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S. Augustin (1) parle d'une Demetriades, fille d'Anicius Olibrius, consul en 395. La basilique était très grande; on reconnaît au milieu la confession, à gauche de laquelle on a retrouvé l'inscription; et derrière, l'abside et le baptistère. Elle a dû avoir une grande importance; il est probable qu'elle fut construite en souvenir de l'invention des reliques de S. Étienne. On voit fixée près de la confession une partie de l'inscription qui rappelait l'érection du campanile par un certain Lupo Gregarius, au temps du pape Sergius II (844-847):

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I/S STEPHANI. PRIMI. MARTYRIS. EGO. LVPO. GRIGARIVS //E CAMPANA. EXPENSIS. MEIS. FECI. TEMP DN. SERGII TER BEATISSIMI EVANGELICO IVNIORI PAPE AMEN

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Au IXe siècle, cette église appartenait au monastère de St-Érasme sur le Coelius. On en a des souvenirs jusqu'au Xe siècle; ensuite elle fut abandonnée et ruinée.

1. Ep. CL (P. L., t. XXX, col. 645); Ep. CLXXXVIII (Ibid., col. 848 sq.); De bono viduitatis, c. XIV (t. XL, col. 441).

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L

Chapitre huitième.

LES CIMETIÈRES DE LA VOIE

LABICANE (1).

3

A voie Labicane sortait primitivement de la porte Esquiline, laquelle était située sur l'emplacement où fut construit l'arc honoraire de Gallien, près de l'église de S. Vito. La voie partant de cette porte se divisait en trois branches : la voie Tiburtine, la voie Prénestine et la voie Labicane. Ces deux dernières sont souvent confondues ensemble, par exemple dans nos anciens documents topographiques; en réalité, elles étaient distinctes dès leur point de séparation, qui se trouvait près de la porte Majeure (la porte Prénestine de l'enceinte d'Aurélien).

En sortant de la porte Majeure (2), la voie Prénestine se dirigeait vers la gauche, la voie Labicane vers la droite..

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1. Index coemeteriorum e notitia regionum: «Coemeterium ad duas lauros ad SS. Petrum et Marcellinum via Labicana. » - Itinéraire de Salzbourg: « Ad Helenam via Campana multi martyres pausant. In aquilone parte ecclesia Helenae primus Tiburtius martyr. Postea intrabis in speluncam ibi pausant SS. martyres Petrus presbyter et Marcellinus martyr. Postea in interiore antro Gorgonius martyr, et multi alii, et in uno loco in interiore spelunca XL martyres, et il altero XXX martyres, et in tertio IIII coronatos et S. Helena in sua rotunda. >> De locis SS. martyrum : << Juxta viam vero Lavicanam ecclesia est S. Helenae ubi ipsa corpore jacet. Ibi sancti isti dormiunt, Petrus, Marcellus, Tiburtius, SS. XXX milites, Gorgonius, Genuinus, Maximus, IV Coronati, id est Claudius, Nicostratus, Simpronianus, Castorius, Simplicius ibi et in cryptis sub terra innumera martyrum multitudo sepulta jacent. (D'une autre main : Juxta viam vero Praenestinam juxta aquae ductum ecclesia est S. Stratonici episcopi et martyris, et S. Castoli, quorum corpora longe sub terra sunt sepulta.) » — Itinéraire de Guillaume de Malmesbury : « Septima porta modo major dicitur, olim sirucrana (lire : sessoriana) dicebatur et via Lavicana dicitur, quae ad beatam Helenam tendit. Ibi sunt prope Petrus, Marcellinus, Tiburtius, Geminus, Gorgonius, et quadraginta milites et alii innumerabiles, et non longe sancti quatuor coronati. » — Itinéraire d'Einsiedeln : « In via Praenestina foris murum in dextera forma claudiana, in sinistra S. Helena S. Marcellinus et Petrus. >> Vita Ha driani I: « Coemeterium beatorum Petri et Marcellini via Lavicana juxta basilicam beatae Helenae renovavit et tectum ejus, id est S. Tiburtii et eorundem Sanctorum Petri et Marcellini noviter fecit, et gradus ejus, qui descendunt ad eorum sacratissima corpora, noviter fecit, quoniam nullus erat jam descensus ad ipsa sancta corpora. » - Index coemeteriorum e libro mirabilium : « Coemeterium inter duas lauros ad S. Helenam. >>

2. Cette porte n'était autre chose qu'un arc monumental de l'aqueduc de Claude transformé à cet endroit par Aurélien pour livrer passage aux deux voies.

Les Itinéraires signalent sur la voie Labicane deux cimetières celui des Sts-Pierre et Marcellin, et, « juxta aquaeductum », c'est-à-dire près des conduits de l'eau claudienne, celui de St-Castule. Sur la voie Prénestine on ne connaît, au moins dans la zone suburbaine, aucun cimetière chrétien.

§ I. Cimetière de St-Castule.

Les Actes de S. Castule, martyr sous Dioclétien, sont mêlés à ceux de S. Sébastien. Ils nous apprennent qu'il était « zetarius cubiculi Diocletiani Augusti », camérier de l'empereur, qu'il avait pour épouse la célèbre Irène dont parlent les Actes de S. Sébastien, et que les deux époux possédaient un oratoire dans leur maison, « in ipso imperatoris palatio in loco superiori aedium ». Leur habitation devait être sur le Palatin, près du stade, transformé plus tard en hippodrome, où fut martyrisé S. Sébastien ; le corps du soldat martyr fut transporté chez eux par Irène. Castule, accusé de christianisme, fut condamné à être enterré vivant dans une carrière de la voie Labicane, non loin de la ville: «Missus est in foveam via Labicana et in eodem loco non longe ab urbe romana... humatum. »

Bosio n'a pas soupçonné l'existence de ce cimetière. Fabretti le retrouva encore assez bien conservé (1672), et reconnut que la catacombe avait été creusée près d'une grande carrière. Il vit une inscription grossière, près d'un tombeau qu'il crut être celui de Castule, qui devait être plutôt celui de quelques personnages enterrés près du martyr:

QVOR SVN NOMI

NAEMASIMI

CATIBATICV

ISECVNDV

MARTYRE

DOMINV

CASTVLV ISCALA

Les deux corps avaient été déposés au second étage (<< catabatico secundo »), non loin du tombeau de S. Castule et dans un escalier (« ad martyrem domnum (1) Castulum in scala »).

Ossements et inscription furent transportés à Ste-Praxède, puis, en 1814, donnés par le Cardinal-Vicaire à l'évêque de Macerata ; ils sont encore dans cette ville. L'entrée du cimetière, fermée après Fabretti, a été remise au jour en 1864, lors des travaux du chemin de fer de Civita- Vecchia; mais on l'a murée, parce qu'elle était en très mauvais état. On y a alors reconnu cinq galeries donnant accès à d'autres galeries encore obstruées et à trois bouches d'arénaire. Le musée du Capitole conserve une curieuse inscription qui y avait été trouvée :

DMA SACRVM

LEOPARDVM IN PACEM

CVM SPIRITA SANCTA ACCEP

TVM EVMTE ABEATIS INNOCENTEM

POSVER PAR QAN. N. VII. MENS. VII

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L'inscription est certainement chrétienne. En y mettant le titre D (is) MA (nibus) SACRVM, bien autrement significatif que le simple DM qui avait fini par n'avoir plus aucun sens religieux, on a fait preuve d'une grande ignorance, si on a tracé ces lettres sans les comprendre, ou d'une grande négligence, si les comprenant on n'a pas pris la peine de les effacer d'une plaque préparée à l'usage des païens.

Il y eut au-dessus de la catacombe une église, dédiée à S. Castule et à un évêque, S. Stratonice, dont le corps fut aussi transféré à Ste-Praxède par Pascal Ier. Une inscrip

I. On sait que ce titre était communément donné aux martyrs. Il n'y a donc aucune raison de lite ici : « Martyris Domini et Castuli », comme l'a fait l'auteur de la brochure Acta martyrii sancti Castuli, etc., p. 12.

tion de cette église cimitériale porte la date consulaire de l'an 527 (1):

+ HIC REQVIESCIT IN PACE IOHANIS

QVI VIXIT ANNVS PLM VIGINTI

DEPOSITVS IN PACE IIII NONAS

MAIA CONS MAMBVRTII V. C. CONS

M.P

§ II. Cimetière des Sts-Pierre-et-Marcellin (2).

Ce cimetière est aussi appelé « ad duas lauros », du nom de la région peut-être ; « ad S. Helenam », à cause du mausolée de Ste Hélène, dont on voit les ruines près de la catacombe (Torpignattara); « sub Augusta, — in comitatu », parce qu'il était dans le voisinage de la villa impériale de Constantin. Non loin du mausolée était la nécropole des cavaliers de la garde impériale, « equites singulares » (3). Beaucoup de leurs inscriptions ont été recueillies dans la catacombe même et dans les environs.

Les Itinéraires mentionnent en ce lieu plusieurs groupes de martyrs: SS. Pierre et Marcellin, S. Tiburce, S. Gorgon, les quatre saints couronnés, un groupe de 40 ou de 30 martyrs, tous victimes de la grande persécution de Dioclétien.

S. Pierre était exorciste, S. Marcellin prêtre. Tous deux furent martyrisés près de la « Via Cornelia », au lieu appelé alors Sylva Nigra », et après leur mort « Sylva Candida ». S. Damase apprit les détails de leur supplice de la bouche même du bourreau, comme il le rapporte dans l'inscription

1. Cf. de Rossi, Bullettino, 1865, p. 9-10.

2. Cf. Marucchi, La cripta storica dei SS. Pietro e Marcellino recentemente scoperta sulla via Labicana, dans le Nuovo bullett. di arch. crist., 1898, p. 137-194 ; — Wilpert, Le pitture recentemente scoperte nel cimitero dei SS. Pietro e Marcellino, ibid., 1900, p. 85-97.

3. Cf. Henzen, Iscrizioni recentemente scoperte degli « Equites singulares », Roma, 1885.

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