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tinguer peut-être sont-ce deux poissons qu'il vient de prendre.

Son compagnon a une draperie rouge; il soutient de la main droite une patère d'or, et porte dans la gauche un sceptre du même métal. Cette peinture a quelque rapport avec un sacrifice, et peut être un sacrifice à Vénus, comme l'indique le sceptre. Peut-être aussi cette petite figure, avec ses attributs splendides, représente-t-elle l'ambition, opposée aux goûts champêtres que rappelle l'autre tableau.

PLANCHE 147.

Ces six petits sujets sont peints sur un fond jaune; ils se trouvaient tous compris dans la décoration d'un même appartement. On peut dire, sans crainte de se tromper, qu'ils représentent le triomphe de l'Amour sur les autres divinités ; c'est la mise en action de cette épigramme de l'Anthologie (1) :

Συλήσαντες Ολυμτον ἴδ ̓ ὡς ὅπλοισιν Ερωτες
Κοσμοῦντ ̓ ἀθανάτων σκύλα φρυασσόμενοι.
Φοίβου τόξα φέρουσι, Δίος δὲ κεραυνὸν, Ἄρηος
Ολπον, καὶ κυνέην, Ηρακλέους ρόπαλον,
Εἰναλίου τε θεοῦ τριβολὲς δόρυ,θύρσα τε Βάκχου,
Πτηνὰ πέδιλ ̓ Ἑρμοῦ, λάμπαδα δ' Αρτέμιδος.
Οὐκ ἄχθος θνητοῖς εἴκειν βελέεσσιν Ἐρώτων
Δαίμονες οἷς ὅπλων κόσμον ἔδωκαν ἔχειν.

(1) Anthol., IV, 12, 64; vid. et ibid., 63.

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« Voyez comme les Amours désarment l'Olympe et se parent des dépouilles des immortels. Ils enlèvent à Phœbus son arc, à Jupiter sa foudre, à Mars son armure et son casque, à Hercule sa massue; au Dieu des mers ils prennent son trident, à Bacchus son thyrse, à Mercure ses talonnières ailées, et à Diane son flambeau. Ah! les mortels ne doivent pas s'indigner de céder aux flèches des Amours, puisque les dieux abandonnent leurs armes aux Amours et leur permettent de s'en faire une parure. »

Le pinceau, en traduisant, a pris quelques licences; les larcins des Amours se composent de la corne d'abondance dérobée à la Fortune, de la massue d'Hercule, des fruits volés à Pomone, à Bacchus ou à Priape, du pétasus ailé de Mercure, d'une corbeille de fromages et d'une perche, objets consacrés à Sylvain et à Palès, et enfin du casque et de l'épée du Dieu de la guerre.

Il nous reste à indiquer les couleurs des draperies que porte chaque Génie : nous le ferons, en commençant par le haut et la gauche: 1° vert et rouge; 2° pourpre tous deux; 3° rouge tous deux; 4° vert et rouge; 5° rouge et vert; 6o rouge tous deux : le panache du casque est couleur de sang.

Mais une variété, que nous ne pouvons qu'indiquer en général, et la variété la plus essentielle, c'est celle de toutes ces physionomies malignes, audacieuses, friponnes, sournoises, empreintes enfin de tous ces jolis petits défauts qui accompagnent la plus ardente des passions de l'homme.

PLANCHE 118.

Cette peinture est sur un fond rouge bordé de bandes blanches. L'enfant ailé qu'elle représente est sans doute l'Amour, le plus ancien, le plus beau et le plus puissant des dieux (1): ayant pour unique vêtement une chlamyde violette, c'est-à-dire, tout nu, comme les poëtes l'ont toujours représenté (2), il appuie sur son épaule droite une longue baguette, sans doute le sceptre d'érable que lui donne Ovide (3); de la main gauche il soutient, au moyen d'une courroie, sa lyre, qu'il a posée à terre : cet instrument est la lyre sicilienne, appelée góry. Les attributs ordinaires de Cupidon sont l'arc et le carquois; cependant la lyre lui fut donnée par Pausanias (4), et plusieurs monuments (5) le représentent avec divers instruments de musique : peut-être ce que nous appelions tout à l'heure un sceptre n'est-il qu'un bâton fendu, une espèce de crotale pour battre la mesure. Platon appelle l'Amour (6) le maître de poésie et de musique. Peut-être aussi vient-il de dérober les attributs d'Apollon, sa lyre et son bâton augural (7).

(1) Hésiod., Théog., 120 et seqq. (2) Mosch., Idyll., I, 16; Ovid., Amar., I, 10, 15.

(3) De Pont., III, 3, 14. (4) Pausan., II, 27.

(5) Mus. Fior. Gemm., tom. II, tab. 1, 1; tab. 16, 2; Thes. Brand., tom. I, p. 180.

(6) Conviv., p. 325.

(7) Scholiast. Hom., Iliad.,2,256.

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