La chanson du carillon

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P. Lafitte & cie, 1911 - 347 pages
 

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Page 24 - C'est votre fille, le petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie. » Le loup lui cria, en adoucissant un peu sa voix : « Tire la chevillette, la bobinette cherra.
Page 174 - Une intime et profonde musique de lumière avec quelque chose qui veut vivre et qui meurt toujours, avec des silences et des arrêts et des reprises, la lumière mystique et frileuse des confins du ciel sur un jardin d'amour et de mort. Douceur de sentir son sang lentement s'arrêter sous les prismes mourants d'un azur soyeux, lamé de frissons d'argent froid, avec des iris frileux et comme assoupis d'agonies... Et...
Page 174 - L'eau ! Elle est en bas, en haut, dans l'air, dans la rue. Elle est la rue même, la rue liquide et qui pleure sous les gargouilles et qui sanglote au détour des ponts et qui va comme la mort avec ses moires sombres de catafalque, sous les larmes chaudes des réverbères, pareils à des cierges de nuit...
Page 329 - Emmanuel faisant avec la main se dresser en fronton, sur l'histoire de la planète, un Bruges nouveau, un Bruges en communication avec la vaste vie marchande et en qui peut-être allait se réveiller la fortune d'une reine des mers...
Page 282 - C'est comme s'il pleuvait des petites plumes de nid. » Mais c'est peut-être un adorateur exalté de Memling qui symbolise le mieux l'esprit de cette ville : c'est « une âme en qui revient le passé et qui, dans l'ennui des jours présents, traîne le songe de la vie qu'il aurait menée autrefois ». Tout le monde connaît Bruges-la-Morte de Rodenbach. A lire la Chanson du Carillon, on se demande lequel des deux écrivains est le plus poète. Assurément Lemonnier n'aurait pu mieux couronner son...
Page 173 - Un sourire dans les larmes, c'est peut-être cela Bruges, le sourire de cette tendre, vivante, spirituelle lumière, avivée ou décolorée selon les heures, aux heures où la grande buée grise s'entr'ouvre... Une intime et profonde musique de lumière avec quelque chose qui veut vivre et qui meurt toujours, avec des silences et des arrêts et des reprises, la lumière mystique et frileuse des confins du ciel sur un jardin d'amour et de mort. Douceur de sentir son sang lentement s'arrêter...
Page 175 - Silence ! le soir tombe et la lumière, si fine et fluide, elle-même limpide comme de l'eau, baisse, s'en va d'une petite mort d'or, d'azalées et de roses... Une seconde encore, au miroir des eaux, cela vit, tremble, frissonne déjà d'un peu du froid qui monte.
Page 193 - Oui, c'était bien cela le don sublime : transfigurer le réel, sans le déformer, en l'éclairant des couleurs surnaturelles d'un paradis d'espoir, de confiance et de tendre humanité...
Page 153 - Même il semble que le massacre des onze mille vierges, cette boucherie de chairs roses et neigeuses, soit ici comme une apothéose de fleurs.
Page 305 - Une nuit où la fée des eaux se lève de l'ombre pâle, un doigt sur les lèvres, comme la gardienne du mystère et du silence...

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