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suite de descriptions intéressantes et vraiment curieuses qui portent pour titre : Rouen au XVI. siècle, et le Cimetière de Saint-Maclou. Je ne m'étendrai pas, Messieurs, sur cette nouvelle production de notre savant confrère, la Société ayant décidé que l'auteur lui-même vous en donnerait lecture dans la séance publique.

M. Gors, une de vos acquisitions pendant le cours de cette année, vous a fait sentir, dans son discours de réception, toute l'importance des mathématiques, à l'étude desquelles il se livre d'une manière particulière.

En faisant ressortir tout ce que les mathématiques peuvent offrir de secours aux arts industriels et aux sciences en général, M. Gors nous a donné la mesure de ceux que la Société était en droit d'attendre de sa coopération à nos travaux. Elle a l'intime conviction que cet habile professeur fera plus que justifier les espérances que la Société a conçues en l'admettant dans son sein.

M. Baroche a rendu compte de deux Précis analytiques des travaux de l'Académie de Rouen, pendant les années 1830 et 1831.

Dans le premier, il a fixé votre attention sur les témoignages d'estime que l'Académie a donnés à notre confrère M. Girardin, à l'occasion de son ouvrage sur les Volcans, dont elle a ordonné l'impression dans son Recueil annuel. M. le rapporteur s'est également plu à mentionner les justes éloges

accordés à M. Deville, aussi notre collègue, au sujet de son Histoire du Château Gaillard.

Dans son second rapport, après avoir cité particulièrement un ouvrage offert à l'Académie par M. Mallet, ingénieur de ce département, sur un projet de distribution des eaux de Paris dans chacune des habitations, M. Baroche rappelle qu'un projet ayant le même but avait été conçu et proposé depuis longues années par M. Brunel père, notre collègue, et que l'exécution de ce projet n'a été suspendue qu'en raison des difficultés nées de la nature des conditions imposées par le gouvernement, et de l'insuffisance des avantages laissés aux entrepreneurs.

Un autre projet non moins admirable, dont M. le rapporteur vous a entretenus, est celui d'un pont suspendu sur la rivière d'Évon, sous la direction de M. Brunel fils, qui en a conçu et fait adopter les plans tels qu'ils ont été envoyés à la Société par M. l'abbé Gossier, à qui l'auteur les avait adressés.

Ce pont, fondé sur deux roches escarpées, formera un plancher de sept cents pieds anglais d'un seul jet, et élevé de deux cent trente pieds au-dessus des plus hautes eaux du fleuve.

Vous regretterez comme nous, Messieurs, que des Français, des compatriotes dont le génie paraît destiné à n'enfanter que des merveilles, n'aient pu trouver, dans leur patrie, des occasions d'appliquer leur talent.

Le choléra-morbus, qui depuis quelques années ravage l'Europe entière, compte plusieurs siècles d'existence; les médecins les plus distingués de tous les tems ont étudié et décrit cette maladie si bizarre et en même tems si terrible; mais, lorsque leurs recherches se sont réduites à des conjectures plus moins probables, n'a-t-on pas lieu de s'étonner de voir paraître de nouveaux ouvrages sur ce fléau? Non, Messieurs, le désir de se rendre utile à ses semblables, et le besoin que l'on éprouve de soulager les membres d'une même famille, est de tous les tems. Aussi, dirigé par ces sentimens d'humanité, notre confrère M. Carault n'a pas balancé de consacrer ses veilles à un travail long et pénible.

Dans un mémoire intitulé: Quelques Vues générales sur le Cholera-Morbus, l'auteur, après avoir énuméré les divers et nombreux écrivains qui ont traité de cette terrible maladie depuis les tems les plus reculés jusqu'à nos jours, se livre à la recherche de sa cause organique; par une série de raisonnemens basés sur les faits observés et déduits du tableau des symptômes et des lésions cadavériques, il arrive à cette conclusion que le choléra consiste en un désordre des fonctions du nerf grand sympathique qui préside aux actes des organes dont les mouvemens réguliers concourent à l'entretien de la vie individuelle. En conséquence de cette patnogénie, il pense que le mode de traitement le plus rationnel consiste dans l'emploi des oxides métalliques de zinc,

de bismuth, de manganèse, qui comptent de nombreux succès dans le traitement des maladies nerveuses abdominales, qui ont, dans leur symptomatologie, plus d'un point de contact avec le choléra. La surface gastro-intestinale ayant, dans la plupart des cas, perdu sa faculté absorbante, et la première condition de toute guérison étant le repos de la partie souffrante, notre confrère propose d'administrer les médicamens soit par la méthode endermique ordinaire, en prédisposant la peau à l'aide d'un vésicatoire, soit en mettant celle-ci en contact permanent avec une pommade chargée de principes médica

mentaux.

Une seconde partie du mémoire de M. Carault est consacrée à l'exposition rapide des causes du choléra comme base de la médecine préservative; à l'indication des moyens avoués par l'hygiène comme propres à combattre avec avantage les influences épidémiques; enfin, à l'énumération des mesures sanitaires auxquelles toute administration sage doit avoir recours quand les populations confiées à ses soins sont ou menacées ou atteintes de ce fléau qui a déjà sévi sur une grande partie de l'Europe, après avoir immolé des millions de victimes dans la presqu'île de l'Inde.

Le même M. Carault vous a fait un rapport sur les ouvrages de MM. Dubuc et Brière de Boismont, docteurs-médecins, qui traitent du choléra-morbus observé à Sunderland et en Pologne. Le premier de

ces deux ouvrages, quoique peu volumineux, paraît, à M. le rapporteur, substantiel, plein d'aperçus ingénieux et de détails d'une haute importance; le second, malgré sa longueur, se lit sans fatigue et présente un autre genre d'intérêt, en ce qu'il forme un des traités les plus complets; il sera toujours consulté avec fruit.

M. Carault, chargé également de rendre compte de la vingt-huitième livraison du Journal de la section de médecine de la société académique du département de la Loire-Inférieure, vous a présenté l'analyse d'un rapport de M. Sallion, sur les moyens propres à remédier aux abus et aux vices relatifs à l'enseignement et à l'exercice des diverses branches de l'art de guérir. M. Carault regarde ce travail comme un mémoire complet sur la matière dont il traite, et comme un fort bon exposé des motifs d'un projet de loi d'organisation médicale réclamé depuis long-tems.

Dans un autre rapport sur le Procès-verbal de la séance publique du comité central de vaccine de la Seine-Inférieure, le même M. Carault se demande comment, après quarante années de preuves bien constatées, comment, dans un siècle qui s'intitule orgueilleusement le siècle des lumières, il faut encore que le gouvernement favorise, par l'appât des récompenses, la propagation de la vaccine, lorsqu'il est reconnu que c'est la découverte la plus précieuse des tems modernes, et dont l'action préservatrice

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