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voir et de conserver jusqu'au jour si désiré. N'allez pas vous récrier au moins, cela n'en vaut pas la peine, et je vous promets d'en prendre peut-être plus que je ne vous en envoie. J'embrasse toute votre famille, et suis etc.

100)

LETTRE X.

A un ami avec qui on n'est pas si familier.

Je m'empresse, Monsieur, de vous souhaiter une heureuse fête. C'est une grande satisfaction pour moi de trouver l'occasion de vous renouveler le témoignage de mes sentiments sincères, et de m'applaudir avec vous des circonstances heureuses qui m'ont valu votre amitié. Vous ne doutez point, j'espère, des voeux que je fais pour vous et pour votre aimable famille, que j'embrasse de tout mon coeur. Je suis, Monsieur, etc.

Réponses.

I.

Monsieur, les voeux que vous faites pour mon bonheur, me touchent d'autant plus vivement, que je sais qu'ils partent d'une personne qui m'aime. Vous pouvez compter sur un sincère retour de ma part. Vous savez, Monsieur, que tous les ans, ma fête rassemble autour de moi ma famille et mes amis; c'est `par cette réunion même que ce jour est pour moi plus fortuné que les autres. Vous en augmentez les agréments chaque année par votre présence; j'ai lieu d'espérer que cette fois-ci, je serai aussi heureux que les autres: je ne vous fais pas promettre de venir, je me contente de vous dire, que si vous manquiez, notre réunion ne seroit pas complette, et que je serois bien loin de jouir des charmes que je me promets.

Je suis etc.

101)

Diverses réponses sur le même sujet.
*II.

M. Fléchier à M. le vicomte de ***, 1704.

Ce sont de bons commencements, Monsieur, et de bons prẻsages d'année que de nouveaux témoignages d'une amitié comme la vôtre. Si je n'ai pas le plaisir de pouvoir raisonner avec vous, comme je faisois il y a quelques mois, je vous rends du moins souhaits pour souhaits, voeux pour voeux, et je demande au ciel pour vous meilleure santé, meilleure fortune, ou la vertu nécessaire pour vous passer de l'une et de l'autre.

III.

102) Du même à Me. la présidente de Marboeuf, 1704.

Il n'y a personne, Madame, de qui je reçoive les souhaits avec plus de plaisir, et pour qui j'en fasse plus volontiers que pour vous, soit dans le commencement, soit dans le cours des années. Il me semble que le ciel doit vous écouter, et que ceux dont vous désirez le bonheur ne peuvent manquer d'être heu reux. Je sens bien aussi que personne ne s'intéresse plus que moi à tout ce que vous pouvez souhaiter.

103)

IV.

Du même à M.***, 1709.

Il y a long-temps, Monsieur, que je jouis de la sincérité e de la constance de votre amitié. Sur cela les années finissent comme elles ont commencé, et commencent comme elles ont fini. Je suis pourtant bien aise qu'il y ait un jour où nos voeux se réunissent, et où votre coeur s'ouvre tout entier. J'en connois tous les sentiments, et j'aime à les entendre renouveler. Je vous souhaite, à mon tour, une santé parfaite, un doux repos, et des prospérités plutôt utiles qu'agréables, telles que je crois que vous les souhaitez vous-même.

V.

104)

De Rousseau à M. Boutet, 1724.

Je vous aurois prévenu, Monsieur, et vous auriez reçu, il y a long-temps, mes compliments à l'occasion de la nouvelle année, si la distinction des temps faisoit quelque chose à mon amitié, et si j'étois de ces gens qui ont besoin de lire l'almanach pour savoir quand et comment ils doivent aimer leurs amis. Je ne connois point de jour dans l'année où je ne fasse des voeux pour votre satisfaction; le reste est un cérémo nial, que je laisse aux Italiens et aux Allemands, me contentant de la réalité, et convaincu, par mille expériences, que tout ce qu'on donne aux compliments est autant de rabattu sur la vérité.

pur

105)

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De Me. de Sevigne à sa fille.

Vous me dites la plus tendre chose du monde, en souhaitant de ne point voir la fin des heureuses années que vous me sou. haitez. Nous sommes bien loin de nous rencontrer dans nos souhaits; car je vous ai mandé une vérité qui est bien juste et bien à sa place, et que Dieu, sans doute, voudra bien exaucer, qui est de suivre l'ordre tout naturel de la sainte providence. C'est ce qui me console de tout le chemin laborieux de la vieillesse. Ce sentiment est raisonnable, et le vôtre trop extraordinaire, trop aimable.

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S. IV.

CONDOLÉANCES *).

*) Ces lettres ont pour objet de consoler une personne avec laquelle on est lié, un parent, un ami, un bienfaiteur, sur la perte d'une personne qui lui étoit chère, ou sur quelque revers qu'il a éprouvé. Le moyen d'y réussir, c'est de partager sa douleur, de mêler nos larmes avec les siennes, de reconnoître combien celui qui en est l'objet les mérite, d'ajouter en quelque sorte à ses regrets, par ceux que nous éprouvons nous-mêmes, et de terminer par quelque consolation.

106)

LETTRE

1.

De Rousseau à M. Montmollin, son pasteur, dont la femme étoit mortelle

ment malade.

Je sais vos alarmes, Monsieur, je les approuve, et je les partage; mais je vois la borne, et vous la passez: voulez-vous effacer tous vos discours par votre exemple? Et quand vos devoirs de prédicateur et de père deviennent plus grands et plus indispensables, vous mettrez-vous hors d'état de les remplir ? J. J. R.

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107)

LETTRE II.

A une personne, sur la mort de son père,

Je regrette bien, Monsieur, la perte que vous venez de faire par la mort de monsieur votre père, et je partage votre juste douleur. Il vous laisse néanmoins des motifs de consola

tion dans les vertus et les bons exemples qu'il vous a transmis, et qui vous promettent une carrière aussi heureuse que l'a été la sienne. Je suis etc.

Réponse.

Je suis extrêmement sensible aux témoignages d'intérêt que vous me donnez dans mon malheur: c'est le moment où l'on reconnoît ses vrais amis. Je chercherai avec soin les occasions de vous marquer ma reconnoissance de cette preuve d'amitié. En attendant, je vous prie de me croire véritablement, Monsieur, votre etc.

108)

20LET TRE IK

MON AMI,

A un ami qui a perdu sa femme.
19 1-ibe.ch

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Je sens toute l'étendue de votre perte, et ce n'est point pour vous consoler, mais pour pleurer avec vous que je vous écris. Me. N. possédoit les vertus les plus chères dans les personnes de son sexe, bonne mère de famille, femme modeste et en même temps aimable; sa sa douceur entretenoit la paix et le bonheur autour d'elle; elle avoit mille excellentes qualités et c'étoit vous qu'elle aimoit, et qu'elle rendoit le plus heureux des hommes!... Sa mort nous laisse dans le deuil, et s'il est quelque chose qui puisse nous consoler, c'est que les jours de cette malheureuse vie ne sont pas si nombreux, et que la Divinité nous permet d'espérer une autre existence qù tous les amis seront sans doute réunis et pour ne plus se quitter. Voilà notre espoir, mon ami!

Si une amitié sincère et un dévouement sans bornes peuvent jeter quelque baume sur vos maux, croyez que vous trou verez ces sentiments dans votre etc.

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