vie, lui dit alors : « Homme de Dieu, tu n'auras pas beaucoup de profit en me vendant et fort peu d'avantage en me mangeant ; ainsi il est inutile que tu me gardes. De plus, si tu me lâches, je te donnerai quelques avis dont chacun équivaudra à une perle de grand prix. « A ces mots, le derviche s'empressa d'ouvrir la cage, et tenant l'animal par les pattes, sur sa main, il écouta ce qu'il avait à lui dire. « Le premier de ces avis, dit le moineau, c'est que bien des...
Page 238 - J'ai, en effet, dans mon gésier, un rubis de grand prix ; si tu m'avais tué pour me manger, tu t'en serais emparé. » Le derviche se frotta les mains de désespoir en entendant ces mots, et dit au volatile : « J'ai manqué, je l'avoue, une bonne fortune ; mais donnemoi donc encore un avis. » L'oiseau dit : « Ton cœur est semblable à un vase poli, mes discours n'y laisseraient aucune trace; pourquoi les ferais-je entendre? On dit en proverbe : Pleurer devant un aveugle, c'est abîmer inutilement...

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