Mémoires d'un touriste, Volume 2

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M. Lévy Frères, 1854 - France
 

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Page 128 - Mais comment décrire ces choses-là ! Il faudrait dix pages, prendre le ton épique et emphatique que j'ai en horreur; et le résultat de tant de travail ne serait peut-être que de l'ennui pour le lecteur. J'ai remarqué que les belles descriptions de madame Radpliffe ne décrivent rien; c'est le chant d'un matelot qui fait rêver.
Page 364 - Le midi de la France est dans le cas de l'Espagne et de l'Italie. Son brio naturel, sa vivacité, l'empêchent de s'angliser, comme le nord de la France. Un homme du Midi fait ce qui lui fait plaisir au moment même, et non pas ce qui est prudent...
Page 147 - Claix; tout à fait à droite, tout près du sol, le rocher et les précipices de Comboire. Cet ensemble est bien voisin de la perfection; j'étais ravi au point de me demander comme à Naples : Que pourrais-je ajouter à ceci, si j'étais le Père éternel ? J'en étais là de mes raisonnements fous, quand le maudit gardien est venu m'adresser la parole.
Page 163 - Nous ne permettons jamais aux femmes d'entrer dans notre enceinte ; car nous savons que ni le sage, ni le prophète, ni le juge, ni l'hôte de Dieu, ni ses enfans, ni même le premier modèle sorti de ses mains, n'ont pu échapper aux caresses ou aux tromperies des femmes.
Page 352 - Carlos et les christinos se font la guerre, il ya eu dixsept grandes batailles, cent cinquante-trois mille hommes ont expiré sur le champ de bataille, neuf cent quarante pièces de canon ont été prises, etc., etc. De plus, ces gens si fiers autrefois demandent sans cesse à la France la charité d'une armée. Quoi qu'il en soit, j'estime fort, et, qui plus est, j'aime la vie privée de l'Espagnol. Ainsi que le Napolitain, il trouve que c'est une moindre peine de porter un habit troué aux coudes...
Page 147 - J'eusse donné bien cher pour que le gardien du Musée eût à en faire les honneurs à quelque autre étranger, mais la finesse de ce cruel homme avait pris ombrage de mon air simple. C'est dans ces instants célestes que la vue ou le souvenir d'un homme qui peut vous parler fait mal à l'âme.
Page 233 - Écluse et le long du Rhône qui se perd, pourrait passer pour sublime si l'on comparait ses aspects à ceux des grandes lignes plates, grises, nues des campagnes qui environnent Paris. Mais l'intérêt du paysage ne suffit pas; à la longue, il faut un intérêt moral ou historique. Alors il ya harmonie fort agréable.
Page 213 - Puisque je parle des médecins, je dois dire que ceux de Genève sont admirables. 1° Ils daignent interroger leurs malades ; 2° ils étudient leurs maladies ; 3° ils ne font pas d'esprit en leur parlant ; 4° ils ne mettent pas leur amour-propre à la promptitude des décisions. En cela, bien supérieurs à feu M. Dupuytren et à plusieurs docteurs vivants, gens d'esprit, qui font de l'esprit même avec leurs pauvres malades. Je ne crois pas qu'aucun pays en Europe ait des noms supérieurs à...
Page 112 - Vous savez que ce monument, qui n'était qu'un simple aqueduc, s'élève majestueusement au milieu de la plus profonde solitude. L'âme est jetée dans un long et profond étonnement. C'est à peine si le Colisée, à Rome, m'a plongé dans une rêverie aussi profonde. Ces arcades que nous admirons faisaient partie de l'aqueduc de sept lieues de long qui conduisait à Nîmes les eaux de la fontaine d'Eure ; il fallait leur faire traverser une vallée étroite et profonde; de là le monument. On n'y...
Page 152 - Le chef de bataillon ne répéta pas le commandement de feu ; le soldat releva son fusil. Voici, ce me semble, le moment décisif: Le chef de bataillon, ému par les paroles de l'empereur qui avait continué à parler et lui rappelait les batailles d'Egypte, ne s'opposa plus à ce qu'il s'approchât, et l'empereur, lui rappelant des circonstances personnelles à lui, chef de bataillon, l'embrassa. A ce moment, les soldats du bataillon de Grenoble, qui suivaient d'un œil avide tous les mouvements...

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