Parlement, gouvernement, commandement: l'armée de métier sous la 3e république, 1871-1914, Volume 1

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Service historique de l'armée de terre, 1987 - Standing army - 1355 pages
Cette thèse d'Etat d'histoire politique a pour but l'examen des rapports régissant pouvoirs civils et militaires, au plus haut niveau de responsabilité, lorsque la France de la revanche et de l'expansion coloniale change de structures militaires en choisissant l'armée nationale. Pour en comprendre les modalités, l'action du gouvernement, c'est-à-dire les ministres et leurs chefs de cabinet, les conseils consultatifs saisis par l'exécutif, est analysée en corrélation avec les voeux ou les ordres du législatif représenté par les deux chambres et leurs commissions ad hoc ou permanentes. Quant au commandement, véritable contre-pouvoir qui profite des faiblesses du régime d'assemblée, à travers les remarques des états-majors, des directions d'armes ou des commissions spécialisées, il sort très souvent de son rôle purement consultatif pour influer directement sur l'organisation et le recrutement des unités métropolitaines et coloniales. Le tome premier est consacré à la levée des troupes de ligne. Tout d'abord, l'étude de la période charnière 1871-72 permet de comprendre pour quelles raisons le service militaire impersonnel est abandonné. Par la suite, jusqu'en 1914, les partisans de l'armée de métier ne désarment pas. Une fraction de l'extrême gauche, avant l'aventure boulangiste, et l'essentiel des ultra conservateurs du parlement se servent des inégalités des lois sur le recrutement de 1872 et de 1889 pour défendre le modèle du vieux-soldat, selon les stipulations de la loi de 1832. Ils proposent aussi la constitution de troupes de spécialistes pour les unités de couverture, l'artillerie à cheval et la cavalerie. L'organisation de l'armée-école en 1905 leur donne l'occasion de promouvoir une armée-cadre fondée sur un solide corps de sous-officiers et de professionnels, derniers arguments techniques destinés à combattre la "démocratisation" de l'armée. Le tome deux traite du recrutement colonial, problème politique épineux, jusqu'ici occulté. L'interminable débat parlementaire relatif à la constitution des régiments coloniaux rattachés au département de la guerre (1881-1900, 102 projets et propositions de loi) cache la peur des prétoriens et le rejet d'un engagement permanent Outre-mer. L'armée de métier est aussi à la clef du recrutement et de l'organisation des unités régulières d'Afrique du Nord et de toutes les autres colonies et protectorats. Le conquis devient l'auxiliaire du conquérant en se servant, le plus souvent, du volontariat.

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