Page images
PDF
EPUB

peuvent être analysés comme l'indique la figure de gauche, dans laquelle nous avons supposé le système réduit à une seule bobine, et les deux sources d'induction représentées par deux générateurs p, p'. Il est évident, puisque les courants induits de fermeture sont en sens inverse des courants qui les ont provoqués, que les pôles de ces deux générateurs seront placés par rapport à ceux de la pile, comme l'indique la figure, et par conséquent comme si ces deux générateurs étaient réunis en quantité. Il se développera donc au point de bifurcation C une tension positive, et au point de bifurcation D une tension négative, qui tendront à diminuer la tension des pôles de la pile correspondante, et affaibliront la force électromotrice du courant de la pile P; de sorte que les courants induits quoique ne pouvant pas circuler dans le circuit des bobines, exerceront une influence aussi fâcheuse que s'ils pouvaient y circuler, et on n'aura fait, par cette disposition, que rendre le circuit des bobines moitié moins résistant, ce qui entraîne d'autres conditions de résistance à donner aux électroaimants. Mais, pour les extra-courants directs, il n'en sera plus de même, car le circuit étant interrompu avant les points C et B, ces courants induits ne pourraient se développer qu'à travers le circuit des hélices magnétisantes qui est toujours fermé sur lui-même; mais leur action se trouverait annulée, puisqu'ils ne pourraient se propager que dans une direction diamétralement contraire. On se trouve donc toujours éviter de cette manière les effets dus à la prolongation de l'action des courants interrompus.

Compteur totalisateur électrique.

M. Dumoulin-Froment a présenté dernièrement à la Société d'encouragement, un compteur totalisateur qu'il a construit pour la Compagnie parisienne du gaz, et qui enregistre électriquement, à chaque instant et pendant le cours d'une année, le nombre total des tours exécutés par un certain nombre de compteurs à gaz indépendants (à l'usine de la Villette le nombre de ces compteurs est de dix). Cette totalisation devait se faire sur un appareil qui fut visible à l'extérieur du bâtiment, ce qui excluait l'emploi des compteurs à cadrans multiples dont chacun représente un ordre différent des unités qui composent le nombre total.

Les chiffres différents qui forment ce nombre doivent être portés sur la surface convexe de tambours montés sur un même axe, et ils viennent se présenter devant une fenêtre dans laquelle on lit sans difficulté le nombre inscrit dans la forme habituelle de l'écriture des nombres. On conçoit que le premier tambour à droite soit commandé électriquement par l'axe dont on veut compter les tours, et qu'un engrenage le relie au tambour suivant de manière que, lorsqu'il aura fait un tour entier, il fasse marcher d'un cran ce dernier qui marquera les dizaines et

qui, lui-même, remplira la même fonction envers son voisin de gauche.

M. Dumoulin-Froment met ce mécanisme en mou vement par un moteur à poids, et il n'emploie l'électricité que pour provoquer le déclanchement du rouage à chaque contact, avec son renclanchement immédiat, de manière qu'il ne puisse passer qu'un seul cran à la fois.

Mais cet appareil présente une difficulté spéciale. La rotation du premier tambour et la marche qui en résulte dans l'appareil, demandent un certain temps, peu long à la vérité, mais notable cependant; si, pendant ce temps-là, un ou plusieurs compteurs à gaz viennent provoquer d'autres contacts, l'appareil ne recevra qu'un seul et même déclanchement et le compteur manquera d'inscrire une ou plusieurs unités. Une partie spéciale de l'appareil, qui en est la partie réellement nouvelle, a pour but de prévenir cet inconvénient.

Dix électro-aimants, placés sur un seul rang horizontal, sont mis isolément en communication avec les dix compteurs à gaz, de façon que chacun d'eux attire une armature au moment où se produit le contact électrique qui marque la fin de chaque tour du compteur à gaz correspondant. Lorsque cette attraction s'est produite sur l'un d'eux, l'armature, qui n'est rappelée que par un ressort antagoniste très faible, reste provisoirement au contact du noyau par l'effet du magnétisme rémanent, qu'on a cherché ici à rendre aussi grand que possible, contrairement à la préoccupation habituelle qui domine les constructeurs des appareils électro-magnétiques ordinaires.

Mais au-dessous de ces électro-aimants, tourne un arbre horizontal qui est animé d'un même mouvement régulier de rotation, et qui porte dix cames correspondantes aux armatures des dix électro-aimants et placées dans dix plans diamétraux faisant entre eux des angles égaux. Ces cames sont disposées de manière à venir rencontrer successivement les extrémités des armatures correspondantes, lorsque cellesci ont été attirées au contact de leur noyau, et elles en provoquent la séparation en venant en aide au ressort antagoniste. Dans ce mouvement, chacune des armatures qui avaient été attirées vient établir un contact électrique momentané qui provoque une émission de courant dans le totalisateur et lui fait marquer une unité en faisant avancer le tambour d'un

[blocks in formation]

CORRESPONDANCE

Varsovie, le 18 mai 1881.

Monsieur le directeur,

Me permettrez-vous de vous rapporter une série d'expériences que j'ai faites il y a quelques jours, et qui démontrent plusieurs choses importantes.

Voici les données de ces expériences :

Une machine Gramme, A, tournant à la vitesse de 1.400 tours. Une lampe différentielle, avec charbons de 14 millimètres au pôle positif, et de 10 millimètres au pôle négatif.

Circuit intermédiaire de 90 mètres. Fil de cuivre de 15/10. Haute conductibilité.

Un galvanomètre Deprez à gros fil est dans le circuit. Un galvanomètre Deprez à fil fin est fixé aux bornes de la machine.

Un galvanomètre Deprez à fil fin est fixé aux bornes de la lampe.

La lampe est disposée pour donner, dès que le courant traverse les charbons, un arc de 5 millimètres.

1re observation, aussitôt après l'allumage. Le galvanomètre à fil gros indique.

fil fin de la machine. fil fin de la lampe.

[ocr errors]

25 webers.

[ocr errors][ocr errors]

75 volts.

[ocr errors]

36,8 volts. L'arc siffle, et il se forme un champignon sur l'électrode négative, dû sans doute à ce que tout le carbone désagrégé de l'électrode positive n'a pas le temps de brûler dans l'arc. 25 X 75 = 187,5 kil. mèt. sec.

Le travail total est.

[ocr errors]

10

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Ces résultats ont été obtenus avec des charbons provenant de la maison Mignon et Rouard, d'une part, et de M. Carré, d'autre part.

CONCLUSIONS

1o La présence de la force électro-motrice inverse est, il me semble, rendue visible par ce fait c'est justement dans l'arc le plus court, où nous devrions avoir le travail le plus considérable, puisque la résistance est la plus petite, que nous avons le travail le plus petit.

2° La force électro-motrice inverse diminue à mesure que l'arc grandit; le travail électrique de la machine augmente, et le rendement aussi, puisque, dans le passage d'un écart de 5 millimètres à 20 millimètres, le travail électrique total a passé de 187 kil. mèt. sec. à 212 kil. mèt. sec., et le rendement lumineux de 0,49 à 0,87.

3o Les grands arcs sont plus avantageux que les petits. 4o Les arcs sont silencieux toutes les fois que le rapport de l'intensité à la force électro-motrice est au-dessus de 1/2. Au-dessous de ce rapport, la lumière n'est pas tranquille, l'arc est tournant, sifflant. Le charbon négatif se charge d'un champignon qui tombe de temps à autre, ce qui peut avoir quelque inconvénient.

5° La force électro-motrice inverse de l'arc de 15, 20, 25 millimètres est très petite. Nous avons constaté qu'elle ne dépasse jamais 2 volts.

Dans les expériences citées, la consommation du charbon, dans une heure, est de 13.410 millimètres cubes, qui fournissent, suivant moi :

[blocks in formation]

Le travail total est.

Le travail dans l'arc.

25 X 80 10 25 X 55 ΙΟ

200 kil. mèt. sec.

=137,5 kil. mèt. sec. 55

Rapport ou rendement en lumière, = 0,687.

3e observation.

80

[blocks in formation]

FAITS DIVERS

Éclairage électrique.

Le ministre des travaux publics vient de présenter à la Chambre des députés un projet de loi destiné à établir l'éclairage électrique dans tous les phares des côtes de France et à installer des signaux sonores pour suppléer à l'insuffisance des phares en temps de brume.

Sur 46 phares, quatre sont déjà ou vont être pourvus d'appareils électriques de grande puissance. Ce sont ceux de la Hève (double) du cap Gris-Nez et Planier; il s'agit d'appliquer le même système d'éclairage aux 42 autres. La dépense est évaluée à 7 millions; on calcule, d'autre part, que l'installation de signaux sonores, produits par des trompettes à vapeur, pour les temps de brume, coûterait 1 million. Ce système est déjà appliqué par les Anglais et les Américains. Il s'agirait de l'intaller pour le moment dans vingt phares de nos côtes. La première application aurait lieu, pour les deux ordres de perfectionnements, sur les phares de Dunkerque, Calais, Gris-Nez et le double phare de la Couche.

Le projet de loi fait remarquer qu'au prix de cette dépense, relativement faible de 8 millions, on assurera le capital immense que représentent 225.000 navires environ qui fré quentent chaque année nos ports de commerce, et qui rencon treront alors, sur tout le parcours de notre littoral, la protection aussi complètement efficace, pendant dix mois de chaque année, que l'est celle des feux actuels pendant la moitié seulement du même laps de temps.

Les administrateurs de la compagnie Brush, accompagnés de M. W.-H. Preece, électricien du Telegraph Department, ont inspecté avant-hier la salle des journaux étrangers à la grande poste aux lettres de Londres. Cette salle qui est actuellement éclairée à la lumière électrique, est divisée en deux sections, et plusieurs centaines de trieurs y sont occupés toute la soirée. L'ancien éclairage était de quatre cents jets de gaz qui élevaient la température de la salle à 87 degrés Fahrenheit et quelquefois au-dessus. La température avec seize lumières électriques d'une puissance de 2.000 candles a été réduite avant-hier soir à 67 degrés, et la diffusion de la lumière était excellente. La force motrice des machines magnéto-électriques est une petite machine Brotherhood, développant de 15 à 16 chevaux de puissance, et les machines de courant évoluent à raison d'environ 790 révolutions par minute. Une autre partie de la poste aux lettres est éclairée avec des lampes Brockie, installées par la British Electric Light Company.

A l'occasion du mariage de la princesse Stéphanie de Belgique avec le prince Rodolphe d'Autriche, l'illumination de la ville de Vienne a été particulièrement brillante dans la soirée du 9 mai, jour de l'entrée de la jeune princesse dans la capitale de l'Autriche. La tour de la cathédrale de Saint-Etienne a été éclairée à la lumière électrique. On voyait deux étoiles, produites par les feux électriques au sommet de la flèche. Au Prater, la fête populaire a été également illuminée à l'aide de l'électricité.

La grande exposition de pêcheries, inaugurée il y a quelques jours par le prince et la princesse de Galles, à Norwich, est éclairée par neuf lampes Crompton de 6.000 candles chacune, qu'actionnent des machines Bürgin, et par trente lampes Swan, mues par une machine Gramme. A la fermeture de l'Exposition, on se propose d'employer les appareils Crompton d'une manière permanente à l'éclairage de la place du Marché et de plusieurs édifices de la ville de Norwich.

wwwww

A Long-Branch, état de New-York, on vient d'accorder à la compagnie électrique Hussy le privilège de placer un câble le long de Océan Avenue; cette voie sera éclairée cet été par des lampes électriques. On estime que la dépense sera inférieure à celle qu'entraîne l'éclairage au gaz.“

Nouvelles électriques.

L'Egypte, plus favorisée que beaucoup d'autres pays, va posséder deux compagnies de téléphone. Outre la compagnie téléphonique représentée par M. Edwin de Léon, qui a déjà établi ses bureaux au Caire et à Alexandrie, la maison Hubidos Dargon et Ci a obtenu du gouvernement égyptien l'autorisation d'installer des lignes avec des appareils perfectionnés également au Caire, à Alexandrie et dans d'autres villes. En Egypte, comme partout, le temps est une chose dont on doit être économe; aussi les bienfaits du téléphone contribueront-ils à changer dans ce pays la face des affaires au grand avantage de ceux qui s'en serviront.

La compagnie Hubidos Dargon annonce qu'elle reçoit les abonnements aux prix et conditions ci-après: 875 francs par an pour les consuls, banquiers et chefs d'établissements de premier ordre; 750 francs pour les courtiers, négociants, agents de change et maisons importantes; 650 francs pour les commerçants, industriels et les professions libérales. Les abonnements sont contractés pour un an et payables d'avance au moment de la mise en communication de l'abonné avec le bureau central. L'administration s'engage à installer et entretenir à ses frais les appareils nécessaires au service de l'abonnement dès que le nombre de soixante souscriptions aura été atteint. Le prix des appareils et accessoires à vendre sera établi de gré à gré suivant les distances qui devront séparer les postes à relier.

Nous avons annoncé, il y a déjà quelque temps, l'établissement à Bordeaux d'une agence de la Société générale des Téléphones. On compte actuellement dans cette ville quarante-huit locaux, appartenant à des négociants, des industriels, à divers journaux et agences, qui sont reliés entre eux par le nouveau mode de communication. Plusieurs industriels sont reliés avec leurs succursales, situées dans un autre quartier de la ville que la maison mère; des négociants en vin communiquent du centre de Bordeaux avec leur cave, située à Brienne ou aux Chartrons, tous les fils étant centralisés au bureau central, bains sud des Quinconces. Parmi les abonnés, nous voyons figurer l'Agence Havas, les journaux la Gironde, le Courrier de la Gironde, deux agents de change, des armateurs. On attend l'adhésion d'administrations publiques pour lesquelles le téléphone sera de la plus grande utilité.

MM. Siemens et Halske ont expérimenté avant-hier à Berlin, devant les conseillers municipaux de cette ville, leur nouveau chemin de fer électrique qui va de Lichtervelde à l'école militaire. Cette épreuve a été un grand succès. Le véhicule consiste en une voiture à tramway; les organes électriques sont totalement dissimulés dans les roues, et sont mis en communication avec la batterie centrale au moyen des rails. Ceux-ci sont semblables aux rails ordinaires. On a obtenu une vitesse de dix-huit milles à l'heure pendant un espace d'un mille et demi. Parmi les personnes présentes à l'expérience, on remarquait MM. le docteur Stephan, directeur général des Postes, le prince Handjery et un grand nombre de notabilités scientifiques. Des trains ont passé plusieurs fois d'un bout à l'autre de la ligne.

wwwwww

Voici un épisode assez inattendu de la campagne actuelle de Tunisie. Un téléphone se trouvait installé entre la station de Souk-el-Arba et celle de Medjez-el-Bab. Tout à coup le télégraphe a cessé de fonctionner entre les deux stations. On a cru d'abord que l'interruption était due à l'hostilité des indigènes, mais on a fini par apprendre qu'elle avait été causée par un fait assez singulier et certainement sans précédent. Le télégraphiste, envoyé avec une escorte de cavaliers, a trouvé un énorme serpent enroulé autour du fil et du poteau et qui détournait ainsi la conductibilité de la ligne. Pendant cette interruption d'un nouveau genre, les deux stations ont cependant pu communiquer au moyen d'un fil téléphonique.

Un petit chemin de fer électrique vient d'être installé sur la terrasse du jardin du Palais de Cristal à Sydenham. Ce chemin de fer miniature, construit par MM. Siemens, a environ 300 mètres de long; il fait le tour d'un des bassins d'ornements; une petite cabane en bois sert de gare pour les voyageurs. Le train se compose de trois wagons pouvant contenir dix-huit personnes; il marche avec une vitesse de dix milles à l'heure.

Le résultat de la Course suburbaine et de la Cité, à Epsom, a été télégraphié ces jours-ci à New-York avec une rapidité vraiment extraordinaire. Le journal le Graphic, de NewYork, a pu le publier avant tous les autres journaux, non seulement des Etats-Unis, mais encore de l'Europe. Là nouvelle a été remise au télégraphe, à Londres, à onze heures neuf minutes et demie, heure de New-York, et a été reçue au bureau du câble, dans cette dernière ville, à onze heures quatorze minutes. Six minutes après, la nouvelle était entre les mains des compositeurs, au bureau du Graphic, et, juste dix-sept minutes après l'expédition faite à Londres, ce journal se vendait dans les rues de New-York. Il faut ajouter que l'expédition, effectuée par la « Direct Cable Company, a eu lieu à une heure de la journée où les affaires commerciales sont le plus actives.

[blocks in formation]
[graphic][ocr errors]
« PreviousContinue »