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les différentes couches de Biarritz, et que nous avons fait figurer dans la Paléontologie française. Sa forme allongée, comprimée, les côtes aplaties, lisses, lamelleuses qui garnissent une des faces du radiole, sa collerette étroite et étranglée, son bouton relativement très peu développé en forment un type particulier que nous avons été heureux de dédier à Melle Félicité Vidal, qui a recueilli avec son frère, l'abbé Vidal, aux environs d'Anglet, près Biarritz, une très riche collection de fossiles nummulitiques.

LOCALITÉ.

supérieur.

Biarritz (Basses-Pyrénées). Très rare. Éocène

Collection de l'abbé Vidal.

EXPLICATION DES FIGURES.

Pl. XXI, fig. 7, radiole du Cidaris

Felicia, vu sur une face: fig. 8, facette articulaire; fig. 9, le même radiole, vu sur l'autre face; fig. 10, portion de la tige, grossie.

101. CIDARIS TRIBULOIDES Lamarck, 1816.

Pl. XXI, fig. 11-14.

M. Maurice Gourdon nous a communiqué de petits radioles provenant du pliocène des Pyrénées-Orientales; ils sont allongés, cylindriques, acuminés au sommet; la tige est garnie de granules serrés, aplatis, disposés en séries longitudinales assez régulières, au nombre de seize ou dix-sept vers la base de la tige, mais ce nombre diminue au fur et à mesure que le radiole devient plus étroit. Lorsque les granules sont un peu usés, ils présentent de petites stries rayonnantes qui s'unissent les unes aux autres et remplissent l'espace intermédiaire entre les séries. Cet aspect est dû sans aucun doute à l'usure et à la fossilisation, car sur certains points d'un même radiole, les granules ne présentent aucune trace de stries, tandis que sur d'autres points, les stries très apparentes forment un réseau compliqué. La tige, dans les exemplaires les mieux conservés, est annelée par des bandes brunes. Collerette assez épaisse, lisse, vaguement limitée; anneau lisse, tranchant : facette articulaire non crénelée, profondément creusée. Longueur du radiole, 12mm; épaisseur, 2mm.

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Ces radioles nous paraissent se rapprocher beaucoup par leur forme, par leurs granules épais et serrés, par leur tige annelée de brun, des petits radioles qui se montrent autour du péristome du Cidaris tribuloides; ils en diffèrent un peu par leur collerette moins nettement limitée, par leur anneau paraissant lisse au lieu d'être finement crénelé, mais il est possible que ces différences soient dues à la fossilisation. Le Cidaris.

tribuloides est une espèce assez abondante dans les mers actuelles. M. Agassiz indique sa présence à Tortugas, à Haïti, dans la Floride, à Cuba, dans le golfe du Mexique, au cap Palmas, au cap Vert, etc.; il était intéressant de signaler sa présence, en France, à l'époque pliocène.

LOCALITÉ. Millas Neffriach, près de Prades (Pyrénées-Orientales). Radioles assez communs. Pliocène marneux ou post-pliocène. Coll. Maurice Gourdon.

EXPLICATION Des figures. Pl. XXI, fig. 11 et 12, petits radioles du Cidaris tribuloides; fig. 13, radiole grossi; fig. 14, portion du même radiole, plus fortement grossie.

102. HEMIASTER PRUNELLA Desor, 1826.

Pl. XXII, fig. 1 et 2.

Cette petite espèce a déjà été mentionnée dans nos Echinides du sud-ouest. L'exemplaire que nous a communiqué M. Boreau, parfaitement caractérisé du reste par sa petite taille, par sa forme globulaire et par la disposition de ses aires ambulacraires, présente une singulière anomalie qui n'a été signalée jusqu'ici chez aucune autre espèce de Spatangidée: la partie supérieure des aires ambulacraires paires latérales et de l'aire interambulacraire postérieure est marquée de doubles sillons subcirculaires et flexueux très apparents, qui semblent suivre le contour de certaines plaques. Cette anomalie correspond à l'atrophie et à la disparition du fasciole péripétale. Ce fasciole, très distinct chez notre exemplaire, sur la partie droite de la face antérieure, après avoir traversé l'extrémité de l'aire ambulacraire impaire, se perd au milieu des tubercules, et n'est plus visible nulle part. Il est probable que le fasciole n'est pas étranger à la formation des sillons contournés qui occupent la partie supérieure des aires interambulacraires et semblent composés de granules plus fins que les autres. Cet exemplaire, malgré l'atrophie du fasciole, parait avoir suivi un développement très régulier, et tous ses autres caractères sont parfaitement visibles.

LOCALITÉ. Baigne (Charente). Très rare.

Coll. Boreau.

EXPLICATION DES FIGURES. Pl. XXII, fig. 1, Hemiaster prunella, vu sur la face supérieure; fig. 2, face supérieure, grossie.

Genre Strictechinus Cotteau, 1892.

Test de taille petite ou moyenne, subglobuleux, plus ou moins renflé en dessus, plan en dessous. Zones porifères un peu onduleuses,

à fleur de test, composées de pores simples, arrondis, séparés par un rentlement granuliforme. Quatre ou cinq paires de pores correspondent à une plaque ambulacraire. Tubercules ambulacraires et interambulacraires de même nature, non crénelés ni perforés." Pas de tubercules secondaires bien apparents, mais des granules abondants, inégaux, quelquefois mamelonnés, groupés en cercle plus ou moins régulier autour des scrobicules. Péristome assez grand, subcirculaire, marqué de légères entailles.

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RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Il ne nous a pas été possible de rapporter ce type à l'un des genres que nous connaissons. Ses tubercules non crénelés et imperforés le placent dans le voisinage des Psammechinus, cependant il s'en distingue très nettement par la disposition de ses pores, non rangés par triples paires, mais formant une ligne presque droite, un peu onduleuse. Ce genre, bien qu'il s'en rapproche par sa petite taille et ses zones porifères presque droites, ne saurait non plus être réuni aux Arbocina Pomel: il s'en éloigne certainement par ses zones porifères non placées dans un sillon, par la disposition toute différente de ses granules interambulacraires et par l'absence des petites incisions caractéristiques du genre Arbacina.

Le genre Strictechinus parait propre au terrain crétacé; nous n'en connaissons jusqu'ici qu'une seule espèce.

103. STRICTECHINUS POUECHI Cotteau, 1892.

Pl. XXII, fig. 3-7.

Espèce de taille petite, subcirculaire, globuleuse. Face supérieure renflée, déprimée et subtronquée vers le sommet, plane en dessus, non concave autour du péristome. Zones porifères presque droites, légèrement onduleuses, surtout vers l'ambitus, composées de pores petits, arrondis, rapprochés les uns des autres. Quatre paires de pores correspondent à une plaque ambulacraire. Les pores ne se multiplient pas autour du péristome. Aires ambulacraires étroites et un peu arrondies près du sommet, garnies de deux rangées de tubercules saillants, non crénelés, ni perforés, scrobiculés, espacés, placés près des zones porifères, au nombre de douze à treize par série. Granules intermédiaires abondants, inégaux, groupés en cercle incomplet autour des scrobicules. Les paires de pores sont séparés par une suture bien marquée, mais qui n'est plus apparente sur la plaque ambulacraire. Aires interambulacraires pourvues de deux rangées de tubercules de même nature que les tubercules ambulacraires, cependant un peu plus gros et plus espacés à la face

supérieure surtout. Point de tubercules secondaires proprement dits, seulement des granules intermédiaires abondants, identiques aux granules ambulacraires, comme eux inégaux et groupés en cercle incomplet autour de chaque scrobicule. Quelques-uns de ces granules, plus gros que les autres, visiblement mamelonnés et scrobiculés, se montrent çà et là sur le bord des zones porifères et au milieu de la zone miliaire, tenant lieu de tubercules secondaires; parfois de petites verrues délicates forment un cercle autour des plus gros et se prolongent horizontalement entre les plaques. Le milieu. de l'aire interambulacraire est presque lisse et dépourvu de granules aux approches du sommet. Péristome assez grand, subcirculaire, à fleur de test, marqué de petites entailles.

Nous connaissons cette espèce à différents âges et ses caractères restent les mêmes. Un exemplaire, beaucoup plus gros que le type que nous venons de décrire, nous a été communiqué par M. l'abbé Pouech, mais il est trop frustre pour que nous puissions le réunir à notre espèce d'une manière certaine.

Hauteur, 9mm; diamètre, 15mm. Individu de taille plus forte : hauteur, 10mm; diamètre, 17mm.

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RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Cette espèce est bien caractérisée par sa forme subglobuleuse et arrondie; par sa face inférieure plane; par ses zones porifères presque droites, un peu onduleuses; par ses tubercules médiocrement développés, non crénelés ni perforés, accompagnés de granules abondants, inégaux, groupés en cercle autour des scrobicules, quelquefois mamelonnés et tenant lieu alors de tubercules secondaires; par son péristome assez ouvert, à fleur de test, circulaire, marqué de légères entailles. Cette espèce n'est pas, au premier aspect, sans avoir quelque ressemblance avec les individus jeunes du Gagaria Leymeriei (Micropsis Leymeriei), rangé parmi les Echinides crétacés de la Haute-Garonne (1). En dehors du gisement qui pourrait être douteux, les deux espèces paraissent différentes, et le Strictechinus Pouechi se reconnaîtra toujours facilement à ses pores ambulacraires autrement disposés ; à ses tubercules imperforés et non crénelés, au lieu d'être imperforés et crénelés; à l'absence de tubercules secondaires; à son péristome relativement plus grand.

LOCALITÉS. Entre Salies et Marsoulas, Souteillane, près Montbirand (Haute-Garonne); Montardit à Camarade (Ariège). Assez rare. Terrain crétacé supérieur, zone à Echinanthus gracilis (M. Roussel).

(1) Cotteau, Paléont. française, terrain crétacé, t. II, p. 704, pl. 1173.

Coll. Maurice Gourdon, Roussel, abbé Pouech, Cotteau.

Au moment où nous terminons cette description, nous apprenons la mort de l'abbé Pouech; nous nous faisons un devoir de rendre une fois encore hommage à la mémoire de ce savant distingué, qui a recueilli tant d'espèces intéressantes dans l'Aude et l'Ariège, et depuis plus de trente ans, les a toujours mises à notre disposition avec une extrême bienveillance.

EXPLICATION DES FIGURES.- Pl. XXII, fig. 3, Strictechinus Pouechi, de ma collection, vu de côté; fig. 4, face supérieure ; fig. 5, face inférieure; fig. 6, plaques ambulacraires grossies; fig. 7, plaque ambulacraire, plus fortement grossie; fig. 8, plaque interambulacraire, grossie.

104. ECHINOLAMPAS OVALIS (Bory de St-Vincent) Des Moulins, 1836. Pl. XXII, fig. 9 et 10.

Nous ne reviendrons pas sur la synonymie et les caractères de cette espèce que nous avons décrite et figurée dans tous ses détails et avec ses diverses variétés, dans la Paléontologie française. Parmi les exemplaires qu'on rencontre à Vertheuil, dans le calcaire de Saint-Estèphe, M. Boreau a recueilli un individu présentant un cas de monstruosité rare et très remarquable. L'aire ambulacraire antérieure est double, et chacune des deux aires descend vers le bord avec une régularité parfaite. Malheureusement, la partie supérieure fait défaut et ne permet pas de reconnaître, ce qui était surtout très intéressant, comment se terminait cette aire ambulacraire dédoublée, si la plaque ocellaire était double ou simple, et si, dans ce dernier cas, elle était munie de deux pores ou d'un seul. L'aire ambulacraire de droite est un peu moins large que l'autre, les deux zones porifères sont de dimension égale, ce qui n'existe pas ordinairement. Mais dans l'aire ambulacraire de gauche, les deux zones sont, comme toujours, inégales, la zone externe ayant sept ou huit paires de pores de plus que l'autre; les six aires ambulacraires se poursuivent dans toute leur étendue; les pores sont visibles au milieu des tubercules, et le péristome, un peu plus allongé qu'il ne l'est ordinairement, présente six phyllodes et six protubérances buccales distinctes et très régulièrement disposées; seulement la sixième protubérance, placée en avant, est un peu plus étroite que les autres. Malgré cette monstruosité qui a persisté pendant toute la vie de l'animal, cet Echinolampas, dont la taille est moyenne, est régulièrement ovale et a suivi son développement normal. Le périprocte est de petite dimension et un peu éloigné du bord.

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