Les rêveries de la femme sauvage: scènes primitives

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Galilée, 2000 - 167 pages
Cela se passe au bord du Ravin de la Femme Sauvage. Le Ravin de la Femme Sauvage, lieu au nom magique, existe en realite. C'est le nom enigmatique, mais familier a tous les habitants d'Alger, d'un vallon ouvert au bas d'une des collines qui ceinturent la baie d'Alger, et qui, elle aussi, portait etrangement un nom bien francais : le Clos-Salembier. Au Clos-Salembier, quartier populeux presque exclusivement arabe, bidonville miserable, c'est la que nous vecumes, ma famille emmenee d'Oran vers Alger en 1946 par mon pere le jeune docteur Cixous, dans une proximite nouee avec ceux que l'on appelait: "les arabes". Depuis l'enclave du Clos-Salembier, au milieu d'une maree de violences et de douceurs, je cherchai, tetue, enragee, la porte d'entree en Algerie, et je ne la trouvai jamais. Le Ravin de la Femme Sauvage joue metonymiquement avec la petite fille qui, la-haut, se debattait au portail de la maison et de toute l'histoire des communautes enflammees. Ce texte reconstitue une configuration de souvenirs et de fantasmes conscients et inconscients, revenants d'une enfance algerienne et annonciateurs des injonctions destinales de l'auteur: apres des scenes si cruelles, comment ne pas etre ordonnee d'ecrire ? Exorcisme et celebration. Il y a dans ces scenes primitives des noms et des figures de personnages que l'on retrouve dans d'autres memoires d'enfance, Dedans, Or les lettres de mon pere, Osnabruck (Editions des Femmes) : Ici Eve, ma mere allemande la sage-femme qui pratique les accouchements dans le Ravin comme a la Casbah puis a La Clinique, lieu mythique, berceau d'innombrables naissances algeriennes. Ici Omi, ma grand-mere allemande echappee fin 1938 de l'Allemagne nazie.

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