La Ceinture de Venus. UN jour Vénus maltraita fort l'Amour, Et ce jour même égara fa ceinture; L'enfant la trouve, & trame un malin tour; A Lifette il fit don du ruban féducteur; De la Déeffe de Cythère Le traitre vint fe cacher dans mon cœur.' SYLVANDR Conte YLVANDRE, foupçonneux amant De perfidie accufoit fa maitreffe, Où de t'aimer j'eus la foibleffe! Malheureux! pour Tircis je fuis abandonné! Rends, cruelle, rends-moi ce que je t'ai donné¿ Mon ruban, ma fauvette, Mon chien & ma houlette.... LA Je ne puis te les refuser, Répond la bergère à Sylvandre; Mais l'autre jour, auffi, fans pouvoir m'en défendre, Tu me donnas plus d'un baifer..... Viens, berger, je te vais tout rendre. L'Ingénuité A ma petite Voifine. ECOUTEZ; ma chère Lisette: Une belle jeune fillette A fa mère difoit un jour. Quand pourrai-je, Maman, pour changer d'amufette, De dix printemps tu verras le retour: Donne, au plutôt, dix Printemps à la terre! DANS L'Equivoque. A NS la fainte Tribune, un doux prédicateus D'ouailles, de dévots regorgeoit l'auditoire, Sur le feuil même étoit maint auditeur. Qui, pour s'infinuer, pouffoit à perdre haleine, Zeft, pas un coin de vuide, & bourrade étoit vaine. Hors de l'Eglife, il n'est point de falut, Chrétiens, dit l'Orateur, & ce fut fon début. Lors un externe; holà! monfieur de la Prêtrife, S'écria-t-il, ménagez vos propos, Depuis une heure, ici, pour entrer dans l'Eglife, Crever pour mon falut! merci de la fottife, Le triomphe de Lubin. QUE UELQUEFOIS la témérité Réuffit mieux qu'on ne l'efpère, (Difoit un jour, Lubin tout transporté Et couronnant fon front des myrthes de Cythêre:) Je ne vivois que pour Glycère, Mon idole étoit fa beauté, Mais cette belle un peu trop fière Sans m'avoir pourtant dégouté. Je la vis, l'autre jour, bâillant fur la fougère ; Et pour effayer de lui plaire, Ꮮ ; 1 Q Je l'aborde, & fuis écouté. C'est un fecret, il le faut taire; Mais quittant ce lieu folitaire, Réuffit mieux qu'on ne l'espère. Les Quatre Saisons. A Thémire. UAND je te vois, Thémire, uue douce chaleur Je fens renaître dans mon cœur Le goût du plaifir & la vie ; C'est le Printemps qui produit une fleur, Mais de ta voix le fon mélodieux, Ces doigts qui font parler la touchante harmonie Le plus ardent amour m'enflamme, Si tu m'admets dans ces charmans bocages Que de fruits, quels doux avantages, Tu me laiffe cueillir en ces heureux mómens! , Mais quand loin de tes yeux, ma charmante Thémire, Ah! conçois-tu mon état douloureux ? Le jour pour moi n'est qu'une nuit obfcure... Vers imités fur l'éventail de Mademoiselle D. C H OTE des airs, léger zéphyre, |