Collection complete des œuvres de l'abbé de Mably..: Les observations sur l'histoire des Grecs et des Romains

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De l'imprimerie de Ch. Desbriere, 1795 - History
 

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Popular passages

Page 240 - Quoi qu'en dise un des plus judicieux écrivains de l'antiquité, qui cherche à diminuer la gloire des Grecs , leur histoire ne tire point son principal lustre du génie et de l'art des grands hommes qui l'ont écrite. Peut-on jeter les yeux sur tout le corps de la nation Grecque , et ne pas avouer qu'elle s'élève quelquefois au-dessus des forces de l'humanité ? On voit quelquefois tout un peuple être magnanime commeThé mistocle , et juste comme Aristide..
Page 17 - Le sénat , dont les places n'ctoient destinées qu'à honorer les hommes les plus vertueux , n'auroit été ouvert qu'aux plus riches. On auroit acheté les -magistratures pour satisfaire sa vanité , ou pour faire un trafic honteux de son pouvoir. Les rois , en favorisant la corruption , pour ne trouver que des esclaves soumis à leurs caprices , auroient sacrifié impunément la patrie à leurs intérêts particuliers. C'est en Egypte que Lycurgue s'instruisit du pouvoir des mœurs dans la société...
Page 174 - L'excès de toutes ses qualités surprend notre imagination , et le fait paroître grand, parce qu'il fait sentir à ceux qui le considèrent , la foi-, blesse de leur caractère : au lieu de ne donner que de la surprise à ce phénomène rare , nous lui donnons de l'admiration. Qu'on suppose Philippe dans l'Asie à la tête des forces de la Grèce. Si sa sagesse paroîc d'abord moins capable d'imposer à Darius , que l'enthousiasme d'Alexandre , elle le .conduira cependant au même but.
Page 241 - Xerxès?Le courage aurait été alors opposé au courage, la discipline à la discipline, la tempérance à la tempérance, les lumières aux lumières, l'amour de la liberté, de la patrie et de la gloire, à l'amour de la liberté, de la patrie et de la gloire. Un éloge particulier que mérite la Grèce, c'est d'avoir produit les plus grands hommes dont l'histoire doive conserver le souvenir. Je n'en excepte pas la république romaine, dont le gouvernement était toutefois si propre à échauffer...
Page 277 - ... qui caractérise la monarchie, cette perpétuité du même esprit qui n'est connue que dans l'aristocratie, et ce zèle, ce feu, cet enthousiasme que produit la seule démocratie. Si tout concouroit chez les Spartiates à affermir de jour en jour le gouvernement dont je viens de faire l'éloge, il n'en étoit pas de même chez les Romains; et la manière dont il s' étoit formé, sembloit annoncer sa ruine.
Page 243 - Grèce conserva une sorte d'empire, mais bien honorable, sur ses vainqueurs. Ses lumières et son goût pour les lettres, la philosophie et les arts, la vengèrent, pour ainsi dire, de sa défaite, et soumirent à leur tour l'orgueil des Romains. Les vainqueurs devinrent les disciples des •vaincus, et apprirent une langue que les Homère, les Pindare, les Thucydide, les Xénophon, les Démosthène, les Platon, les Euripide, etc., avaient embellie de toutes les grâces de leur esprit.
Page 16 - Tous les ordres de l'état s'aidoient , s'éclairoient , seperfectionnoient mutuellement parla censure qu'ils cxerçoient les uns sur les autres. Les grands abus étoient impossibles , parce qu'on avoit prévu les plus petits. Le sénat , qui devoit à la vigilance des éphores sa modération et sa sagesse dans l'exercice de la puissance exécutrice , rendoit à son tour la multitude capable de discuter et de connoître ses vrais intérêts , de se fixer à des principes , et de conserver le même...
Page 242 - La Grèce n'a éprouvé aucun malheur qui n'ait été prévu longtemps d'avance par quelqu'un de ses magistrats; et plusieurs citoyens ont retiré leur patrie du mépris où elle était tombée , et l'ont fait paraître avec le plus grand éclat.
Page 366 - Auguste répandit ses bienfaits sur les armées et sur le peuple; il ramena l'abondance ; il fit de grandes fortunes à quelques particuliers , et en fit espérer à tous. La paix fut publiée , le temple de Janus fermé , et les citoyens , occupés des fêtes et des spectacles qu'on leur prodiguoit, ne se rappelèrent le souvenir de la république , qu'avec les idées de proscriptions , de massacres , de guerres civiles , de brigandages et concussions. Un peuple heureux ne se demande point s'il...
Page 350 - Le sénat devoit oser davantage. Il est malheureusement des conjonctures désespérées , où la politique ordonne de punir les intentions , et jusqu'au pouvoir de faire le mal; le sénat, en proscrivant la mémoire de César , auroit dû faire périr Antoine et étouffer les espérances du jeune Octave.

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