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aça, et la garde tira sur lui pour l'écarter(1). 1423, tôt la clameur publique annonça au palais Caraccioli étoit arrêté; et Jeanne, déjà gée dans le château de Capuano, envoya iligence, auprès de Sforza, pour l'appeler secours. Sforza, dont les troupes étoient onnées dans la Campanie, se mit en marche mai pour délivrer sa souveraine.

Orza qui, par une suite de revers, avoit éduit, ainsi que son armée, à une grande reté, étoit suivi seulement d'un millier valiers mal vêtus et mal montés. Sous le au de Capuano, il rencontra, dans un Hit les Formelles, la troupe aragonoise, nte de tout l'éclat de la richesse. «Mes Fans,» dit-il à ses soldats, en se retourvers eux, « voilà les habits et les chevaux e je vous ai réservés. » A l'instant, la le commença; elle fut soutenue, pendant ures, avec une grande intrépidité de t d'autre. Enfin, Sforza ayant abattu un qui lui fermoit le passage, réussit à er ses adversaires, avec une partie de fanterie. Leur déroute alors fut compresque tous les capitaines aragonois

Podrisii Cribellii de vita Sfortiæ. p. 716. Joh. SimoGest. Franc. Sfortia. L. I, p. 178. Giornali Napo- 1087. Frammento d'Istoria Sicula in lingua siciXXIV, p. 1093. — Giannone Istoria civile del Regno , c. 4, P. 440.

1423. furent faits prisonniers; le quartier qu'ils avoient habité fut livré au pillage, et les soldats de Sforza furent enrichis par les dépouilles de la cour. Alfonse s'enferma dans le château neuf, se préparant à y soutenir un siége. Mais, pour accomplir la révolution qu'il avoit voulu opérer à Naples, il avoit donné ordre qu'on lui préparât une flotte en Catalogne. Cette flotte, forte de vingt-deux galères, avec huit gros vaisseaux et des troupes de débarquement, arriva devant Naples, le 11 juin 1423, quinze jours après la bataille des Formelles. Sforza essaya vainement d'em-' pêcher le débarquement des soldats qu'elle portoit; il fut peu à peu repoussé hors de Naples, et obligé de conduire la reine à Averse, dont le château s'étoit rendu à lui (1).

La reine, séparée de Caraccioli, s'abandonnoit au désespoir; elle auroit sacrifié ses meilleures provinces, sa couronne elle-même, pour racheter la liberté de son amant. Malgré la longue inimitié entre Sforza et le sénéchal, le premier consentit, pour racheter Caraccioli, à donner en échange, à Alfonse, les vingt prisonniers les plus distingués parmi ceux qu'il

(1) Leodrisii Cribelli vita Sfortiæ. p. 719. — Joh. Simoneta. L. I, p. 180. - Annales Bonincontrii Miniatens. p. 129. Giornali Napoletani. p. 1088.-Frammento Siciliano. T. XXIV, p. 1094.-J. Mariana Historia de las Españas. L. XX, c. 13, p. 793.

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t faits à la bataille des Formelles. Le sé- 1423. al et le connétable, réunis alors auprès a reine, la déterminèrent à s'appuyer du i d'Anjou pour sa défense. Louis III, qui it toujours à Rome dans la pauvreté, fut é à se rendre dans Averse, auprès de ne. Celle-ci écrivit à toutes les cours de -ope, pour leur déclarer qu'Alfonse s'étant u indigne, par son ingratitude, de la faqu'elle lui avoit accordée, elle révoquoit adoption, et elle substituoit en sa place s III, duc d'Anjou, qu'elle déclaroit duc alabre et héritier présomptif du royaume; permit même au dernier de conserver le de roi qu'il portoit, pour qu'il ne fût point eur en dignité à son rival. Louis, qui étoit caractère doux, et probablement foible, a jamais ses prétentions au-delà de ce a reine vouloit bien lui accorder; il ne pas long-temps à sa cour; mais il passa les Calabres, où il se fit chérir des sujets is à son gouvernement (1).

onse, cependant, ressentit beaucoup d'inide lorsqu'il vit les anciens partis de Duraz Anjou se réunir contre lui, et le pape der de toutes ses forces les mesures que la

iornali Napoletani. p. 1089. -Giannone Istoria civile. ', c. 4, p. 442. Raynald. Annal. Eccles. ad ann. 7. XVIII, p. 57.

1423. reine prenoit pour l'exclure. Il sollicita Braccio de Montone de marcher à son secours; mais Braccio, qui, dans le même temps, étoit aussi sommé par les Florentins de prendre, selon son engagement, leur défense contre le duc de Milan, ne pouvoit consentir à lever le siége d'Aquila. Cette ville l'avoit irrité par sa résistance; il croyoit son honneur attaché à en triompher; et il avoit pratiqué dans cette guerre des cruautés, dont jusqu'alors on l'avoit toujours vu s'abstenir (1). D'autre part, les habitans d'Aquila opposoient à ses attaques une obstination que la cruauté de leur ennemi redoubloit encore. Ils avoient reçu les assurances de protection les plus positives de la part de la reine Jeanne et de Martin V. Accoutumés, au milieu de leurs montagnes, à la vie la plus dure et la plus laborieuse, ils supportoient mieux qu'aucun peuple d'Italie les fatigues et les privations de la guerre. Alfonse, voyant qu'il ne pouvoit pas déterminer Braccio à lever ce siége, ne jugea pas qu'il fût par luimême assez fort pour tenir tête à la reine et à Sforza. D'ailleurs les affaires de son royaume le rappeloient en Espagne; où il vouloit procurer la liberté à son frère Henri, prisonnier du roi de Castille. Il repartit donc avec sa

(1) Vita Brachii Perusini. L. VI, p. 613.

e pour les rivages de Catalogne, et il 1423. don Pedro d'Aragon, son frère, à es, avec quelques condottieri italiens (1). voyage, il surprit Marseille, qu'il pilla ant trois jours, pour se venger de Louis ou, de qui cette ville dépendoit. rès le départ d'Alfonse, la reine Jeanne, voyant plus menacée d'un danger immés'occupa de délivrer les habitans d'Aqui, pendant onze mois de siége, avoient é leurs munitions et leurs vivres, et qui ndoient avec instance quelque secours. onna ordre à Sforza de marcher à leur asce. Celui-ci se mit en route au milieu de , avec son fils Francesco; et, le 4 janvier il arriva au bord du fleuve Pescara. Des 1424. de Braccio occupoient la ville de même et ils avoient garni les bords du fleuve issades, derrière lesquelles des arbalés'étoient placés. Mais Sforza, suivant le , voulut passer entre la ville et la mer, bouchure même de la rivière, persuadé rouveroit un gué dans les eaux de la ly entra tout armé, le casque en tête

drisii Cribellii de vita Sfortiæ. p. 722.—Annal. Bonin129.-J. Simonetæ. L. I, p. 183.- Übertus Folieta Histor. L. X, p. 556. J. Mariana Historia de las L. XX, c. 14, p. 796.

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