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d'une autre Eglife; il étoit leur Apôtre; il connoiffoit leurs befoins & ,, leurs difpofitions. C'eft dans le même efprit que faint Gregoire le grand nous » apprend, que nous devons mediter avec foin la parole de Dieu, & nous bien garder de negliger ces divins écrits de nôtre Re» dempteur, qui nous ont été addressez: Que faint Chryfoftome & les autres, Peres ,, ont tenu le même langage, avec plus ou moins de force, felon les differents befoins des fideles, & les differentes occafions qu'ils ont eûes de parler & d'é❞ crire fur cette matiére: Que faint Jerô,, me a fouvent confeillé l'étude ou la le&ure de l'Ecriture fainte aux Paules, ,, aux Euftochies, aux Marcelles, aux Læ,, ta: Que faint Auguftin nous dit dans ,, le livre de la Veritable Religion: Onblions les folies & les amusemens du théa» tre & des poetes; nourrissons nôtre ame de la meditation & de l'étude des Ecritures divines. Inftrufons nous dans cette école fi noble & digne des enfans de Dien.

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,, Enfin, c'eft dans cet efprit, qui , fut toujours celui de l'Eglife, & c'eft avec ces précautions, que pleins de confiance en vôtre docilité,. nous demandons, en vous laiffant ce facré », dépôt, que vous fuiviez les confeils de

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» vos pasteurs dans la lecture des livres » faints.

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Je n'ai pas prétendu en dire davantage : & fi on avoit eu la bonne foi de rapporter les conditions & les précautions que j'ai exigées des fideles, pour lire la parole de Dieu, on trouveroit que je n'ai pas jetté le faint aux chiens, ni les pierres pretieufes aux pourceaux.

par

Il eft certain que ceux qui lifent l'Ecriture fainte, le doivent faire fous la dépendence des fuperieurs legitimes. Mais qu'entendent-ils là? Veulent-ils que pour la lire avec fruit, il foit neceffaire que chacun en demande la permiffion à fon Curé, à fon Directeur, à fon Evêque? Ilne fem- Juftific. ble pas, dit feu M. l'Evêque de Meaux que l'Eglife foit en état de l'exiger prefentement: & néanmoins il n'y a perfonne qui n'approuve que les fideles fuivent, dans la lecture des livres Saints, les confeils de leurs Pafteurs fages & éclairés.

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des Refl.

S. 1.

Voions cependant fi j'ai avancé des propofutions outrées & contraires aux fages précautions qui regardent la lecture des livres Saints. C'eft de quoi ils m'accufent, & ils en prennent le prétexte de la propofition 79. où je parle ainfi Il eft utile & neceffaire en Propolit tout temps, en tous lieux, & à toute forte de 79. perfonnes, d'en étudier (de l'Ecriture) 145. d'en connoître l'efprit, la piété les mysteres. L5

J'op

I Cor.

&

J'oppofe ces paroles à l'etude critique & favante de la lettre de l'Ecriture: &, comme on voit, je n'y parle en aucune maniére de la lecture des livres Saints, mais feulement du foin que doivent avoir les fideles d'en étudier & connoître l'efprit, la piété, & les myfteres: ce qui fe peut faire par la lecture des livres qui les expliquent, dont le nombre eft infini. Je n'ai dit non plus, ni indiftinctement, ni a toutes perfonnes, mais à toutes fortes de perfonnes. C'eft pourquoi, quand j'aurois parlé là de la lecture de l'Ecriture, on m'y feroit dire ce que je n'ai point dit. Il n'y a point d'état, de condition, de fexe, ni d'âge auquel les Peres aint cru qu'on doive interdire, foit la lecture de l'Ecriture, foit la connoiffance de fon Efprit, de fa piété & de fes myfteres, comme je l'ai fait remarquer à l'occafion de l'Eunuque de la Reyne d'Ethiopie, Propofit. par ces paroles: La lecture de l'Ecriture fain 80. te entre les mains même d'un homme d'affaires & de finances, marque qu'elle est pour tout le monde. Oui, l'Ecriture eft pour toutes fortes de conditions, & parmi les fimples, les ignorans, les payfans & les payfannes, il s'en trouve qui ont l'efprit plus ouvert à la Parole de Dieu & à fes myfteres, qui en ont plus le goût & qui font plus capables de profiter de la lecture des livres Saints, que de certains efprits fubli

A&. 8.

28.

mes,

mes, capables des fciences les plus abftrai-
tes & chargés de beaucoup de litterature:
on en a des experiences en abondance. Je
n'ignore pas auffi, qu'il n'y a gueres d'état
où il ne fe trouve beaucoup de perfonnes à
qui la lecture de tous les livres de l'Ecritu-
re fans diftinction pouroit nuire,
& qui
font incapables de s'inftruire d'une partie
des myfteres des livres facrés. C'eft pour--
quoi, encore un coup, j'ai dit toutes fortes
de perfonnes, & non pas indiftinctement &
fans exception toutes perfonnes, ni la lecture
de toute l'Ecriture, ni qu'en certaines circon-
ftances les Superieurs n'aient pas le droit d'en
interdire la lecture ,
ni qu'ils ne le puiffent:
faire dans aucun cas fans illufion & Sans
danger.

3

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Il faut être livré à l'efprit de calomnie pour m'impofer de telles propofitions, dont il n'y a pas même l'ombre dans mes Ré-flexions, où il s'en trouve de toutes con-traires. Dans le même chapitre 8. des Actes, deux verfets après celui d'où l'on a pris la 80. propofition, en la tronquant, on en a auffi tiré la 81. conçue en ces ter-mes: L'obfcurité fainte de la parole de Dieu Propolit n'est pas aux laïques une raison pour se dispen- A&.18. fer de la lire. Mais on n'a eu garde d'ajou- 31. ter la précaution qui fuit immédiatement, que C'est une étrange présomption, de prétendre la pouvoir entendre par fon propre efprit &

L..6..

fans

81.

Ibidem

V. 34.

fans le fecours des Docteurs de l'Eglife. Dieu a voulu condamner cette présomption des le commencement de l'Eglife dans une occafion miraculeuse, pour confondre l'orgueil de l'efprit humain. Dieu veut inftruire les hommes par les hommes. Il envoie un interprete & un Evangelifte par un miracle caché aux jeux

l'homme.

de

Encore deux verfets plus-bâs: Le moien de profiter de la lecture de la parole de Dieu, c'est dis-je, d'en demander ou d'en chercher humblement l'intelligence, de n'avoir point de bonte d'avouer fon ignorance, de s'adreffer à ceux que Dieu nous a donnés pour nous inftruire. On a trouvé beaucoup de précautions femblables répandues dans ce livre ; mais ceux qui y cherchoient de quoi me condamner, ont eu foin de cacher & de fupprimer ce qui pouvoit fervir à me juftifier.

Ils y ont trouvé le mot d'illufion; cela leur a fuffit pour faire croire aux Evêques, qu'on avoit deffein d'irriter contre moi, que j'ai voulu leur ravir le droit d'interdixe la lecture de l'Ecriture dans de certaines circonftances; & que j'ai voulu perfuader aux peuples que les premiers Pasteurs même, ne le peuvent faire en aucun cas SANS ILLUVoici la pro

SION ET SANS DANGER.

pofition où j'ai emploié le mot d'illufion. C'eft fur ces paroles du Sauveur à la Sama25.26. ritaine: C'est moi même, moi qui vous par

Jean 4.

les

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