possède ce genre de luxe : c'est la mosquée située audessus d'Arzou. Cette mosquée porte spécialement le nom de Satour qu'elle a donné à la tribu. Quant au nom de K'olla, il appartient à l'un des villages. Les Kabiles de K'olla-ou-Satour ont peu d'oliviers, peu de figuiers; le labourage forme leur principale ressource. Ils ont un seul atelier de forgeron établi dans le village de K'olla. Cette tribu a un marché qui lui appartient en propre; il se tient à K'olla même tous les vendredis et porte, suivant l'usage, le nom de Djema'-K'olla (vendredi de K'olla). Les habitants fréquentent en outre les marchés suivants: 1o le dimanche de Zammora (H'ad-Zammora), qui se tient près du village de Souîk'a; 2o le dimanche de la Medjana (H'ad-Medjana), qui se tient à Bordjbou-Arîridj; 3o les deux mercredis (arba') des Beni'Abbês, qui se tiennent l'un entre Tazaïrt et Ir'il-'Ali, l'autre au-dessus de Talefsa; 4o le lundi (tneïn) des Beni-'Abbés, qui se tient à Bou-Djelil; 5o le jeudi (khemis) des Beni-'Abbés, qui se tient au chef-lieu, à K'ala'; 6o le mercredi (arba') des Beni-Ia'la, qui se tient à Guenzât; 7o le dimanche des 'Amer (H'ad-'Amer), qui se tient à Setif même, au pied des murailles de la ville française. La tribu de K'olla-ou-Satour reconnaît la suzeraineté du cheikh héréditaire des Oulad-Mokrân, qui est aujourd'hui notre khalifa de la Medjana. Il s'élève fréquemment dans cette tribu des dissensions intestines; lorsque la guerre éclate, le village d'Oulâd-Khelifa forme, à lui seul, un des partis, et les quatre autres villages se réunissent contre lui. 3. Azrou (le rocher). - C'est au-dessus de ce vil TOTAL.. 25,700 59 TREIZIÈME CANTON. ILMAÏN. 1. BENI-AÏDEL. La tribu des Beni-Aïdel occupe un espace étendu sur la rive droite de l'Ouad-Akbou; dans le sens perpendiculaire au cours du fleuve, elle s'étend jusque dans le voisinage de Zammôra. En aval, elle confine aux Imoula, et, en amont, aux Beni-'Abbés; elle est séparée de ces derniers par l'Ouad-bou-Sellâm (rivière de Setif), qui vient tomber dans l'Ouad-Akbou (rivière de Bougie), au village d'Amalou, et en face d'Akbou, situé sur l'autre rive. C'est en ce point que la rivière de Bougie quitte le nom d'Ouad-Beni-'Abbés, pour prendre celui d'Ouad Akbou. Le territoire des Beni-Aïdel est traversé par un ruisseau appelé Acif-n-Tesmert (le ruisseau des joncs), qui tarit presque entièrement pendant l'été. Ce ruisseau reçoit l'Ouad-Chartioua (rivière de Zammôra), un peu au-dessus d'Imoula. L'Ouad-Chartioua reçoit lui-même l'Ouad-bou-Sellam, au-dessous de leur confluent. Cette tribu est très-commerçante; elle produit en grande quantité des olives, des figues, du raisin, des grenades et toutes sortes de fruits. C'est là sa principale source de richesse; elle est parvenue, par la vente des produits de son sol, à un état de prospérité qui la met au-dessus de toutes les tribus du voisinage. Aussi les villages des Beni-Aïdel se font-ils remarquer par leur propreté. Presque toutes les maisons sont couvertes en tuiles et blanchies à la chaux; le sol en est battu avec soin. Tous les villages de quelque importance renferment une mosquée blanche, surmontée d'un petit minaret. L'habillement des hommes et des femmes est aussi plus soigné. Les Beni-Aïdel exerceraient une influence considérable sur toutes les peuplades riveraines de l'Akbou, s'ils étaient plus guerriers; mais leur caractère pacifique les expose au dédain des autres tribus. Ils ont eu pendant longtemps peu d'occasions de se trouver en présence des Français, qu'ils connaissaient à peine; mais les Kabiles ont toujours pensé que cette tribu serait une des premières à nouer des relations de commerce avec eux. Les Beni-Aïdel ont un marché qui se tient le jeudi à Tansaout. Ils ont pour ennemis habituels les Beni-Mlikech et les Illoula; mais leur caractère pacifique contribue beaucoup à éloigner les collisions, et la guerre n'éclate que bien rarement. Il est une circonstance qui, indépendamment de leur aversion pour la guerre, déconsidère les Beni-Aïdel dans l'esprit des autres tribus kabiles: on les regarde comme très-simples d'esprit. Voici des exemples cités par les Kabiles pour donner la mesure de l'intelligence aïdelienne. Quand les Français eurent débarqué à Bougie, toutes les tribus kabiles accoururent vers la mer pour prendre part au djehad, ou guerre sainte. Les Beni-Aïdel se trouvaient parmi les combattants; mais, à la vue des mâts des navires, ils témoignèrent, assure-t-on, un grand étonnement, et les prirent pour des arbres que les chrétiens avaient apportés avec eux. Le premier obus qu'ils virent tomber leur parut aussi une chose fort extraordinaire; ils ouvrirent, dit-on, de grands yeux ébahis en voyant la fusée qui sifflait; mais, quand l'obus eut éclaté, l'étonnement se changea en épouvante; ils furent attérés des effets diaboliques du projectile, et s'en retournèrent dans leur pays. Voici la liste des villages habités par les Beni-Aïdel, avec les détails recueillis sur chacun d'eux : PREMIÈRE SÉRIE. VILLAGES SITUÉS SUR LE BORD DE LA RIVIÈRE, 1. Ir'il-ou-'Anter (le plateau d'Anter). charrues. - Dix pressoirs. Nombre d'hommes armés. Vingt 80 2. Ir'il-Melloulen (le plateau blanc). - Quinze charrues. - Sept pressoirs. - Il y a dans ce village une fontaine entourée de pierres de taille 3. Tak'a'at. - Trente charrues, quinze pressoirs. 60 |