313 du IMITATON DE LA IV. SCENE 3. A&te du Paftor Fido, qui commence, ô Mirtillo, Mirtillo. Par Madame la Comtesse de la: Suze. Nique fuiet de ma flame Sans doute on te verroit auoir; Quoy que tous deux Amans, quoy que tous deux aimés, Et d'vn méme feu confommés; De noftre amour pourtant, le malheur eft cag tréme; Car enfin ainable Berger Dequoy me fert-t'il que ie t'ayme Ou dequoy me fert-il qu'un Amant fi fidelle Deftin pour nous trop rigoureux D d 314 Si l'amour nous vnit tous deux des mefmes nœuds Ou par quel étrange caprice, Faut-il que le Ciel nous vniffe, Si l'amour plus puiffant nous fepare tous deux Que voftre bonheur eft extréme Ha! que l'on ayme peu quand on craint de mourir, Myrtille pleuft au Ciel qu'vne mort inhumainę. Ie fairois gloire d'y courirs Et le premier Dieu de mon cœur, Honneur, voy que ie fais à ta fainte rigueur Vn facrifice de ma flame. Si l'inftinct ou la Loy par vn effet contraire, Ont également attaché, L'vn tant de douceur au peché, L'autre des peines fi feueres ; Sans doute la nature eft imparfaite en foy, loy, Ou la loy doit pafler pour vne loy trop dure, Qui condamne vn panchant que donne la ma ture, 315 Et toy cher & parfait Amant, Que fi tu veux tirer vengeance Que tu fois mon Ame & mon cœur Te font ou foupiter, ou repandre dés pleurs, Ces pleurs que tu repans, c'est mon fang que tu verses, Par ces cruels foûpirs qui te fortent du fein, C'est mon propre fein que perces tu Tous les chagrins enfin, les cruautez diuerles, Que l'Amour & le fort te font fouffrir pour moy, Le les reffens encor plus viuement que toy, FIN. |