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du

IMITATON DE LA IV. SCENE

3.

A&te du Paftor Fido, qui commence, ô Mirtillo, Mirtillo.

Par Madame la Comtesse de la:

Suze.

Nique fuiet de ma flame
Mirtil fi tu pouuois fçauoir,
Ce qui fe paffe dans mon ame

Sans doute on te verroit auoir;
Pour cette Amarillis que tu nommes cruelle,
Cette meme pitié que tu demandes d'elle.

Quoy que tous deux Amans, quoy que tous deux aimés,

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Et d'vn méme feu confommés;

De noftre amour pourtant, le malheur eft cag

tréme;

Car enfin ainable Berger

Dequoy me fert-t'il que ie t'ayme
Siie ne puis te foulager,

Ou dequoy me fert-il qu'un Amant fi fidelle
Brulle auiourd'huy pour moy d'vne flame fi belle

Deftin pour nous trop rigoureux
Par quel ordre iniufte & barbare
Faut-il que le Ciel nous fepare

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D d

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Si l'amour nous vnit tous deux des mefmes nœuds

Ou par quel étrange caprice,

Faut-il que le Ciel nous vniffe,

Si l'amour plus puiffant nous fepare tous deux

Que voftre bonheur eft extréme
Cruels Lions, fauuages Ours
Vous qui n'aués dans vos amours
D'autre regle que l'amour mefme
Que i'enuie vn femblable fort
Et que nous fommes malheureuses,
Nous en qui les loix rigoureufes,
Puniffent l'Amour par la mort

Ha! que l'on ayme peu quand on craint de mourir,

Myrtille pleuft au Ciel qu'vne mort inhumainę.
Fut du peché la feule peine,

Ie fairois gloire d'y courirs
Seule regle des belles Ames

Et le premier Dieu de mon cœur, Honneur, voy que ie fais à ta fainte rigueur Vn facrifice de ma flame.

Si l'inftinct ou la Loy par vn effet contraire, Ont également attaché,

L'vn tant de douceur au peché,

L'autre des peines fi feueres ;

Sans doute la nature eft imparfaite en foy,
Qui nous donne vn panchant que condamne la

loy,

Ou la loy doit pafler pour vne loy trop dure, Qui condamne vn panchant que donne la ma

ture,

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Et toy cher & parfait Amant,
Pardonne à cette mal-heureufe,
Quite maltraite apparament,
Mais qui t'ayme effectiuement
Et qui doit eftre rigoureuse
Par neceffité feulement.

Que fi tu veux tirer

vengeance
De tes feux mal recompenfez,
Scache que ta propre fouffrance
Me punit & te vange affez;
Car enfin s'il eft veritable

Que tu fois mon Ame & mon cœur
Comme tu l'es, quelque rigueur,
Qu'exerce contre toy le Ciel impitoyable,
Toutes les fois que tes douleurs,

Te font ou foupiter, ou repandre dés pleurs, Ces pleurs que tu repans, c'est mon fang que tu verses,

Par ces cruels foûpirs qui te fortent du fein, C'est mon propre fein que perces

tu

Tous les chagrins enfin, les cruautez diuerles, Que l'Amour & le fort te font fouffrir pour

moy,

Le les reffens encor plus viuement que toy,

FIN.

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