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Page 279 - fitôt oublié notre entretien d'hier? Cependant , repris-je, vous mourez contente je l'ai vu je le vois Arrêtez, dit-elle ; il eft vrai, je meurs contente; mais c'eft de mourir comme j'ai vécu, digne d'être votre époufe. Ne m'en demandez pas davantage, je ne vous dirai rien de plus; mais voici, continua-t-elle en tirant un papier de
Page 277 - pour quelqu'un qui fe- croit hors d'état de raifonner ! Oui, me. dit-elle tout bas, je parle' trop pour une malade, mais non pas pour une mourante ; bientôt je ne dirai plus rien. A l'égard des raifonnemens , je n'en fais plus , mais j'en ai : fait. Je favois en fanté qu'il faloit mourir. J'ai fouvent réfléchi fur ma
Page 194 - de moi, jamais de ne vous pas rendre a vous-même l'honneur que vous vous devez. Non , non , les feux dont j'ai brûlé m'ont purifié ; je n'ai plus rien d'un homme ordinaire. Après ce que je fus, fi je pouvois être vil un moment, j'irois me cacher au bout du monde, &. ne me croirois jamais
Page 302 - pourtant , à fon ordinaire , mais avec plus de vivacité qu'auparavant. Ce qu'il y avoit détonnant , c'eft que fon teint n'étoit point allumé; fes yeux ne brilloient que d'un feu modéré par la langueur de la maladie ; à la pâleur près, on l'auroit crue en fanté. Pour alors, l'émotion de Claire devint tout-à-fait vifible. Elle
Page 7 - (2). L'amour de Dieu ne la détache point des créatures ; il ne lui donne ni dureté ni aigreur. Tous ces attachemens produits par la même caufe, en s'animant l'un par l'autre en deviennent plus charmans & plus doux , & pour moi je crois qu'elle feroit moins dévote, fi elle aimoit moins tendrement fon
Page 141 - envers fon pays, & j'avois réfolu de me marier, moins par inclination que par devoir : j'ai changé de fentiment. L'obligation de fe marier n'eft pas commune à tous : elle dépend pour chaque homme de l'état où le fort l'a placé ; c'eft pour le peuple , pour l'artifan , pour le villageois, pour les
Page 280 - vie fera la fienne? Il fera feul ; il ne vivra plus. Ce moment fut un de ceux où l'horreur de la mort fe faifoit: fentir, & où la nature reprenoit fon' empire. Elle foupira , joignit les mains, leva les yeux , & je vis qu'en effet elle employoit cette difficile prière qu'elle avoit- dit. être celle du
Page 11 - trifte partage entre ceux à qui tout doit être commun. Mais des idées plus funeftes s'élèvent malgré qu'elle en ait à la fuite de celle-là. Elle a beau vouloir rejetter ces terreurs involontaires, elles reviennent la troubler à chaque inftant. Quelle horreur pour une tendre époufe d'imaginer l'Etre fuprême vengeur de fa Divinité méconnue , de
Page 139 - par celle de Laure. En vous voyant aller plus loin qu'il ne faloit, je fis d'abord parler la raifon ; mais ayant trop acquis par mes propres fautes le droit de me défier d'elle, je fondai le cœur de Laure, & y trouvant toute la -générofité qui eft infcparable du véritable amour, je m'en prévalus
Page 198 - tombeau. Je n'ai pu vivre à vous ; je mourrai libre. Si l'engagement en étoit à prendre, je le prendrois aujourd'hui : car fi c'eft un devoir de fe marier , un devoir plus indifpenfable encore eft de ne faire le malheur de perfonne , & tout ce qui me refte à fentir en d'autres nœuds , c'eft

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