De l'Allemagne, Volume 3

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Popular passages

Page 219 - ... bonheur. Mais si la destinée des femmes doit consister dans un acte continuel de dévouement à l'amour conjugal, la récompense de ce dévouement, c'est la scrupuleuse fidélité de celui qui en est l'objet. La religion ne fait aucune différence entre les devoirs des deux époux, mais le monde en établit une grande ; et de •cette différence naît la ruse dans les femmes, et le ressentiment dans les hommes.
Page 2 - L'homme a maudit le soleil, l'amour et la vie ; il a souffert, il s'est senti consumé par ces flambeaux de la nature ; mais voudrait-il pour cela les éteindre ? Tout ce qui tend à comprimer nos facultés est toujours une doctrine avilissante; il faut les diriger vers le but sublime de l'existence, le perfectionnement moral...
Page 137 - Néanmoins les savants allemands, qui sont en même temps philosophes, répandent un intérêt prodigieux sur la contemplation des phénomènes de ce monde : ils n'interrogent point la nature au hasard, d'après le cours accidentel des expériences; mais ils prédisent par la pensée ce que l'observation doit confirmer.
Page 280 - Luther ; c'est une pauvre manière de considérer l'histoire, que de l'attribuer à des hasards. Le protestantisme et le catholicisme existent dans le cœur humain; ce sont des puissances morales qui se développent dans les nations, parce qu'elles existent dans chaque homme.
Page 126 - Kant, en séparant le beau de l'utile, prouve clairement qu'il n'est point du tout dans la nature des beaux-arts de donner des leçons. Sans doute tout ce qui est beau doit faire naître des sentiments généreux , et ces sentiments excitent à la vertu ; mais dès qu'on a pour objet de mettre en évidence un précepte de morale, la libre impression que produisent les chefs-d'œuvre de l'art est nécessairement détruite; car le but, quel qu'il soit, quand il est connu, borne et gêne l'imagination.
Page 165 - C'était une république, plus un roi ; je dis de même que tous ces systèmes de métaphysique matérialiste et de moralité égoïste sont de l'athéisme, plus un Dieu. 11 est donc aisé de prévoir ce qui sera sacrifié dans l'édifice des pensées, quand l'on n'y donne qu'une place superflue à l'idée centrale du monde et de nous-mêmes. La conduite d'un homme n'est vraiment morale que quand il ne compte jamais pour rien les suites heureuses ou malheureuses de ses Actions, lorsque ces actions...
Page 249 - Le sentiment de l'infini est le véritable attribut de l'âme : tout ce qui est beau dans tous les genres excite en nous l'espoir et le désir d'un avenir éternel et d'une existence sublime : on ne peut entendre ni le vent dans la forêt, ni les accords délicieux des voix humaines ; on...
Page 246 - Pendant longtemps on s'est occupé , comme je le montrerai dans le chapitre suivant, de l'examen des dogmes du christianisme; mais depuis vingt ans , depuis que les écrits de Kant ont fortement influé sur les esprits, il s'est établi dans la manière de concevoir la religion , une liberté et une grandeur qui n'exigent ni ne rejettent aucune forme de culte en particulier, mais qui font des choses célestes le principe dominant de l'existence.
Page 376 - Que répondraient la mer et las étoiles aux vanités étroites de chaque homme pour chaque jour? Mais si notre âme est émue . si elle cherche un Dieu dans l'univers, si même elle veut encore de la gloire et de l'amour, il ya des nuages qui lui parlent, des torrents qui se laissent interroger , et le vent dans la bruyère semble daigner nous dire quelque chose de ce qu'on aime.
Page 45 - Quand Voltaire, comme auteur tragique, sentait et pensait dans le rôle d'un autre, il était admirable; mais quand il reste dans le sien propre, il est persifleur et cynique.

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